Accueil Editos

L’énergie de l’espoir

Temps de lecture : 3 min

De la violence si injuste de la guerre, il restera des moments d’absolue solidarité et d’unisson. Comme celui qui a flotté au-dessus du conseil agricole du 26 septembre avec l’accueil de Mykola Solsky, le ministre ukrainien de l’Agriculture, venu faire le point sur la situation du secteur agricole et logistique dans son pays. Car, on ne le rappellera jamais assez, ce sont des millions de personnes qui dépendent de la production des deux belligérants.

Lors du point presse final, le président du conseil agricole, Zdenek Nekula, a loué la détermination sans faille des États membres à poursuivre l’effort européen au niveau du développement des couloirs de solidarité en Ukraine. « Alors que les exportations de céréales étaient tombées à 200.000 tonnes par mois au début de la guerre, nous avons réussi à en exporter 3 millions de tonnes en août » s’est pour sa part félicité le commissaire Wojciechowski.

Les ministres européens ont abordé, avec leur homologue ukrainien, la question de la modification d’oléoducs pour les convertir au transport d’huile de tournesol vers la Pologne et d’autres pays européens. Un projet ambitieux qui nécessitera des terminaux spécifiques aux frontières avec la Roumanie, la Slovaquie et la Hongrie afin d’avoir des corridors de solidarité stables et permanents.

Le commissaire à l’Agriculture a déclaré que « l’UE pourrait soutenir ces initiatives par le biais des fonds de cohésion ou encore du fonds réservé aux pays candidats à l’adhésion à l’UE » tandis que plusieurs États membres ont confirmé aussi leur intention d’intervenir financièrement pour soutenir ces projets.

Ému, Mykola Solsky, l’était à l’issue de la réunion. De ce soutien européen qu’il a qualifié « d’indéfectible, même de la part de pays qui sont loin de nous, l’Espagne, le Portugal ». Et de souffler, « cela rend notre lutte plus légère ».

Un élan d’unité qui a presque effacé la crispation autour de la proposition de révision de la directive européenne sur les émissions industrielles qui prévoit d’étendre le champ d’application de ce texte au secteur de l’élevage. Le principal sujet d’inquiétude étant le seuil de 150 UGB à partir duquel toutes les exploitations bovines, porcines et avicoles tomberaient sous le coup de la directive. Un niveau jugé « inacceptable » ou « disproportionné » par plusieurs pays.

Dont la Belgique. Le ministre David Clarinval a d’ailleurs fait savoir « qu’une telle révision induira des contraintes supplémentaires sur le secteur agricole belge alors que ce secteur connaît déjà pas mal de difficultés liées, entre autres, à l’inflation élevée, l’insécurité alimentaire et la crise économique ». « Il faudrait pouvoir exempter les petites exploitations familiales et tenir compte des différents types d’élevages. Les règles de fonctionnement définies seront cruciales » a-t-il poursuivi.

Pour lui, comme pour nous, une ferme de 150 vaches ne peut être considérée comme une entreprise industrielle. Cela semble l’avis de Zdenek Nekula qui a assuré que tout devait être fait pour que les petites et moyennes exploitations ne « mettent pas la clef sous la porte ».

Marie-France Vienne

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles