
Profiter un maximum de l’herbe
Différents systèmes
Lors de la table ronde, MM. Denis, Thiry et Hennes, éleveurs viandeux, pour le premier, et laitier pour
Bien que ne permettant pas d’augmenter la biomasse produite par hectare, cette stratégie soutien un niveau de production annuel de 7.000 l de lait par hectare. Une bonne conduite de ce pâturage permet également de gérer la problématique du rumex. Cette approche nécessite néanmoins une bonne technicité et des surfaces en suffisance vu la réduction du chargement qu’elle implique.
M. Denis, éleveur Blanc-bleu, table quant à lui sur la prairie temporaire multi-espèces pour la fourniture de fourrage de qualité (utilisation de luzerne, chicorée, sainfoin). De tels couverts lui permettent une utilisation moindre en minéraux. Il souhaite, à l’avenir, exploiter encore plus avant les potentialités offertes par l’herbe afin de finir ses vaches de réforme.
Rays-grass, la rétrospective
Sébastien Crémer, du Centre de Michamps, s’est intéressé à la rétrospective des performances des ray-grass anglais tardifs testés à Michamps pour le compte de Fourrages-Mieux entre 1996 et 2016.
Et de souligner une réduction des rendements en matière sèche des variétés testées au court du temps. Les rendements moyens sont passés de près de 11 t de MS/ha/an en 1997 à moins de 8 t de MS/ha/an les deux dernières années.
Comment expliquer une telle évolution ? Les conditions climatiques, avec de faibles productions printanières en années froides et sèches, comparés à des délais avant récolte élevés les années humides peuvent expliquer une partie de ces variations mais ne se suffisent pas à elles seules. Ces observations soulignent l’intérêt d’associer des variétés/espèces présentant différents niveaux de précocités pour accroître la résilience des systèmes fourragers dans un contexte climatique incertain. Cette diversité pouvant être imaginée entre des espèces associées au sein d’une parcelle ou au sein des différentes parcelles d’une exploitation.
Des mélanges prairiaux à constituer
S’ensuivirent différents ateliers présentant les questions et points à considérer lors de la constitution de mélanges prairiaux en intégrant environnement pédoclimatique, système et intensité de la conduite d’élevage, services au territoire ; la lutte contre les rongeurs en prairie; la gestion de la problématique des parasites gastro-intestinaux pour les herbivores, en soulignant l’intérêt d’un pâturage tournant et du maintien d’un chargement modéré.
Dans ce cadre, un outil permettant aux exploitants d’évaluer les risques, les niveaux de pression exercés par les parasites potentiellement associés à leurs pratiques a été présenté. Il était également question d’acquisition d’un système permettant d’appliquer les pratiques de l’agriculture de précision dans la conduite des prairies. De nombreux défis doivent toutefois encore être levés pour une valorisation de ces techniques, développées pour les grandes cultures en prairie. Celle-ci est caractérisée par une plus grande hétérogénéité et subit de nombreux cycles d’exploitation.
D’autres fonctions essentielles
Enfin, un atelier présentant autres services rendus par les prairies. De quoi mettre en lien les modalités de gestion des prairies et le rôle que ces dernières jouent au niveau des cycles du carbone et de l’azote. Deux cycles qui exercent directement un influence sur le changement climatique et la qualité de nos eaux.
Outre les nombreux échanges entre les participants, ces présentations ont permis de souligner les défis à relever à long terme pour optimiser la valorisation de cet agro-écosystème qui fait la richesse de la Province du Luxembourg ou il occupe plus de 85% de la SAU.
Cra-w, Centre de Michamps
et Fourrages Mieux
