Deux attaques de loup ont récemment fait grand bruit dans la région germanophone. Elles pourraient être l’œuvre du loup « Billy », originaire du Nord de l’Allemagne. Le loup dispersant a d’abord séjourné aux Pays-Bas en avril et mai, où il a attaqué 8 troupeaux ovins faisant 39 victimes. Il est ensuite passé en juin en Flandre, principalement dans la région de Turnhout, où il a attaqué des troupeaux à 5 reprises (3 fois sur moutons et 2 fois sur bovins) avant d’être aperçu début juillet dans les Fourons (Région flamande). Des attaques ont rapidement été recensées côté wallon, le 10 juillet à Nidrum (2 veaux) et le 12 juillet à Stoubach (5 moutons).
Si le prédateur des deux attaques du côté wallon est assurément un loup de la population allemande, un doute subsiste quant à son identité précise car, en raison de la faible qualité de l’ADN prélevée sur les proies, les analyses génétiques n’ont malheureusement pas permis de confirmer qu’il s’agissait du même animal. Cette hypothèse est toutefois probable car le modus operandi de ce loup coïncide bien avec celui renseigné par les scientifiques des régions voisines. En outre, d’autres attaques sont survenues dès la mi-juillet à la frontière belge, du côté allemand (région de Bitburg), c’est-à-dire dans la suite logique de son parcours. L’analyse génétique de la salive prélevée sur ces dernières attaques a permis de confirmer qu’il s’agissait bien de Billy.
Ce qui est évident, c’est que contrairement aux autres loups qui ont visité la Wallonie depuis 2016 (et notamment Akéla qui, en plus de 2 ans dans les Hautes Fagnes, n’a commis que quelques rares attaques sur troupeaux domestiques générant un faible nombre de victimes), cet individu montre une attirance anormalement importante pour les proies domestiques. Un tel comportement atypique, avec attaques sur bovins, en étable, n’était jamais survenu en Wallonie et est heureusement relativement peu courant dans les pays voisins. Il a, à juste titre, créé l’émoi dans l’Est de la Belgique durant l’été. Il ne faut toutefois pas conclure que tous les individus de cette espèce se comportent de la sorte. Le fait qu’il s’agit d’un animal en dispersion, s’arrêtant rarement deux fois au même endroit et dont les déplacements sont impossibles à anticiper, rend son contrôle très difficile. Si « Billy » est loin à présent, il n’empêche que la Région souhaite pouvoir encadrer de telles situations problématiques au mieux, en soutien aux éleveurs, et dans la mesure du possible.
C’est pourquoi le SPW n’a pas tardé à réunir une première série d’acteurs impliqués dans le volet « effarouchement » du plan loup. En outre, pour échanger sur ces différentes situations dans l’Est de la Belgique et rappeler l’aide qui peut être apportée par le SPW aux éleveurs, des réunions sont également envisagées d’ici les prochaines semaines avec des représentants du monde de l’élevage.
A noter que les deux demandes d’indemnisation relatives aux attaques wallonnes sont en cours de traitement, notamment pour estimer le montant des dommages par l’expert agréé.