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Les froments au début gonflement, voire au-delà ne sont pas (encore) sous pression

La pression en maladies cette saison est relativement faible. La septoriose demeure absente dans plusieurs parcelles du reseau d’observations. Elle est cependant parfois observée de façon discrète sur les étages supérieurs (F2 à F4 selon les variétés et les localités).

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Des observations ont été réalisées le 22 mai sur les variétés de froment Albert, Anapolis, Avatar, Edgar, Henrik, Lyrik, Matrix, Mentor, Reflection, RGT Reform, Sacramento, Tobak, Triomph au sein d’un réseau d’une quarantaine de parcelles réparties à travers le Hainaut (Ath, Ellignies-Saintes-Anne), le Brabant wallon (Glimes, Thorembais-Saint-Trond), les provinces de Liège (Eben Emael, Ligney, Mortroux, Pailhe) et de Namur (Assesse, Lonzée, Marchovelette, Thy-le-Château).

Il en ressort qu’au seun de ce réseau d’observation, toutes les parcelles ont atteint le stade 39 et la plupart sont actuellement ou ont même dépassé le stade début gonflement (41).

Faible pression

La septoriose n’est pas observée sur les étages foliaires supérieurs d’une grande majorité des parcelles du réseau. On constate que ce niveau diffère selon les localités et les variétés. D’après le logiciel « Proculture », des infections sont parfois en incubation (infection pas encore visible) sur les étages foliaires supérieurs mais la pression en septoriose est relativement faible à ce stade de la culture et parfois même absente. En effet, la septoriose ne pose pas de problème dans les parcelles du réseau dans plusieurs localités ou variétés, à Eben Emael et à Mortroux, Mentor à Lonzée et Edgar à Thorembais-Saint-Trond.

Larouille jaune est observée dans 8 parcelles du réseau (parcelles non traitées). Elle est présente sur les F2 définitives sur Reflection à Mortroux, Pailhe, Ligney et Lonzée à des fréquences allant de 23 à 40 %. À Glimes, la rouille jaune est observée sur la dernière feuille de cette même variété à une fréquence de 10 %. Des foyers bien visibles sont parfois observés dans les champs.

L’oïdium est observé sur les F2 définitives de la variété Sacramento à Ligney, Pailhe et Mortroux, sur Edgar à Pailhe et sur Tobak à Ligney. Les F3 présentent des symptômes d’oïdium à Pailhe (Tobak, Reflection) et Ligney (Edgar). Enfin, cette maladie est observée dans le bas des plantes dans 6 autres essais. Dans tous les cas, la gravité des symptômes est faible et ne dépasse pas les 2 % de surface foliaire infectée.

De la rouille brune est observée à Lonzée sur les variétés Albert (5 % des F3) et Mentor (6.7 % des F4) mais de façon générale, cette maladie reste encore discrète à ce stade. Elle n’a d’ailleurs pas été observée dans les autres parcelles du réseau.

Recommandations

A ce stade de la culture, au vu de la pression faible en maladies, nos recommandations sont les suivantes :

– si un traitement a été réalisé au stade 2e nœud (32), il est conseillé d’attendre et de réévaluer la situation maximum 4 semaines après le premier traitement ;

– si aucun traitement n’a été réalisé au stade 32, un traitement peut être envisagé lorsque la dernière feuille est étalée pour protéger les plantes contre l’ensemble des maladies foliaires. Dans les parcelles où la pression est très faible, ce traitement peut même être postposé jusqu’au stade 55 mi-épiaison. Dans les parcelles où la septoriose est présente sur les étages foliaires supérieurs, le traitement complet à ce stade de la culture est conseillé.

Pour rappel, le contrôle de la septoriose repose principalement sur les triazoles et les SDHI. Les SDHI sont cependant plus efficaces que les triazoles seules. Ces deux types de substances actives sont très souvent associés dans un même produit pour en augmenter l’efficacité et réduire le risque de développement de résistance.

Les strobilurines n’ont, quant à elles, plus d’action contre la septoriose mais apportent souvent un soutien aux triazoles et/ou SDHI lors de la présence de rouille brune. La plupart des triazoles (epoxiconazole, tebuconazole, prothioconazole, cyproconazole) utilisées au moins à demi-dose sont efficaces contre la rouille jaune. L’association d’une strobilurine à une triazole permet d’accroître l’efficacité mais aussi la rémanence du traitement.

Les produits à base de SDHI sont à conserver pour les traitements effectués sur la dernière feuille afin de profiter de leur très bonne efficacité contre la septoriose. L’alternance les substances actives utilisées à chaque traitement est primordiale. Ainsi, la triazole utilisée dans un traitement précoce contre la rouille jaune ne devra idéalement plus être pulvérisée sur la culture en cours de saison.

Les observations continuent et un nouveau point de la situation sera fait pour le mardi 30 mai si nécessaire.

Ravageurs d’été : le calme plat !

Une vingtaine de parcelles font l’objet d’une surveillance particulière sur ce plan. Les cultures suivies se partagent entre les sites suivants : Ath, Clermont, Dinant, Flavion, Foy, Gembloux, Hanret, Jandrain, Ligney, Melles, Meux, Milmort, Pailhe, Rhisnes, Stave, temploux, Verlaine

Les populations de pucerons demeurent très faibles (maximum 5 insectes par 100 talles). Les larves de criocères (Lema) sont également peu nombreuses (maximum 21 larves par 100 talles).

Quant à la cécidomyie orange, les variétés les plus précoces commencent à épier, en même temps qu’émergent quelques cécidomyies orange. Toutefois, cette première vague d’émergence est insignifiante. En effet, elle répond aux toutes petites pluies du 1er avril, qui n’ont pu induire la nymphose de l’insecte que pour les individus se trouvant le plus près de la surface du sol. Toutes les observations confirment cette très faible émergence.

Les pluies suivantes sont tombées de façon éparse entre le 15 et le 20 avril. Elles ont généralement été de faible intensité, sauf localement, où des précipitations de 10 à 20 mm ont pu être observées. Même dans les sites les plus arrosés à la mi-avril, il ne devrait pas se produire d’émergences au cours des prochains jours. C’est vraisemblablement à partir du week-end prochain ou du début de la semaine prochaine que les nymphoses induites à la mi-avril devraient conduire à l’émergence de jeunes adultes.

Du fait du caractère épars de ces précipitations, les prochaines émergences seront également disparates. Il est donc particulièrement indiqué d’observer ses propres parcelles. À cette fin, il suffit de prendre par le milieu une baguette de 50 cm de long, et de la faire glisser horizontalement pour provoquer l’envol des insectes. Si cette opération répétée conduit à plus de 30 insectes/m2, il est prudent de traiter les variétés sensibles à la cécidomyie orange.

M. De Proft,

coordination scientifiques «ravageurs»

A. Legrève, M. Delitte,

O. De Vuyst ,

« maladies »,

X. Bertel,

coordinateur Cadco

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