S'abonner
Accueil Archive

La fertilisation de notre potager,

à l’image de notre idéal alimentaire

Fertiliser son potager, c’est améliorer la fertilité de l’espace destiné à la culture des légumes. Elle vient en complément des bons gestes qui favorisent la croissance et le développement des plantes. Les engrais ne remplacent cependant pas une bonne alimentation en eau, une bonne structure de sol et une bonne aération de l’espace dédié aux légumes. Ils les complètent.

Dans une brouette de 80 litres bien remplie, nous transportons environ 40 kg de compost ressuyé. | 4

Temps de lecture: 7 min

Avec un peu d’imagination, nous pouvons établir un certain rapprochement entre la fertilisation du jardin et notre alimentation. Cette fertilisation doit être variée, équilibrée, suffisante mais sans excès.

Répondre aux besoins des plantes…

Pour la photosynthèse, la plante a besoin d’eau, prélevée par les racines, et de gaz carbonique, prélevé par les feuilles. La chlorophylle présente dans les feuilles permet de synthétiser des sucres en puisant l’énergie nécessaire dans la lumière. Pour constituer sa masse végétale, la plante a aussi besoin des éléments minéraux variés qui la composent.

Lorsque nous récoltons nos légumes, nous prélevons des éléments minéraux hors du potager. Si nous ne veillons pas à compenser ces exportations, le terrain finira par s’appauvrir progressivement. Cet appauvrissement ne se fait pas en quelques jours. Faute d’y remédier, nous nous en rendrons compte au fil des ans.

… sous quelles formes ?

La fumure compense donc ces exportations dues aux récoltes successives. Elle peut être apportée de plusieurs manières.

Pour les jardiniers qui en disposent facilement, le fumier reste une excellente source de fertilisation. Dans de nombreux pays du monde le fumier humain est utilisé dans le potager ; c’est en quelque sorte une restitution de ce qui fut exporté. Cette technique est efficace pour autant que les règles d’hygiène générale sont bien respectées. C’est une question de santé publique. Le fumier d’origine animale peut être utilisé pour le potager, la litière (paille, copeaux) apporte un amendement organique source de production d’humus dans le sol. Lors de sa décomposition dans le sol, le fumier libère les éléments minéraux qui le constituent.

Le compostage du fumier permet une élévation de température importante propice à l’élimination des risques de transmission de maladies.

Le jardinier peut aussi composter tous les débris végétaux de son jardin. C’est la diversité des éléments entrant dans la composition du tas qui fera la qualité du compost. Rappelons que le tas doit être à la fois humide et bien aéré pour que le compostage puisse bien se réaliser. Les débris broyés de tailles d’arbustes, de fruitiers, de haies mélangés aux tontes de pelouses et déchets et épluchures de légumes et fruits en quantités équilibrées viendront enrichir le potager et d’autres espaces du jardin.

Et combien ?

Selon la situation de chacun, les apports de compost et de fumier composté seront suffisants pour compenser les exportations minérales du potager ou seront excessifs ou encore seront insuffisants. Comment le savoir ?

Le plus simple est de faire analyser le sol du potager tous les 3 ou 4 ans. Nous verrons alors si la richesse en éléments minéraux principaux s’améliore ou se dégrade. En pratique, nous pouvons nous attendre à des situations très contrastées. Il y a le terrain fraîchement aménagé sur des terres d’excavation de la maison et pauvres en éléments utiles à la croissance végétale. Il y a aussi le vieux potager ayant reçu de riches fumures depuis de nombreuses décennies et qui a des réserves pour de nombreuses années encore.

Des laboratoires spécialisés existent partout en Wallonie : consultez le site www.requasud.be pour connaître les coordonnées du labo le plus proche de chez vous. Sur la base de ces analyses, le laboratoire rédige un avis de fumure qui servira de guide.

Notons que le prélèvement de l’échantillon destiné au laboratoire doit représenter au mieux toute l’étendue du potager. Cet échantillon sera dès lors constitué de nombreuses prises (au moins 30) réparties sur l’ensemble de la surface. Ces prises sont mélangées intimement puis nous en prélevons un demi-kilo qui pourra être expédié au labo avec une identification très claire du nom et de vos coordonnées.

Quels éléments apporter ?

Les plantes sont constituées d’une quinzaine d’éléments minéraux différents, tous nécessaires à sa croissance, mais en quantités différentes selon ceux-ci. Notons qu’elles peuvent aussi contenir d’autres minéraux qui ne sont pas essentiels pour la croissance mais qui sont prélevés parce qu’ils sont présents dans l’environnement.

