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Cepicop – actualité – céréales: les céréales d’hiver et de printemps, au 18 mai

La protection fongicide des froments doit prendre en compte le stade phénologique des plantes et la pression en maladies et cela, indépendamment pour chaque parcelle concernée.

Temps de lecture : 5 min

La majorité des parcelles de froment observées le lundi 18 mai étaient au stade de l’épiaison (49). Il restait quelques parcelles au stade de la dernière feuille déployée (39) et certaines parcelles plus avancées étaient déjà à l’épiaison-sortie de l’inflorescence (51-59).

Pression de maladies dans les froments…

La rouille jaune est désormais visible sur les parcelles emblavées avec des variétés sensibles et est très active dans certaines parcelles. La septoriose est présente, mais dépend fortement des pluies reçues et de la variété emblavée. Attention : une erreur s’est glissée dans l’avis du Cepicop de la semaine dernière, veuillez noter qu’aucun foyer de rouille jaune n’a été observé sur Anapolis, qui a une très bonne résistance à cette maladie.

Il convient de vérifier à quel stade phénologique votre parcelle se situe ainsi que la pression en maladies dans celle-ci afin d’y adapter la protection :

– pour les parcelles ayant atteint le stade 39, dernière feuille complètement étalée, et qui n’ont pas encore été traitées, le traitement complet contre les maladies du feuillage peut être réalisé. Le produit ou le mélange sera choisi en fonction des sensibilités propres à la variété ;

– pour les parcelles ayant atteint le stade 39 et qui ont déjà été traitées avant ce stade, un second traitement englobant l’ensemble des maladies est à réaliser 3 à 4 semaines après le premier traitement.

Quelques précipitations étant attendues cette fin de la semaine, dans le cas où le deuxième traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de considérer le risque d’infection par la fusariose des épis sur les variétés sensibles à cette maladie. Les situations à risque sont :

– les variétés sensibles de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) dans lesquelles le travail du sol a été réduit ;

– et les variétés sensibles de froment cultivées après froment ou maïs, particulièrement lorsque les résidus sont encore apparents dans la parcelle. Le temps humide (orage…) favorise le développement de la maladie.

C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi-floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire contre la fusariose de l’épi. L’utilisation de prothioconazole est le plus indiqué pour lutter contre les deux « types » de pathogènes de la fusariose (Microdochium nivale et Fusarium spp.), mais si ce triazolithione est appliqué au stade 39, d’autres molécules devront être privilégiées. Le tébuconazole et le metconazole sont utiles uniquement contre les Fusarium spp.

Concernant les utilisations des substances actives au stade 39  :

1.  Si pas de traitement réalisé en 32 : implanter un traitement complet SDHI + triazole + multi site (+ strobilurine si la variété est sensible à la rouille brune) ;

2.  Si traitement en 32 : attendre 3-4 semaines et effectuer un traitement relais aux alentours de l’épiaison avec SDHI + triazole (favorisé le prothioconazole qui protège les maladies de l’épi) + (strobilurine si sensible à la rouille brune)

Pour rappel, on veillera à n’utiliser les molécules SDHI qu’une fois par saison et l’alternance des substances actives est importante pour conserver leur efficacité. Un point sur les changements et alternatives des substances actives en froment est disponible dans le Livre Blanc des céréales.

… et fertilisation azotée

Le 18 : mai, les semis effectué mi-novembre étaient caractérisés par l’apparition de la dernière feuille (37) il y a lieu d’appliquer la dernière fraction de la fumure azotée.cLa dose de référence à appliquer est de 65 kg/ha pour une fumure en trois fractions et de 95 kg/ha pour une fumure en deux fractions. Cette dose est à moduler selon les conditions culturales de la parcelle, les doses déjà appliquées et l’état de la culture définie lors dans le Livre blanc 2020.

Froment + pois

La croissance de la culture continue pour les semis de froment + pois implantés. Lorsque les froments sont caractérisés par le stade dernière feuille, il y a lieu d’appliquer la dernière fraction de la fumure azotée. Cette fraction est de 60 kg/ha. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le Livre Blanc des céréales.

Cécidomyie orange du blé et pucerons : très calme

Selon l’outil d’aide à la décision Céciblé, nous devrions traverser actuellement la période la plus active d’émergence de cécidomyie orange dans toutes les régions de Wallonie. Mais de cécidomyie orange… il y en a vraiment très peu. Outre la très forte diminution des populations « en réserve » dans le sol, observée depuis juillet 2018, la sécheresse actuelle de la surface du sol contrarie les émergences. La cécidomyie orange ne fera pas de dégât cette année.

Les observations hebdomadaires portent essentiellement sur les pucerons. Jusqu’à présent, les populations sont très faibles (maximum 30 individus par 100 talles). Il est encore un peu tôt pour déterminer si l’évolution pourrait atteindre des niveaux nuisibles. Toutefois le temps ensoleillé et sec convient mieux aux ennemis des pucerons qu’aux pucerons eux-mêmes et il est donc probable que les pucerons des céréales soient bien maîtrisés par les auxiliaires cette année.

Des orges de printemps plutôt saines

Les orges de printemps de Brugelette près d’Ath, à Liernu et à Schockville, le 18 mai, étaient au stade du 2e nœud (32). À Lonzée, elles sont au 1er nœud.

À Brugelette, les orges de printemps de la variété Rgt Planet étaient toujours exemptes de maladies. À Lonzée et à Liernu des pustules de rouille naine étaient observées dans le bas du feuillage de cette variété. À Lonzée, 35 % des F-4 étaient touchées avec une sévérité de 0,4 %. À Liernu, seul 5 % des F-4 étaient touchées avec une sévérité de 0,1 %. Il n’y avait encore aucune trace d’helimthosporiose, de rhynchosporiose et de ramulariose sur les 3 sites d’observation.

La montaison en orge de printemps se déroule très rapidement. En moyenne sur les 12 dernières années, elle a duré 15 jours. Vu ce délai très court, un traitement de montaison n’est généralement pas justifié. Un traitement unique au stade dernière feuille étalée (39) est en général la solution la plus adaptée pour lutter contre les maladies fongiques de l’orge de printemps.

M. De Proft,

coordination scientifique « ravageurs »,

A. Legrève, A. Nyst,

« maladies »,

B. Bodson, R. Meurs et R. Blanchard,

« phytotechnie »,

X. Bertel,

coordination du Cepicop.

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