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La prairie de haute valeur biologique (MC4), une mesure cibléepour la préservation des prés les plus riches en biodiversité

Le programme agroenvironnemental wallon présente un large panel de méthodes. Au fil des semaines, l’asbl Natagriwal les passe en revue. Commençons par faire le point sur la méthode visant à préserver les prairies de haute valeur biologique.

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Temps de lecture : 3 min

L a prairie de haute valeur biologique est l’une des plus anciennes méthodes proposées par le programme agroenvironnemental. Cela fait maintenant 15 ans qu’elle est proposée aux agriculteurs, pour conserver les prairies les plus riches en biodiversité. Il s’agit d’une méthode ciblée (MC) et nécessite donc l’intervention d’un conseiller qui établit, sur base d’un diagnostic, si la prairie peut être engagée ou pas.

L’objectif principal de la méthode est de préserver les prairies les plus intéressantes sur le plan biologique, en conservant une exploitation peu intensive ou en l’adaptant. Les conditions fixées pour l’exploitation permettent à la prairie de « s’exprimer pleinement » en faveur de la flore et de la faune sauvages. L’exploitation extensive de ces prairies est indispensable pour conserver leur biodiversité, qui disparaîtrait si elles étaient abandonnées, boisées, fertilisées et pâturées ou encore fauchées comme les autres.

Les prairies visées

Il y a tout d’abord les prairies riches en espèces, souvent très fleuries, parfois humides, voire marécageuses. La plupart du temps, elles sont déjà exploitées de manière peu intensive, sinon ces espèces ne s’y trouveraient plus.

Les prés qui abritent des espèces animales peu communes comme le triton crêté, la pie-grièche écorcheur ou encore le damier de la succise (un petit papillon) sont également ciblées.

Enfin, il y a les prairies qui appartiennent à notre patrimoine agricole paysager, comme les prés-vergers, peuplés d’au moins trente arbres fruitiers haute tige par hectare.

Notons que la méthode n’a pas pour vocation de mettre en exploitation extensive l’ensemble des prairies de Wallonie. Des études internationales montrent qu’il faut atteindre un objectif de 12 % des prairies permanentes exploitées dans des conditions peu intensives pour sauvegarder la nature.

La MAEC prairie de haute valeur biologique est un bon moyen d’assurer cette gestion peu intensive, tout en étant rémunéré pour ce service. Ce n’est pas la seule : la méthode « prairie naturelle » (MB2, une méthode de base), un peu moins extensive, y contribue également.

L’engagement des agriculteurs pour ces deux méthodes est en augmentation continue, ce qui est à souligner !

Quelle prairie est éligible ?

Le plus simple est de prendre un contact téléphonique avec son conseiller. À la suite de cet échange, le conseiller ira seul réaliser son expertise de terrain. En fonction du diagnostic, il déterminera les conditions les plus adaptées pour l’exploitation de la prairie, et discutera avec l’éleveur des possibilités. Cette expertise est sans engagement.

À noter que, si le pré est repris en Natura 2000 (UG2 ou UG3), il est probable qu’elle puisse également être engagée comme prairie de haute valeur biologique.

Toute personne intéressée peut facilement le conseiller de sa région sur www.natagriwal.be, en tapant le nom de sa commune, ou tout simplement en appelant le secrétariat au 010/47.37.71. Et c’est le bon moment pour téléphoner, les mois de mai et juin étant le meilleur moment pour établir un diagnostic, en tout cas avant la fauche…

Cette méthode est un bon moyen pour atteindre des performances environnementales élevées sur l’exploitation, tout en étant financièrement intéressante (450 euros par hectare et par an, cumulables en partie avec les indemnités Natura 2000 éventuelles).

Pour conclure, en Belgique, c’est dans les prairies de haute valeur biologique que l’on observe la diversité de plantes la plus grande, avec jusqu’à 65 espèces différentes, dont certaines très rares. C’est parce qu’il y a des éleveurs qu’il y a des prairies et donc aussi ces milieux riches en biodiversité

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