Nous nous préoccuperons surtout de la moitié de cette quinzaine d’éléments minéraux : ceux qui sont le plus souvent en manque ou en excès dans nos conditions régionales. On peut les distinguer entre éléments majeurs, les méso-éléments et les éléments mineurs. Ils sont tous indispensables, mais pas dans les mêmes quantités.

Bien lire les étiquettes !

Les étiquettes des emballages d’engrais minéraux reprennent les compositions en ces éléments. Par convention internationale, les trois premiers cités sont les éléments majeurs. Dans l’ordre : azote exprimé en % de N, le phosphore exprimé en % de P2O5 (anhydride phosphorique) et en potassium exprimé en % de K2O. Toujours par convention, les méso-éléments dont les teneurs sont garanties par le fabriquant sont cités et précisés sur l’étiquette. De même, ensuite, pour les éléments mineurs ou oligo-éléments.

Les catalogues des fabricants proposent une très large gamme d’engrais minéraux ou organiques. Ce sont les forces et les faiblesses identifiées par l’analyse de terre qui nous guideront dans notre choix.

Prenons un exemple

Considérons une situation « classique », soit un potager dont la richesse du sol en éléments minéraux est équilibrée. Le pH est légèrement acide (situation la plus favorable). La teneur en humus est bonne (au moins 3 %). Dans ce cas, nous ne devons donc compenser que les exportations, sans nous préoccuper de correction que pourrait nécessiter un déséquilibre.

Par ailleurs, on sous-entend ici que le jardinier travaille sur une rotation plus ou moins bien respectée de huit années. La première et la cinquième sole sont occupées par des légumes gourmands en minéraux, des choux par exemple. Pour les assolements et les rotations, voir aussi notre édition du 18 décembre 2015.

Si le jardinier dispose de compost en suffisance

S’il dispose de compost de fumier ou de compost de débris végétaux en suffisance, le jardinier apportera 120 à 160 kg de compost bien fait (4 brouettées) par are. Si le compost est encore jeune, si le fumier est à peine composté, il en apportera le double.

Pour les légumes moins gourmands, comme les laitues, scaroles et haricots par exemple, la moitié de cet apport est largement suffisante. Ce sera le cas pour les soles 2 et 6.

Pour les oignons, ails, échalotes, carottes, installés en soles 3 et 7, nous nous contenterons des bienfaits de la fumure apportée l’année passée et n’apporterons rien avant leur implantation.

Pour les légumes sensibles à l’excès d’azote comme les racines de chicon, nous choisirons un emplacement du potager sur lequel il n’y a pas eu d’apport de compost lors des deux dernières années.

Les apports de compost peuvent être réalisés en surface ou être mélangés à la partie supérieure du sol. L’enfouissement de compost en profondeur est possible, mais il faut alors être assuré que la structure du sol est suffisamment aérée pour permettre la décomposition de cette masse de matières organiques et puisse se faire avec suffisamment d’oxygène.

Si le jardinier ne dispose pas de compost

En absence de compost, il sera possible de compenser les exportations de minéraux par les légumes par des apports d’engrais minéral ou organique. Nous choisirons un engrais dont la composition est proche de la formule N-P-K : 8-5-14. Un tel engrais pourra être apporté à raison de 14 kg par are pour les légumes gourmands et 7 kg par are pour les légumes moins gourmands.

Si le fournisseur d’engrais propose une formule plus riche, mais avec le même rapport entre les éléments, nous adapterons la dose en conséquence : un apport de 10 kg d’un engrais de la formule N-P-K 11-7-20 suffira.

Quant au choix des formules, préférons, pour les potagers, celles qui contiennent aussi du magnésium et du soufre. Si les teneurs en ces éléments sont garanties, elles sont indiquées sur les étiquettes.

F.

La Une

Voir plus d'articles

Abonnez-vous à Le Sillon Belge

Voir l’offre d’abonnement
Retour en haut du site
Cultures Elevage Economie Au vert Législation Equipements Echo des entreprises Environnement Filière bois Chevaux Foires Editos Voix de la terre En famille Rossel Gocar Immovlan.be Vacancesweb.be Le Soir Rossel Advertising References Cinenews Out.be L'Echo SudPresse Grenz Echo La Voix du Nord Vlan Rendez-vous RULA.be Landbouwleven.be Jobbo.be Autoclassic Radio Contact RTL BelRTL RTL Play Occasions Agenda Météo CGV CGU Contact Abonnement Archives