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Du chauvinisme, bon sang!

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Les 14e Journées internationales de l’élevage et de l’agriculture (voir notre article par ailleurs, dans cette édition) se préparent à accueillir 15.000 visiteurs durant le 1er week-end de février à Tournai. Prioritairement orienté vers les professionnels, cet événement bisannuel s’ouvre aussi largement au grand public, avec raison. Tournai est une entité rurbaine, très étendue, forte d’une ville entourée de 29 villages. Son territoire compte quelque 350 exploitations agricoles, parmi lesquelles la diversification vers le tourisme à la ferme, l’ouverture de gîtes, la transformation des produits et la vente directe, la culture maraîchère… s’affirme de plus en plus comme un gage de survie. Le commerce de proximité, les circuits-courts… si certains consommateurs y sont effectivement attachés et en font un vrai choix pour une partie de leur alimentation courante, beaucoup s’en gargarisent, mais ne joignent que très occasionnellement le geste à la parole.

À Tournai, les 4 et 5 février, des dégustations de viande bovine préparées aux petits oignons par des chefs étoilés de la région seront proposées aux visiteurs. Associant éleveurs, bouchers et restaurateurs d’un même terroir, cette opération « charme » entend sensibiliser les visiteurs à une évidence : « le commerce de proximité et le circuit court commencent déjà par une consommation de nos produits belges. » Les initiateurs hennuyers de ce coup de projecteur nous interpellent tous : « Pourquoi cette sévérité envers nos produits. Soyons plus chauvins dans notre consommation, à la maison et au restaurant. Pensons à privilégier nos produits locaux et de saison. » Alors que disparaissent continûment les fermes, c’est l’âme des villages qui s’éteint et le tissu rural qui se délite, nous confiait un éleveur. « Ces gestes citoyens seraient bénéfiques à la rentabilité des élevages et combleraient l’absence de reconnaissance dont souffrent tant les éleveurs qui n’en peuvent plus. Avec un impact positif sur le maintien d’un tissu rural, la qualité des productions, la préservation des paysages… que beaucoup viennent chercher à la campagne ! M. de N.

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