Un projet commun
Courant des années 2000, il reprend la ferme familiale tout en continuant à exercer son métier de boucher à l’extérieur. Entre-temps, il a également rencontré Mélanie. Cette dernière est puéricultrice mais elle s’implique très vite dans ses projets. « Mon rêve d’enfant est devenu un projet commun, la boucherie c’était à deux ou pas du tout », dit François. Après 20 années de loyaux services en grandes surfaces, François saute le pas et le couple inaugure sa propre boucherie le 22 juillet 2015.
Aujourd’hui, le boucher gère en parallèle son commerce et son exploitation agricole qui comprend une centaine de têtes de bétail et une trentaine d’hectares dédiés au pâturage et à l’alimentation animale. « C’est également pour pouvoir mener ces deux activités de front que la boucherie devait se trouver à la ferme. Mon but était de transformer et de mettre en avant mon produit. Si ce n’était pas le cas, je me serais installé en ville », dit-il.
Pour pouvoir combiner au mieux ces deux métiers, la boucherie ouvre 4 jours par semaine. Les jours d’ouverture la préparation des produits débute dès 5h du matin. « Dans la boucherie, nous travaillons en couple et avec une personne engagée à mi-temps. Entre-temps, il faut également s’occuper des animaux mais, heureusement, j’ai la chance de pouvoir compter sur l’aide de ma maman tous les matins », dit François.
Des produits wallons
La viande de bœuf présentée dans le comptoir est produite sur place. « Nous tuons une bête tous les dix jours. Il s’agit de vaches âgées de 4,5 à 6 ans, ayant vêlé 2 à 3 fois. Elles sont abattues à Charleroi et reviennent ensuite chez nous pour la découpe et préparation. Il m’arrive également de sacrifier un veau », explique l’éleveur-boucher.
La Boucherie Les Trieux propose aussi de la viande et des produits issus de producteurs locaux parmi ceux-ci, du porc Columbus, de l’agneau provenant d’un producteur de Buzet (Pont-à-Celles), du poulet fermier bio, du gibier de Condroz gibier, du canard de la ferme de la Sauvenière… On y trouve également de l’épicerie fine. « Nous ne travaillons qu’avec des produits wallons et le client peut trouver tout ce dont il a besoin pour un repas complet, de l’apéro au dessert », dit-il.
Une clientèle plus urbaine que rurale
La boucherie se fait peu à peu connaître et les clients viennent parfois de loin : « Notre clientèle est assez étalée. Il ne s’agit pas spécialement de gens du coin mais plutôt de gens des villes. Ceux-ci reviennent faire leurs courses à la compagne alors que les ruraux vont en grandes surfaces », dit François.
L’échange avec la clientèle n’est pas du tout le même que lors de ses premières expériences : « C’est une approche totalement différente. Ici, les gens viennent à la rencontre d’un produit artisanal, qu’ils ne peuvent pas trouver en grandes surfaces. Ils veulent voir et échanger avec le boucher », explique François.
Une famille unie
Et lorqu’on demande à Mélanie si son métier de puéricultrice lui manque, elle répond : « La boucherie, c’était notre projet de vie. Elle nous a également permis de conserver la ferme car concilier nos métiers à l’extérieur avec celle-ci n’était pas facile. J’adorais garder des enfants et je reste puéricultrice dans mon cœur mais j’aime beaucoup ce que je fais ici, si ce n’était pas le cas, j’arrêterais car je trouve essentiel de prendre du plaisir dans son travail ».
Mélanie et François ont deux enfants : Alisson, 12 ans et Nathan, 9 ans. Ce nouveau projet à quelque peu bousculé leur quotidien mais il leur plaît et ils y prennent part de bonne grâce. « Alisson aime beaucoup l’élevage et Nathan s’oriente plus vers la boucherie. Tout le monde est content », rigole François. « Cette nouvelle vie à entraîner des changements mais les enfants les ont très bien supportés. Comme beaucoup d’enfants d’agriculteurs, ils sont très autonomes et puis, je fais également attention à me réserver du temps pour jouer mon rôle de maman », dit Mélanie.
Pour l’avenir, le couple ne manque pas de projets mais dans un premier temps il souhaite développer sa clientèle et permettre aux consommateurs de manger local.
