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L’agroforesterie, c’est aussi

un outil de lutte contre l’érosion des sols

Loin de se cantonner exclusivement à la production de bois, l’agroforesterie dévoile également divers autres atouts, parfois insoupçonnés des agriculteurs. Elle contribue ainsi à réduire significativement l’érosion des parcelles agricoles par son influence sur la composition et la vie des sols.

Temps de lecture : 3 min

Chargé de mission « Agroforesterie » et « Forêt-Bois » auprès de l’asbl Ressources Naturelles Développement, Pierre Warzée s’intéresse de près aux bénéfices que l’on peut tirer de l’agroforesterie. Outre la production de bois d’œuvre et de bois énergie, il se montre particulièrement attentif à la protection des sols et ressources en eau. Des objectifs qui, selon lui, seraient apparus avec l’agroforesterie de « troisième génération ».

Trois générations

Pierre Warzée distingue en effet trois générations d’agroforesterie. La première, l’agroforesterie tolérée ou spontanée, est aussi la plus simple. « Un arbre ou une haie poussait naturellement sur la parcelle et le fermier le ou la laissait croître, sans s’en préoccuper », explique-t-il.

Est ensuite arrivée l’agroforesterie de deuxième génération, aussi appelée « agroforesterie de l’arbre ». « Ici, les arbres sont plantés volontairement, en vue de produire du bois d’œuvre ou de chauffage et d’augmenter la biomasse de la parcelle. »

L’agroforesterie de troisième génération poursuit quant à elle plusieurs objectifs ; c’est pourquoi elle a été nommée « agroforesterie pluri-objectifs ». L’objectif n’est plus uniquement de produire du bois mais bien d’utiliser l’agroforesterie comme un outil au service de l’agriculteur et de ses terres pour, notamment, lutter contre l’érosion et protéger nos ressources en eau.

Un plus profond problème

« L’érosion de nos sols cache en réalité un problème plus profond, à savoir un manque de matière organique et de vie dans nos sols, auquel l’agroforesterie permet de faire face », estime Pierre Warzée.

En effet, implantés au sein des parcelles agricoles, les arbres et haies contribuent à augmenter la teneur en matière organique des sols agricoles grâce à la chute des feuilles et à la décomposition souterraine des radicelles. L’incorporation des tailles de haies sous forme de bois raméal fragmenté est également bénéfique. « Cela permet de nourrir le sol et d’y attirer de nombreux micro-organismes travaillant sa structure ». Cette amélioration de structure permet à l’eau de s’écouler jusqu’au sous-sol et non de ruisseler en surface et d’emporter avec elle quantité de terres.

En outre, les alignements d’arbres, haies et taillis linéaires jouent également un rôle de barrière physique contre l’écoulement des eaux en cas de pluies torrentielles saturant le sol et sa capacité d’absorption.

Dans ce cadre, et en vue de lutter durablement contre l’érosion des sols agricoles, l’asbl Ressources Naturelles Développement est partenaire du projet Interreg (France-Wallonie-Flandre) Trans Agro Forest (www.transagroforest.eu) dont l’objectif est de réintégrer l’arbre et la haie dans et autour des terres agricoles en vue de construire un modèle agricole protégeant les sols et filtrant les eaux.

J.V.

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