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2022 débute avec une nouvelle hausse des prix des produits alimentaires mondiaux

Une nouvelle fois, les huiles végétales tirent vers le haut les prix des produits alimentaires mondiaux. Dans une moindre mesure, cette augmentation est également à mettre sur le compte des produits laitiers.

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Les prix mondiaux des produits alimentaires ont progressé de 1,1 % en janvier par rapport à décembre, a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) dans son bulletin du 3 février.

Tensions sur le marché des huiles

Le rebond des prix s’explique en premier lieu par la croissance de 4,2 % des prix des huiles végétales, dont la tendance à la baisse enregistrée en décembre (lire notre édition du 27 janvier) s’est inversée et qui a atteint son plus haut niveau historique. Les cours de toutes les principales huiles ont augmenté, également sous l’effet de la hausse des cours du pétrole brut. L’évolution des prix de l’huile de palme est en grande partie imputable aux craintes concernant la possible diminution des disponibilités exportables en Indonésie, le premier exportateur mondial.

Les prix de l’huile de soja ont, quant à eux, été soutenus par d’abondants achats à l’importation, en particulier de la part de l’Inde, tandis que les prix de l’huile de colza ont été portés par la poursuite du resserrement de l’offre. Concernant l’huile de tournesol, la contraction de l’offre et la hausse de la demande mondiale à l’importation se sont répercutés sur les cours.

« La diminution des disponibilités exportables, qui s’ajoute à d’autres contraintes sur le plan de l’offre, en particulier le manque de main-d’œuvre et les conditions météorologiques défavorables, est en grande partie à l’origine de cette augmentation des prix, qui atteignent un niveau record. On craint que les répercussions de ces contraintes perdurent un certain temps », a précisé Boubaker Ben-Belhassen, directeur de la Division des marchés et du commerce de la Fao, en faisant référence à cette importante hausse des cours.

Le sucre, seul produit à reculer

Les prix des céréales n’ont que très légèrement progressé en janvier (+0,1 %) par rapport à décembre. Les prix du maïs à l’exportation ont augmenté de 3,8 % au cours du mois, sous l’effet de craintes concernant la persistance du temps sec en Amérique du Sud, tandis que les prix mondiaux du blé ont reculé de 3,1 %, en raison de l’abondance des récoltes en Australie et en Argentine. La baisse des récoltes et la stabilité des achats réalisés par les acheteurs asiatiques ont entraîné une hausse mensuelle de 3,1 % des prix internationaux du riz.

A contrario, les prix du sucre, et ce sont les seuls dans ce cas, s’affichent en recul (-3,1 % en janvier). Cette situation s’explique par des perspectives de production favorables dans des pays exportateurs majeurs (Inde et Thaïlande) ainsi que par l’amélioration des précipitations et la baisse des prix de l’éthanol au Brésil.

Légère hausse des prix de la viande

Du côté des productions animales, les prix des produits laitiers ont progressé de 2,4 %. Il s’agit là de la cinquième hausse mensuelle consécutive.

La plus forte progression est à mettre sur le compte du lait écrémé en poudre et du beurre. La réduction des disponibilités exportables en provenance de l’Europe de l’Ouest et le fait que l’on attende une production en dessous de la moyenne en Océanie dans les mois à venir ont contribué au resserrement des marchés mondiaux des produits laitiers, tout comme les retards dans le traitement et le transport dus au manque de main-d’œuvre lié à la pandémie de Covid-19.

Enfin, les prix de la viande ont légèrement augmenté en janvier. Les prix internationaux de la viande bovine atteignent un niveau record car la demande mondiale à l’importation a dépassé les disponibilités exportables. Les prix de la viande ovine et de la volaille se sont, eux, assouplis, les disponibilités exportables étant plus abondantes que la demande à l’importation. Les cours de la viande porcine ont légèrement augmenté, en partie en raison de la hausse des coûts des intrants, qui a affaibli l’offre mondiale.

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