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En colza, érosion préoccupante de l’efficacité des insecticides

L’institut technique français des oléo-protéagineux tire la sonnette d’alarme sur la hausse des résistances chez les ravageurs majeurs du colza.

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Lors de la présentation, le 3 juin, de ses préconisations pour les prochains semis de colza en zones intermédiaires, Terres Inovia, l’institut technique français des oléo-protéagineux, a expliqué que la culture fait face à une montée préoccupante des résistances aux insecticides chez ses principaux ravageurs d’automne, l’altise et le charançon. « Ça craque totalement », constatent les experts.

Dans cinq départements (Aube, Côte-d’Or, Yonne, Nièvre, et une partie de la Haute-Marne), l’altise est déjà complètement résistante à la principale famille de molécules efficace, les pyréthrinoïdes (contre trois départements seulement en 2018) ; elle pourrait l’être sur tout le bassin de production d’ici trois ans. La famille des organo-phosphorés alternative disponible, obtenue il y a quatre à cinq ans, sur demande pressante de l’institut auprès des autorités sanitaires, n’offre qu’une efficacité de 50 %, explique Terres Inovia.

Non seulement les résistances s’accroissent, mais les populations d’insectes également. Un phénomène que l’institut explique par une succession d’automnes doux favorables à leur développement, mais aussi par un taux de parasitisme très faible des larves d’altises dans les zones les plus exposées – les parasites auxiliaires seraient en effet sensibles aux traitements plus fréquents dans ces zones.

« Désormais il faut faire de l’agronomie et implanter des colzas capables de se défendre tout seul », conclut Terres Inovia. Car aucune nouvelle molécule n’est attendue sur le marché. L’institut recommande notamment de semer précocement, début août ; ce choix peut également rendre le colza moins vulnérable à un épisode de sécheresse automnal, comme celui de l’an passé qui a entraîné d’importantes non-levées à l’échelle nationale.

« Dans certains bassins de production, entre 50 et 70 % des surfaces n’ont pas levé. Beaucoup ont retourné leurs colzas ces derniers mois, souvent pour implanter un maïs. Or, implanter une céréale derrière une céréale, cela annonce des problèmes importants à venir », notamment pour le désherbage.

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