Accueil Filière bois

Participez à l’identification de spécimens ligneux indigènes et sauvages

La plantation d’espèces locales, adaptées à nos conditions pédo-climatiques, requiert de disposer de graines en quantité et à prix acceptable. Pour ce faire, des vergers à graines sont plantés en Wallonie. Pour étendre le panel d’espèce que l’on y retrouve, le Centre de Michamps compte sur votre collaboration.

Temps de lecture : 4 min

Pour le compte de la Région wallonne depuis 2012, le Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux (Cra-w) et le Centre agri-environnemental de Michamps (Bastogne), avec l’appui du DNF, œuvrent à la sauvegarde et à la valorisation d’espèces sauvages d’arbres ou d’arbustes présentes en Wallonie. Ce travail consiste, entre autres, à la création de vergers à graines dans lesquels le Comptoir forestier de Marche-en-Famenne récolte les semences d’origine wallonne garantie destinées principalement aux pépiniéristes producteurs de plants forestiers et de haies.

D’origine locale

En 2019, une nouvelle convention entre la Région Wallonne et un groupe de partenaires a été signée. Elle vise à amplifier les actions en faveur de la promotion de la biodiversité en Wallonie via des plantations.

Cette nouvelle convention a débuté quelques semaines avant la déclaration de politique générale du gouvernement wallon qui souhaite planter 4.000 km de haies, mais la participation à cet ambitieux projet était opportune. Il est en effet essentiel qu’un maximum de plants soient d’origine locale car nos arbres ou arbustes sont parfaitement adaptés aux conditions de sol et de climat de nos campagnes. Importer des quantités importantes de plants de haies d’origines inconnues présente un risque d’observer des problèmes d’acclimatation, ou, pire, d’entraîner l’apparition de nouvelles maladies provenant d’autres régions.

Disposer de graines en suffisance

Pour développer une filière, il faut des plants et pour faire ces plants, il faut des graines en quantité, à un prix acceptable et, idéalement, chaque année. La difficulté pour les arbustes est qu’ils vivent souvent en petits groupes isolés et sont répartis sur un grand territoire. La maturité des fruits varie d’une région à l’autre et aussi entre individus. Outre les problèmes de prédation par les oiseaux, les distances à parcourir sont importantes. La récolte est donc difficile, d’autant qu’il faut l’accord de chaque propriétaire pour l’effectuer.

La première étape d’une filière passe par une cartographie de la ressource disponible afin de pouvoir soit assurer une récolte directement sur ces arbustes ou, mieux, s’en servir pour développer de futurs vergers à graines. Ces derniers combinent à la fois une mission prioritaire de production de graines et un rôle important de conservation du patrimoine génétique local.

Créer des vergers à graines

Afin d’augmenter et de faciliter la récolte de semences locales, une des stratégies vise donc à planter des vergers à graines. Il s’agit de rassembler en un même lieu une diversité représentative d’individus qui se féconderont entre eux et assureront la production de graines d’une diversité génétique suffisante.

Au stade actuel, deux vergers à graines ont été plantés dans la région de Philippeville, l’un de pommier sauvage et l’autre de poirier sauvage. Dans un souci de biodiversité, et afin de répondre sur le long terme aux objectifs du plan haies, il est cependant nécessaire d’accroître rapidement le nombre d’espèces concernées.

Dans le cadre de la présente convention, l’accent prioritaire est mis sur cinq espèces : l’alisier torminal, la bourdaine, l’érable champêtre, l’aubépine à deux styles et la viorne obier (voir encadré). Il s’agit d’espèces importantes pour la constitution de haies, favorables aux insectes et pour la plupart aux oiseaux.

Participez vous aussi !

Afin de réaliser un inventaire et une cartographie des espèces en question, il est fait appel au public : naturalistes, forestiers, agriculteurs, propriétaires publics et privés ou simples promeneurs. Si vous connaissez des endroits où poussent des groupements ou des exemplaires assez remarquables de ces plantes, vous pouvez contacter Monsieur Eric Goosse (eric.goosse@uclouvain.be ou 0497/129 486 – répondeur) afin de lui communiquer :

– soit les coordonnées GPS (dans le format de votre choix), le nom du village ainsi que de la rue les plus proches du site ;

– soit une photocopie ou un scan d’une carte IGN ou Google Earth sur laquelle les arbres ou arbustes ont été clairement marqués ;

– vos coordonnées afin de pouvoir reprendre contact avec vous si nécessaire ;

Ces plantes doivent être spontanées, c’est-à-dire non plantées par la main de l’homme. Les plantes poussant au cœur des villages ou au bord de routes nationales et autoroutes seront écartées. N’hésitez cependant pas à communiquer les mêmes informations pour des espèces non reprises dans cette liste mais que vous jugeriez intéressantes (à titre d’exemple : nerprun purgatif, viorne lantane, cornouiller mâle, néflier, sureau noir, sureau rouge, ligustrum…).

À toutes fins utiles, un formulaire adapté pour faciliter les repérages est téléchargeables sur le site web du Centre de Michamp, dans la section vergers et agroforesterie vous (https ://centredemichamps.be/agro foresterie/).

D’après Eric Goose

Centre de Michamps

A lire aussi en Filière bois

Réussir la plantation et l’entretien des saules

Filière bois C’est l’hiver, la saison de plantation est bien lancée. Mais connaissez-vous la plantation de perches de saules, cette technique à l’origine de nos beaux saules têtards ? Ces arbres possèdent de nombreux atouts et sont les plus rapides pour produire du bois de chauffage. Cela vous intéresse ? Suivez le guide !
Voir plus d'articles