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Sous une météo peu propice, les maladies en froment font jusqu’ici profil bas

À l’exception localement de la rouille jaune, la pression des maladies demeure assez faible actuellement dans les froments, qui se situent actuellement entre les stades des 1er et 2e noeud. Le conseil : évaluer régulièrement la situation aux champs !

Temps de lecture : 4 min

Des observations ont été effectuées le 28 avril sur les variétés Albert, Anapolis, Avatar, Edgar, Henrik, Kws Smart, Lyrik, Matrix, Mentor, Reflection, RGT Reform, Sacramento, Tobak, Triomph cultivées au sein d’un réseau d’une quarantaine de parcelles réparties à travers le Hainaut (Ath, Ellignies-Saintes-Anne), le Brabant wallon (Glimes, Thorembais-Saint-Trond) et les provinces de Liège (Eben Emael, Ligney, Mortroux, Pailhe) et de Namur (Assesse, Lonzée, Marchovelette, Thy-le-Château).

Celles-ci renseignent que, si les cultures les plus avancées de ce réseau Cadco ont atteint le stade du 2e nœud (32), nombre de parcelles étaient encore majoritairement au 1er nœud (31). Les faibles températures qui se sont maintenues fin avril ont continué de freiner la croissance des plantes.

Pression parasitaire : faible !

On observe la présence de septoriose dans presque toutes les parcelles du réseau, mais elle est surtout présente dans le bas des plantes. Aucun symptôme n’a été observé sur l’actuelle feuille F-1 qui correspond à l’avant avant-dernière feuille définitive (F3 définitive). Des petites taches de la maladie sont observées sur maximum 30 % des F-2 (F4 définitive) sans gravité (moins de 3 % de la surface foliaire), à l’exception de deux parcelles à Thy-le Château où 70 % des plantes sont touchées (Henrik et Edgar au stade 32), mais sans gravité.

Sur la base des conditions météorologiques de la semaine passée, le modèle épidémiologique Proculture ne prédit pas d’infection de septoriose en incubation (infection qui ne serait pas encore visible) sur les feuilles encore indemnes de maladie. Il n’y a donc pas eu de période infectante cette semaine. Ce modèle ne prévoit donc pas une montée rapide de la maladie vers les étages foliaires supérieurs, mais préconise une observation attentive de son évolution sur chaque parcelle.

La présence de septoriose sur la F-2actuelle peut être une source d’infection pour l’avant-dernière feuille définitive au cours des futures périodes propices à l’infection.

L’oïdium est identifié dans toutes les parcelles du réseau en Hainaut, qui sont toutes actuellement au stade 32. Il n’atteint cependant jamais la F-1 actuelle (future F3 définitive). En province de Liège, les parcelles sont, quant à elles, au stade 31 et l’oïdium est détecté dans le bas des plantes de la quasi-totalité des parcelles du réseau. La maladie est présente sur les F-2 du moment (au stade 31, F-2 = futures F5 définitives) dans la moitié des parcelles et atteint 5 % des F-1 des plantes à Pailhe (variétés Tobak et Edgar). En Brabant wallon, l’oïdium est observé sur respectivement 15 et 20 % des plantes des parcelles à Glimes (Avatar au stade 31) et Thorembais-Saint-Trond (Edgar au stade 30). La maladie n’est pas détectée dans les parcelles suivies en province de Namur.

On trouve de la rouille jaune dans 12 parcelles du réseau. Elle est présente sur les F-2 de 5 % des plantes à Ath (Réflection au stade 32) et dans le fond de végétation de 2 % des plantes à Ellignies-Sainte-Anne (Réflection au stade 32). À Eben-Emael, Ligney (Réflection) et Lonzée (RGT Reform), 5 % des plantes (stade 31) présentent des symptômes en fond de végétation. La même observation est faite sur 20 % des plantes de la variété Matrix à Thy-le-Château (stade 32). À Pailhe, (Réflection au stade 31) et à Assesse (Lyrik au stade 32), 60 % des F-2 sont touchées. Enfin à Lonzée sur Réflection au stade 31, 37 % des F-2 et 7 % des F-1 sont atteintes par la rouille jaune.

Quelques pustules de rouille brune sont signalées en fond de végétation à Ath sur la variété Tobak. À part cela, rien à signaler dans les autres parcelles du réseau.

Le Cadco a observé du piétin verse à Thy-le-Château sur les variétés RGT Reform (15 % des talles atteintes), Henrik (10 %) et Edgar (5 %). Un traitement fongicide peut être recommandé avant le stade 32, ou lorsque celui-ci est atteint et que 25 à 35 % des talles présentent une tache ocelée. L’efficacité du traitement diminue rapidement après le stade 32. Pour évaluer la fréquence de cette maladie, il convient d’observer 40 (idéalement 100) tiges principales prélevées de façon dispersée à travers la parcelle et de déterminer le nombre de talles présentant une ocelle après le retrait de la gaine extérieure.

Sauf cas extrêmes, la lutte contre cette maladie ne doit être envisagée que comme un complément à d’éventuels traitements visant principalement les maladies foliaires.

Dans les trois parcelles citées et sur la variété Matrix, 5 à 20 % des talles présentent des symptômes de fusariose.

1er traitement : attendre, sauf rouille jaune active

La pression des maladies reste donc assez faible actuellement, à l’exception de la rouille jaune. Si des foyers actifs de rouille jaune sont observés dans une parcelle actuellement, le premier traitement peut être appliqué.

Dans les parcelles où la pression en maladie est faible, nous préconisons d’attendre le stade 2e nœud pour les parcelles actuellement au stade 1er nœud ou le stade dernière feuille pour les parcelles actuellement au stade 2e nœud avant de réévaluer la pertinence du premier traitement. Pendant la montaison, il convient d’observer attentivement chaque parcelle pour déterminer la pression en maladies.

A. Legrève, M. Delitte,

O. De Vuyst

,

coordination scientifique « maladies »,

X. Bertel

, coordinateur du Cadco

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