Comme son nom l’indique, cette bactérie s’en prend principalement aux bovins. Néanmoins, on la retrouve également chez les petits ruminants et d’autres animaux. L’impact économique des infections à Mycoplasma est très important, à tel point qu’en 2018 le gouvernement néo-zélandais a approuvé un plan d’éradication dans ses fermes de 880 millions de dollars.
Au cours de la dernière décennie, l’importance de Mycoplasma bovis (M. bovis) a également augmenté de façon notable dans les élevages belges. Alors qu’en 2009, seulement 1,5 % des exploitations laitières flamandes ont été testées positives lors de l’analyse du lait de tank par PCR et que le problème semblait se situer principalement dans le secteur des veaux de boucherie, les recherches « Veepeiler » menées par la DGZ (l’homologue de l’Arsia au nord du pays) ont montré qu’entre 2014 et 2016, déjà 25 à 30 % des exploitations laitières et viandeuses flamandes présentaient des anticorps. Les mêmes tendances ont été observées en Wallonie puisqu’entre 2012 et 2016, un quart des exploitations laitières était positif sur le lait de tank. Avec l’ajout du germe au protocole d’achat actualisé en 2020, la bactérie est plus que jamais d’actualité.
Des symptômes variés
En cas d’infection, les symptômes sont très variés. Chez les veaux, on observe principalement des pneumonies, souvent accompagnées d’otites et d’arthrites, tandis que chez les bovins laitiers adultes, on craindra plutôt les problèmes de mammite. Le bétail viandeux n’est pas épargné non plus : dans un certain nombre de cas, la bactérie a pu être isolée à partir de « clapiers » consécutifs à la césarienne. D’autres pathologies ont également été décrites telles que des abcès, des péritonites et des pneumonies, de l’infertilité et des avortements, mais sans réelles données concernant leur prévalence. La capacité de la bactérie à diminuer l’immunité de l’animal est également très problématique
Naturellement résistants
Les mycoplasmes ne possèdent pas de paroi cellulaire, ce qui les rend naturellement résistants à certains antibiotiques. En outre, des recherches récentes (2020) menées à l’Université de Gand ont montré que les souches belges de ladite bactérie présentent souvent aussi une résistance acquise, principalement aux antibiotiques de la classe des macrolides. Ceci, ainsi que l’évolution chronique des infections à M. bovis, signifie que le traitement est souvent fort décevant. En cas d’infection grave de la mamelle par la bactérie, le traitement par antibiotiques est même totalement déconseillé et le conseil est de réformer l’animal pour limiter les pertes et les contaminations des congénères.
Maîtriser la transmission entre les animaux
Éviter l’introduction dans l’élevage
– Achat d’animaux ou contact avec des animaux étrangers ;
– lait ou colostrum infectés d’un autre élevage ;
– transmission passive via les visiteurs de l’entreprise, les bottes ou vêtements, les équipements partagés ;
– insémination artificielle.
À ce jour, 1 ferme sur 3 et 15 % des animaux testés avec le protocole d’achat à l’Arsia sont positifs pour M. bovis. Compte tenu de l’énorme impact économique, il est extrêmement important de ne pas laisser entrer ce germe dans votre exploitation. Et quand bien même M. bovis circulerait déjà chez vous, il est important d’éviter l’introduction d’autres souches, car elles peuvent provoquer d’autres symptômes ou les aggraver mais aussi réduire l’efficacité d’un auto-vaccin éventuellement déjà utilisé dans votre ferme.