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Secteur porcin: pas de bouée de sauvetage

Si, dans plusieurs sous-secteurs, la situation du marché, frappé par les conséquences de crise sanitaire, est revenue à la normale, certains autres connaissent de lourds déséquilibres dans leurs coûts de production.

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C’est le cas pour le secteur de la viande porcine. À la mi-octobre, vingt États membres, dont la Belgique, avaient déjà attiré l’attention de la commission sur sa situation.

« Face à des prix qui restent extrêmement bas dans ce secteur, force est de constater que les marges bénéficiaires sont depuis longtemps négatives pour les éleveurs » avait alors prévenu le ministre David Clarinval.

Depuis lors, la situation s’est encore dégradée et les perspectives à court terme semblent défavorables.

Un tableau sombre que l’on doit à une combinaison de plusieurs facteurs extrêmement négatifs, tels que la sursaturation du marché intérieur européen en raison de l’augmentation de la production et des perturbations des exportations qui en découlent, les prix élevés des aliments pour animaux et de l’énergie, l’apparition de nouveaux foyers de peste porcine africaine, ainsi que l’effet négatif persistant de la pandémie.

Et pour le noircir encore un peu plus, on peut y ajouter le niveau des prix des carcasses de porc qui n’aura jamais été aussi bas au cours des dix dernières années, tant et si mal que les producteurs ne sont plus en mesure d’équilibrer leurs coûts et leurs recettes. Une spirale négative que rien, au jour d’aujourd’hui, ne semble pouvoir enrayer.

Alors que menace un abandon pur et seimple de la production porcine qui serait dévastateur pour les économies, en ce compris l’emploi en zones rurales, plusieurs pays (Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, République tchèque, Estonie, France, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie) ont réitéré leur appel pour l’activation urgente de mesures de soutien exceptionnelles.

À l’occasion du conseil des ministres européens de l’Agriculture de ce mois de novembre, ils ont établi un parallèle entre la crise actuelle et celle traversée par le secteur laitier en 2014 alors causée par l’embargo russe qui avait pu être stabilisée par les mesures mises en œuvre par la commission.

« La situation reste exceptionnelle. Il est vital de réagir de toute urgence et de donner un signal clair de soutien au marché qui se bat pour survivre tout au long de la crise » ont indiqué les États membres dans une note.

Las. L’exécutif a fait la sourde oreille et invité les États membres à continuer à utiliser les mesures de soutien dans le cadre du programme de développement rural et les mesures dans le cadre des aides d’État.

Marie-France Vienne

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