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Des actions concrètes pour renforcer le maillage écologique en Brabant wallon

Face au déclin de la biodiversité, le Brabant wallon agit et densifie son réseau de maillage écologique en collaboration, notamment, avec ses agriculteurs.

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Contrairement à ce que certains pourraient croire, le Brabant wallon est un territoire agricole. Ce que confirme Marc Bastin, député provincial en charge de l’Environnement, chiffre à l’appui : « Pas moins de 59 % de la superficie totale provinciale sont consacrés à l’agriculture. Il s’agit de la proportion de terres valorisées en agriculture la plus importante de Wallonie ». C’est donc en toute logique que le Brabant wallon s’est notamment tourné vers ses agriculteurs au moment de consolider son maillage écologique.

Un objectif ambitieux

« Vu l’appauvrissement actuel de la biodiversité, que ce soit du côté de la faune ou de la flore, la Province ne souhaite pas garder les bras croisés. Actuellement, 13 % de notre territoire sont « maillés » écologiquement. Notre objectif est d’arriver à 20 % afin de permettre une traversée plus facile des animaux sauvages à travers le territoire mais aussi d’améliorer l’aspect paysager de nos campagnes. Ce programme de densification contribue aussi à lutter, à notre échelle, contre l’érosion des sols et le réchauffement climatique. »

Avant de mettre en place ledit programme, une carte des éléments de maillage déjà présents a été dressée en vue de réaliser les aménagements les plus cohérents possible. « Celle-ci a été soumise à l’avis des communes, de la Région wallonne et des principales associations actives au niveau supra-communal. Ces partenaires nous ont ensuite fait part de leurs suggestions en vue d’améliorer et d’étendre notre réseau », éclaire Marc Bastin.

Différentes actions permettant d’atteindre cet objectif ont également été identifiées : plantations de haies, d’arbres et de vergers, plantations de bandes enherbées et fleuries, création de mares… Autant d’aménagements qui contribuent à rendre le paysage plus accueillant pour la biodiversité.

Quatre projets, en collaboration avec PlantC

Plusieurs agriculteurs, prêts à changer leurs pratiques afin de recréer un équilibre entre la nature et leurs activités professionnelles, se sont engagés au côté de la Province. « Le collège provincial, en partenariat avec PlantC, soutient quatre initiatives de plantation. En pratique, nous intervenons financièrement à hauteur de 70 % tandis que des citoyens et entreprises s’impliquent pour les 30 % restants. » Pour le Brabant wallon, l’investissement s’élève à environ 18.000 €.

De son côté, PlantC accompagne les producteurs dans leurs projets environnementaux. « Nous sommes présents pour coordonner les opérations, faire des suggestions et, si besoin, solliciter des citoyens et entreprises qui souhaitent cofinancer ces initiatives via la plateforme de financement intégrée à notre site web », détaille Aricia Evlard, l’une des cofondatrices de la structure. C’est d’ailleurs par le biais de ladite plateforme que se concrétise l’engagement citoyen dans le programme porté par Marc Bastin.

Et Mme Evlard d’ajouter : « Ce type de projet, couplé à son mode de financement, permet de changer la vision qu’ont les citoyens de la nature qui les entoure. Cela permet de les mobiliser et d’en faire de véritables acteurs de leur environnement ».

Une pierre supplémentaire à l’édifice

Parmi les initiatives sélectionnées, figure celle de Luc Joris, installé à Chastre. « L’agriculteur, par les pratiques qu’il adopte et les aménagements qu’il conçoit, a un rôle majeur à jouer dans la préservation de la biodiversité. Nous en sommes convaincus depuis longtemps déjà et souhaitons concilier durabilité économique et durabilité environnementale », explique-t-il.

A Chastre, 560m de haie double rang, soit un total de 1.600plants, ont été plantés.
A Chastre, 560m de haie double rang, soit un total de 1.600plants, ont été plantés. - J.V.

De nombreux aménagements sont déjà présents le Domaine de Géronvillers, sa ferme. Prendre part au projet provincial lui permet d’apporter une pierre supplémentaire à l’édifice. « Nous avons planté 560 m de haie double rang, de 8 essences indigènes, pour un total de 1.600 plants. La haie est associée à une bande enherbée, ce qui permet d’avoir tous les éléments nécessaires pour apporter de la nourriture et recréer un abri et un couloir de circulation pour la faune des plaines agricoles. »

À Perwez également, une réalisation a été concrétisée. Deux bandes de miscanthus (42 ares chacune) ont été plantées et offriront un habitat refuge à la faune durant tout l’hiver. En parallèle, trois bandes « faune », « butineurs » et « paysagère » ont été plantées. La première favorise la petite faune des plaines agricoles et les oiseaux des champs tels le bruant proyer et la perdrix grise, la deuxième offre du nectar et du pollen aux insectes et la dernière embellit le paysage agricole. Ces divers aménagements s’étendent sur une surface de 2,7 ha.

Les deux autres projets seront concrétisés à l’horizon 2022/2023. Le premier consiste à planter 348 m de haie simple rang à Mont-Saint-Guibert ; le second vise à planter 227 m de haie double rang et 107 m de haie triple rang à Haut-Ittre.

J. Vandegoor

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