Quatre races d’élevage belges menacées

D’après le récent Observatoire de la Biodiversité de la Fondation Slow Food, quatre d’entre elles concernent la Belgique : l’abeille noire wallonne, la brebis laitière belge, le poulet malinois et la rouge de Belgique. Elles ont intégré « l’Arche du Goût » de ce mouvement, où sont inscrites un total de 340 races ayant besoin d’être sauvées.

Ces 17 % représentent un total de 1.458 races, dont celles qui ont déjà disparu. Entre 2005 et 2014, ce pourcentage a augmenté de 2 %.

Fermes-usines

« La Fao semble lier ces données à l’existence de fermes-usines hautement spécialisées dont la production est dominée par un nombre limité de races à rendement élevé », explique la Fondation Slow Food pour la Biodiversité, qui aide les éleveurs et bergers à conserver les races animales.

« Dans l’histoire de la nature, les espèces et les races qui disparaissaient étaient remplacées naturellement par d’autres. La légère différence avec notre époque, c’est que l’homme a accéléré ce phénomène et nous commençons seulement à saisir le coût en termes génétiques, économiques et surtout culturels de cette pression » constate Piero Sardo, président de la Fondation. « Perdre une race, c’est perdre avec elle un lien culturel avec notre histoire et avec la façon dont nous faisons les choses », ajoute-t-il.

Biodiversité vitale

Les animaux domestiques contribuent directement aux revenus de millions de personnes, dont environ 70 % des populations pauvres des régions rurales du monde. « La biodiversité des animaux d’élevage est dès lors vitale en termes d’agriculture, de développement rural et de sécurité alimentaire et nutritionnelle », insiste la fondation.

L’abeille noire

En Belgique, l’abeille noire wallonne fait partie des races d’élevage menacées. Pour produire du miel, elles butinent sur une beaucoup plus grande diversité de fleurs que les espèces non natives du sud du pays, que de plus en plus d’apiculteurs élèvent et qui ont un effet dévastateur sur elles. En outre, des spécimens hybrides se font de plus en plus présents et sont beaucoup plus agressifs. Depuis 2004, l’entièreté du territoire de la commune de Chimay est une zone protégée pour l’abeille noire wallonne, où elle est la seule autorisée.

Le poulet malinois

Le poulet malinois, également appelé Mechelse Hoen/Koekoek, n’est lui plus élevé que par une poignée d’éleveurs en Flandre. D’autres profitent de l’appellation pour vendre des races croisées.

La brebis laitière

La brebis laitière, que l’on ne retrouve que le long de la Côte et sur les collines verdoyantes des Ardennes, n’est pas mieux lotie. Au début des années 2000, il n’en restait plus qu’un bon millier en Belgique, fruit du travail de 40 à 50 éleveurs. Sa population était pourtant de 200.000 unités en Belgique il y a 100 ans. Elle n’était plus que de 1.200 en 2011.

Le déclin est en fait dû aux politiques agricoles de l’Union européenne décidées après la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci prévoyaient des subsides pour l’élevage bovin, ce qui a provoqué un important abandon de l’élevage de brebis.

La rouge de Belgique

Enfin, à propos de vaches, la rouge de Belgique est la dernière race en danger d’extinction. Selon certains, son existence dans nos contrées remonte à 500 ans. De 25.000 animaux recensés dans les années 1970, il n’en restait plus qu’environ 300 en 2000 et 1.200 en 2015. Un phénomène dû à des subsides qu’a commencé à octroyer le gouvernement flamand aux agriculteurs élevant ou commençant à élever cette espèce, que l’on retrouve dans la vallée de l’Yser, en Flandre-Occidentale.

De son côté, l’Association wallonne des éleveurs d’animaux de basse-cour a introduit une demande auprès de la Fondation Slow Food pour inscrire les poules ardennaises à leur Arche du Goût. Cette association entend notamment sauvegarder des races avicoles locales en voie de disparition, comme la Fauve de Hesbaye, la Barbu d’Uccle ou l’Ardennaise.

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