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Canicule et sécheresse: difficile pour beaucoup d’agriculteurs, mais des pistes de résilience existent!

Certaines pratiques agricoles permettent à des producteurs de subir un peu moins les conséquences des dégradations climatiques.

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La sécheresse que nous connaissons actuellement donne « des sueurs froides » à certains d’entre nous pour les pelouses et les jardins, et à d’autres pour la menace qu’elle fait peser sur les descentes en kayak. En effet, dans certaines communes, la baisse de réserves d’eau oblige à prendre différentes mesures. Mais c’est incontestablement pour l’agriculture que la situation est la plus difficile. Certaines récoltes de céréales, parfois de foin ou d’herbe ensilée, réserves pour l’hiver prochain, ont été déficitaires dans beaucoup de régions.

Les situations sont parfois différentes suivant le type d’agriculture ou de productions pratiquées. Des pratiques spécifiques sont de plus en plus développées par l’agriculture « bio » et l’agriculture paysanne qui mettent en œuvre notamment l’autonomie fourragère pour l’alimentation des animaux. Ces pratiques permettent vraisemblablement à des producteurs de subir un peu moins les conséquences des dégradations atmosphériques. Tous ces agriculteurs ont choisi d’entretenir et fertiliser leurs terres et leurs prairies non pas au moyen d’engrais chimiques mais de matières organiques, résidus de cultures et surtout fumiers et composts de leurs animaux. Conséquence : leurs sols très riches en matière organique supportent mieux la sécheresse.

Par ailleurs, les techniques culturales réalisées utilisent beaucoup des mélanges très variés de plantes, notamment des légumineuses, luzernes, trèfles variés, mais aussi pois, féveroles, lupins, etc. qui enrichissent le sol et résistent également mieux à la sécheresse. Ces récoltes d’herbes et de mélanges de céréales ont été dans le cadre de ces pratiques relativement bonnes.

Autres réalisations dans le contexte de cette agriculture paysanne : le maintien ou la plantation d’arbres et de haies. L’ensemble de ceux-ci capte l’humidité de l’air ou la pluie et la restitue au sol par les racines. Sans compter qu’ils gardent de l’ombre et participent activement à une amélioration de l’environnement.

La multiplication de ces plantations devient l’agroforesterie dans le cas où des arbres sont implantés davantage dans les prairies mais aussi dans les champs de céréales. L’apport de ces arbres aux cultures est nettement bénéfique à celles-ci.

Grâce à leur enracinement plus profond, les arbres de l’agroforesterie résistent mieux aux épisodes de sécheresse, ce qui profite aux plantes cultivées. En plus, la transpiration des arbres humidifie l’air, effet positif en cas d’excès de température.

L’ensemble de ces plantes, herbes, prairies, céréales variées, arbres, sont en plus des capteurs de CO2 non négligeables, tout bénéfice pour la planète. Alors, merci à nos promoteurs de l’agriculture paysanne.

Jean Frison

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