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Quelle place donner aux animaux dans notre société?

En Wallonie, les animaux ont désormais leur code du bien-être. Un bon point si l’on exclut les nombreuses déviances orchestrées par certains organismes qui s’appuient sur l’émotion de la population, mobilisée par des images sorties de leur contexte ou par un certain anthropomorphisme. Certains veulent même inscrire le droit animal dans la constitution, lui conférant ainsi une valeur égale, sinon supérieure (dans les esprits), à celle de l’être humain. Comment se situe votre parti quant à la place donnée aux animaux dans notre société ?

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Ecolo

Notre parti est tout à fait favorable à des systèmes de production animale, respectueux du bien-être animal et de l’environnement. Ceci veut dire en premier lieu décourager les formes d’élevage industriel qui ne garantissent pas des standards élevés sur la question du bien-être animal.

Pour nous, la meilleure façon de réconcilier l’élevage avec le respect du bien-être des animaux et sa pression sur l’environnement, c’est de soutenir la polyculture/élevage et l’élevage herbager extensif. Ces systèmes sont ancrés dans notre société, et jouent un rôle environnemental très important. L’élevage a de nombreux atouts structurels pour la transition agroécologique. Par le maintien d’une mosaïque paysagère hétérogène intégrant prairies, haies et cultures, l’élevage contribue à la préservation de la biodiversité et au stockage de carbone. Par sa forte autonomie et son lien au sol, l’élevage combiné aux cultures permet de nombreux recyclages internes d’effluents, de paille et autres co-produits. Dans ces systèmes, le bien-être animal reçoit une attention importante.

Pour nous, les systèmes d’élevages doivent préserver pour les animaux, un temps nécessaire d’épanouissement. Ceci pourrait être garanti à travers du soutien aux races mixtes (laitières et viandeuses). Le tir au pré, l’abattage à la ferme et des abattoirs locaux et multi-espèces, peuvent garantir la diminution du stress des animaux dans cette phase si délicate.

cdH

Le Code du Bien-être animal a permis de doter la Wallonie d’une législation moderne et novatrice qui ne nuit en rien à la pratique de l’élevage dans notre région. Il faut profiter de ce nouveau cadre pour en faire une valeur ajoutée de l’élevage wallon. Avec le soutien des autorités publiques, nous pourrons valoriser le caractère modèle de nos exploitations au travers des labels wallons et diffuser une information claire à destination des consommateurs sur la haute qualité de notre production.

MR

Le Code du bien-être animal wallon a fait évoluer la situation pour les animaux considérés désormais comme des êtres sensibles. Nous estimons que leurs conditions sont déjà prises en compte de manière plus juste. Dès lors, nous ne sommes pas formellement opposés à inscrire la protection des animaux dans la Constitution.

Le monde agricole n’a pas attendu ce texte pour adopter un comportement respectueux vis-à-vis des animaux. Notre parti veut promouvoir l’image des agriculteurs, hommes et femmes responsables du bien-être des animaux qu’ils élèvent. Nous considérons que les éleveurs vivant en permanence au contact des animaux sont les mieux placés pour en optimaliser le bien-être et en respecter les besoins.

Si l’amélioration du bien-être animal doit passer par des investissements, nous revendiquons une période transitoire avant l’instauration de nouvelles exigences. Nous estimons également que ces règles régissant le bien-être animal doivent être généralisées au sein de toute l’Union européenne.

DéFI

Pour notre parti, l’animal a le droit d’être respecté et toute forme de maltraitance doit être évitée, et à cet égard, nous sommes favorables à l’inscription du bien-être animal dans la Constitution, sans toutefois bien entendu conférer à l’animal un statut juridique comparable à l’homme.

PTB

Le nombre d’exploitations d’élevage diminue, cependant le nombre d’animaux qu’elles détiennent ne cesse de s’accroître. La plupart des éleveurs s’en occupent bien. Toutefois, la logique du profit débridé et la diminution progressive des marges bénéficiaires des éleveurs précipitent l’ensemble du secteur dans une course effrénée à la productivité. Ainsi, le bien-être des animaux est compromis. La législation sur le bien-être des animaux est foulée aux pieds.

Pour garantir le bien-être animal, nous privilégions l’agroécologie. De cette façon, non seulement nous favorisons un traitement approprié des animaux d’élevage mais nous prévenons aussi la propagation des maladies. Nous veillons à ce que les animaux d’élevage aient accès à la lumière du soleil, en plein air, ainsi que la possibilité pour chaque espèce d’avoir son comportement spécifique. En optant pour des abattoirs plus petits, à l’échelle locale, nous pouvons écourter les distances sur lesquelles les animaux sont transportés et écourter aussi les chaînes d’approvisionnement.

Les enquêtes montrent qu’une formation ciblée des transporteurs, du personnel des abattoirs et des autres personnes en contact avec les animaux contribue à des améliorations notables.

PS

Notre parti souhaite intégrer la notion de bien-être animal dans la Constitution. Il ne s’agit pas de conférer aux animaux des droits égaux à ceux des humains mais bien de reconnaître les animaux comme des êtres vivants doués de sensibilité qui ressentent des émotions. Ils disposent d’intérêts et d’une dignité propres selon leur nature. La singularité de l’animal doit donc être respectée à travers ses conditions de vie : soins, nourriture, habitat, éveil, éducation, etc.

Pour nous, le respect du bien-être animal n’est pas nécessairement en confit avec celui des éleveurs. Dans cette optique nous proposons notamment de :

– Stimuler, notamment financièrement, le développement de méthodes et techniques d’élevage alternatives qui garantissent davantage le bien-être animal ;

– Renforcer l’offre d’abattoirs de proximité. Développer un réseau plus dense d’abattoirs de proximité valorisera le circuit court et le durable, renforcera l’emploi, améliorera la vie des animaux et réduira l’empreinte écologique de la production de viande animale ;

– Former les éleveurs, les transporteurs et les travailleurs des abattoirs au bien-être animal.

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