Accueil Voix de la terre

Question d’argent

« Ah, si ce n’était pas les sous ! Si je tenais l’idiot qui a inventé l’argent… ». Je ne sais trop pourquoi, j’ai une tête à recueillir les confidences. Un vieil ami m’a exposé ses états d’âme, son désappointement de voir son plus jeune fils abandonner son grand projet de reprise de la ferme familiale, bel héritage paysan de plusieurs générations. Si ce n’était un lourd capital à emprunter et des perspectives aléatoires, son gamin aurait certainement franchi le pas, mais l’effroyable logique capitaliste a eu raison de tout son amour pour le métier de ses aïeux. Il se contentera de son petit élevage dynamique, de son vaste potager « cultivé pour le plaisir », sans avoir à se tracasser toute sa vie comme son père, endetté chronique toujours à la chasse aux euros. Le jeune homme restera fonctionnaire aux heures de bureau, micro-fermier le reste du temps…

Aïe, aïe ! Mon vieux pote a posé une question essentielle : quel idiot a-t-il inventé le fric, le flouze, le pèze ? Le troc fonctionne depuis la nuit des temps, et les premières monnaies d’électrum (alliage d’or et argent) ont été frappées à Sardes en Lydie (Turquie) en 600 avant JC, sous le règne d’Alyatte II puis de son fils Crésus ; les pépites d’électrum se ramassaient dans le fleuve Pactole (!). Pour le troc, la richesse la plus convoitée a longtemps été le bétail (moutons, chameaux, bovins, etc), qui servait de base aux échanges. Les « têtes » (caput en...

Article réservé aux abonnés

Accédez à l'intégralité du site et recevez Le Sillon Belge toutes les semaines

Abonnez-vous

Déjà abonné au journal ?

Se connecter ou Activez votre accès numérique
L'info en continu Voir toute l’actualité en continu >

A lire aussi en Voix de la terre

Courrier des lecteurs : «Je vous ai compris»!

Voix de la terre Imaginez ce scénario saugrenu : Vous vous rendez chez votre médecin, salement enrhumé. Vous avez chopé la «  crève  », genre covid ou grippe, et ça dégénère en pneumonie. Toux caverneuse, sphère rhino-pharyngée explosée, poumons en feu, cœur lancé au grand galop, nausées cataclysmiques. Votre médecin vous reçoit, sourire patelin aux lèvres, et vous serre la main en débitant quelques lieux communs d’une voix enjouée. Mobilisant le peu de forces qu’il vous reste, vous lui exposez votre pathologie ; il vous écoute distraitement et fait semblant d’être désolé.
Voir plus d'articles