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Cepicop – actualité – céréales: les céréales d’hiver et de printemps, au 2 juin

Les céréales d’hiver n’ont finalement pas souffert des ravageurs, ce printemps. On surveillera la rouille brune auprès des variétés de froment sensibles, en cette fin de saison chaude et sèche.

Temps de lecture : 4 min

Dans le réseau de parcelles non traitées du Cepicop, les observations systématiques sont terminées. La plupart des parcelles de froment d’hiver sont au stade épiaison ou floraison.

Traitement fongicide : l’impasse est possible dans certaines conditions

Il est recommandé d’observer les froments avant de décider d’un éventuel traitement fongicide, il est tout à fait possible de ne pas traiter un champ si la pression en maladies est faible et que la variété est tolérante (notamment vis-à-vis de la rouille brune). Vu les conditions climatiques de cette saison, les risques de perte en cas de non-traitement sont faibles cette année.

De nouveau, peu de précipitations sont annoncées cette semaine, toutefois, dans le cas où un traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de prendre en compte le risque de rouille brune sur les variétés sensibles et d’infection par la fusariose des épis sur les variétés sensibles à cette maladie.

Pour la fusariose des épis , les situations à risque sont principalement les cultures de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) de variétés sensibles avec un précédent froment ou maïs, particulièrement lorsque les cannes sont encore apparentes dans la parcelle. Le temps humide ( orage…) favorise le développement de la maladie et il est important d’agir localement en fonction des pluies qui sont programmées et des orages qui sont souvent très localisés.

C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire contre la fusariose de l’épi. L’utilisation de prothioconazole à la floraison est très efficace pour lutter contre les pathogènes de la fusariose ( Fusarium spp. et Microdochium spp. ) mais s’il est utilisé dans un traitement précédent, d’autres molécules doivent être privilégiées pour ce traitement comme le tébuconazole ou le metconazole.

Les recommandations, selon la situation  :

– si traitement réalisé au stade 32 , attendre 3-4 semaines et effectuer un traitement relais aux alentours de l’épiaison avec un produit à base de prothioconazole (si celui-ci n’a pas encore appliqué) ;

– si traitement réalisé au stade 39 , attendre la floraison. S’il y a un risque de fusariose sur les épis, alors il est intéressant de privilégier des traitements avec une triazole seule (tébuconazole, metconazole ou prothioconazole) et une strobilurine si la variété est plus sensible à la rouille brune ;

– je n’ai pas encore traité et la parcelle est au stade de l’épiaison (51-59), alors un traitement peut être envisagé si des maladies sont visibles au champ et il sera composé d’un SDHI + triazole (+ strobilurine si la variété est sensible à la rouille brune, excepté si utilisation du benzovindiflupyr car très efficace contre la rouille brune) ;

– je n’ai pas encore traité et la parcelle est au stade de la floraison (61-69), je peux effectuer un traitement avec une triazole seule ou accompagné d’un strobilurine si la variété est sensible à la rouille brune ;

– je n’ai pas encore traité et je n’observe aucun symptôme de maladies y compris sur les feuilles du bas, je ne traite pas et économise le prix d’un traitement.

Pour rappel, les molécules SDHI ne doivent être utilisées qu’une fois par saison et l’alternance des substances actives est importante pour conserver leur efficacité. Un point sur les changements et alternatives des substances actives en froment est disponible dans le Livre blanc des Céréales.

Ravageurs : fin des risques

Les céréales n’auront pas eu à souffrir des ravageurs au cours de ce printemps. La cécidomyie orange a partiellement émergé au cours de l’épiaison du blé, mais les soirées très sèches et fraîches ont contrarié les vols et les pontes. Les pucerons quant à eux sont bien maîtrisés par les auxiliaires.

Les insectes les plus visibles, cette année, sont les criocères (lémas), qui rongent le bout des feuilles, ce qui peut donner l’impression d’un dégât important. Cet effet assez spectaculaire laisse facilement penser que leur nuisibilité est grande. Le dommage est en fait très limité, et il est exceptionnel qu’un traitement insecticide s’avère rentable sur ce ravageur. Les observations sur les ravageurs se terminent donc sur cette note favorable.

Orge…

En fonction de la localisation et de la date de semis, les orges de printemps ont maintenant atteint des stades relativement différents. À Lonzée et Schockville, elles sont au stade « émergence de l’épi ».

… et avoine de printemps

Le stade des avoines varie lui aussi en fonction de la localisation géographique et de la date de semis. Actuellement, les avoines sont au stade de l’épiaison.

L’avoine étant une plante rustique, un fongicide n’est pas toujours valorisé par la culture. Le conseil est donc de surveiller ses parcelles et de ne traiter, de préférence après le stade 39, que si des maladies sont observées dans la parcelle.

A. Legrève, A. Nysten,

coordination scientifique « maladies » ;

M. De Proft,

coordination scientifique « ravageurs » ;

B. Bodson et R. Meurs

, « phytotechnie » ;

X. Bertel,

coordinateur Cepicop

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