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Les vétérinaires, en 1ère ligne contre les zoonoses

En ces temps de profond questionnement, l’Union professionnelle vétérinaire fait un bref point sur les Coronavirus, relevant aussi que les vétérinaires font davantage que soigner les animaux…

Temps de lecture : 3 min

Si les Coronavirus sont des extraterrestres pour 99 % de l’humanité, pour les vétérinaires, ce sont des ennemis bien connus de nos animaux. Chez les oiseaux, ils s’attaquent plus souvent aux voies respiratoires. Chez les mammifères, leur impact est généralement digestif. Parfois bénins, parfois graves, les symptômes d’une coronavirose sont inconstants. Ils peuvent aller d’un simple rhume à une diarrhée mortelle, comme dans le cas quasi unique d’un coronavirus mutant responsable de la Péritonite Infectieuse Féline (PIF).

L’UPV souligne que les coronavirus fatals pour les animaux sont sans effet pour l’homme. « Pour autant, nous avons des contacts fort étroits avec nos animaux domestiques qui peuvent être les porteurs apparemment sains de germes pathogènes pour les humains. Mais la faune sauvage, dont nous n’avons qu’un contrôle épisodique, représente un danger non mesurable. Pour ces animaux aussi, des compétences existent, encore faut-il les connaître et les reconnaître. »

Quelque 4 épidémies de grippe sur 10 chez les veaux ont un lien avec un coronavirus, indique la faculté de médecine vétérinaire de l’UGent.
Quelque 4 épidémies de grippe sur 10 chez les veaux ont un lien avec un coronavirus, indique la faculté de médecine vétérinaire de l’UGent. - M. de N.

Des principes oubliés

L’épidémie actuelle de Covid-19 souligne des principes niés par les réseaux sociaux, poursuit l’UPV :

– la science médicale, tant décriée par des rumeurs criminelles (voyons l’effet désastreux des campagnes contre la vaccination contre la rougeole), est le pivot de la santé publique.

– il ne faut pas manger n’importe quoi ; les vétérinaires hygiénistes nous dérangent mais nous protègent.

– la Terre et ses habitants sont un espace fini : toute perturbation incontrôlée (mais lesquelles sont contrôlées ?) de l’environnement nous met en danger ; EBOLA, influenza aviaire, Covid-19… et demain, avec les changements de climat, paludisme, maladies à tiques, West Nile Fever…

Quelque 70 % des maladies émergentes sont des zoonoses (maladies animales affectant les humains). « Nous ne disposons que d’un seul monde, dans lequel le trafic international se joue des distances et les perturbations engendrées par des intérêts économiques menacent l’économie. » Actuellement, les performances des transports commerciaux et de personnes sont telles que leurs durées sont plus courtes que le temps d’incubation de la grande majorité des maladies infectieuses.

« Le vétérinaire sera de plus en plus l’interface entre l’environnement, les animaux et les humains au niveau local et international. Il peut et veut être une sentinelle de la santé humaine, animale et environnementale selon le principe « one world, one health » (un seul monde, une seule santé) soutenu par la Commission européenne. Un maillage sanitaire de praticiens de terrain est le bouclier de première ligne contre les zoonoses et les vétérinaires sont prêts. »

D’après le Dr. Alain Schonbrodt, UPV

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