Les quatre États ont aussi exprimé la nécessité que les crédits de la politique agricole commune ne soient pas la variable d’ajustement du budget européen. En outre, Jerzy Chróscikowski, président de la commission agricole du Sénat polonais, a réaffirmé le soutien de son pays au système actuel qui « prélève aux grandes exploitations pour les plus petites » et qui « doit être conservé ».
Mette un terme à l’érosion budgétaire
Par ailleurs, le combat prioritaire porte sur le maintien a minima du budget. « On ne peut pas parler de la pac sans parler du Brexit qui va entraîner un déficit de 10 milliards d’euros dans le budget européen », affirme pour sa part Pat Deering, représentant du parlement irlandais.
L’enjeu est de taille. Selon Jean Bizet, entre 2005 et 2010, l’Union européenne a diminué de 17 % son budget agricole à 220 $ par habitant contre une hausse de 40 % aux États-Unis à 480 $ par habitant. Par ailleurs, pour la période 2020-2026, les pays signataires appellent à prendre en compte le Brexit, mais aussi la politique commerciale qui pourrait avoir des conséquences sur les agricultures européennes. Pour Jean Bizet, « l’Union européenne doit arrêter d’être naïve sur les accords commerciaux ».
Des divergences sur l’assurance
S’il n’y a pas de désaccord majeur, il y a cependant des divergences de vues sur le système « assurantiel », nuance Jean Bizet qui propose « davantage de flexibilité ».
Côté irlandais, Pat Deering émet des réserves : « Nous ne sommes pas convaincus que l’assurance soit la panacée. Mais nous ne fermons pas la porte ». Et de rappeler que la déclaration commune est constituée de douze principes.
Les discussions « ne sont pas encore allées dans le détail ». Les parlementaires européens entendent poursuivre ce travail « pour participer et contribuer activement au débat sur l’orientation stratégique de la pac à compter de 2020 ». L’objectif à terme est aussi de convaincre d’autres États membres de s’allier à cette déclaration. L’Allemagne et l’Espagne pourraient être les prochains signataires.