des éleveurs de porcs se regroupent
« Toutefois, si le nombre de coopérateur n’a cessé de croître au fil des années, cela a malheureusement eu pour conséquence de réduire progressivement le contact entre PQA et ses éleveurs », constate Claudine Michel, directrice de la coopérative.
Répondre à un besoin
Ainsi, la structure a gagné en professionnalisme mais se doit de renforcer sa communication à plusieurs niveaux. D’une part, entre elle et ses coopérateurs en vue de leur relayer toute information relative à l’évolution du marché porcin et aux activités de la concurrence. D’autre part, entre les coopérateurs eux-mêmes afin de les aider à améliorer leurs performances et leur visibilité auprès des consommateurs.
À cette fin, PQA va prochainement fonder le premier « Groupement d’éleveurs de porcs de qualité différenciée ». « Pas moins de 40 coopérateurs ont déjà marqué leur accord sur le projet. D’autres nous rejoindrons bientôt », révèle Jordan Godfriaux qui s’apprête, en tant que président de la coopérative, à remettre le dossier de création dudit Groupement à l’Administration wallonne. Enthousiaste, ce dernier affiche clairement son souhait :
Un Groupement, quatre projets
Le Groupement de producteur s’articulera autour de quatre projets principaux.
« En premier lieu, nous souhaitons aider les éleveurs à améliorer leurs performances, tant sur le plan technique qu’économique », détaille M. Godfriaux. Pour y parvenir, PQA prévoit d’organiser des formations, réunions d’information et autres séances d’échanges d’expérience entre les différents producteurs du Groupement. Mais la coopérative ne facilitera pas uniquement les rencontres. Elle souhaite également communiquer sur les besoins de la filière (exigence des marchés, demandes des clients…) tout en veillant au respect des cahiers de charges inhérents à chacune des productions.
Deuxième projet : rechercher et installer de nouveaux producteurs. Le Groupement leur assurera conseil et suivi technique permanents.
« Par l’intermédiaire de PQA, le Groupement garantira aux éleveurs des débouchés pour leur production mais aussi un revenu décent », poursuit Mme Michel.
Enfin, le circuit de commercialisation valorisera l’image de marque des producteurs en vue de rapprocher ceux-ci des consommateurs. La concrétisation de ce dernier volet passera notamment par la création de publicités et le développement de partenariats avec des artisans restaurateurs mettant en avant les produits issus d’élevage de qualité différenciée.
À terme, cela devrait également permettre d’accroître la productivité et la rentabilité de la chaîne d’abattage de PQA. « Mais aussi d’augmenter le prix payé aux éleveurs », espère Jordan Godfriaux.
Défendre le prix juste
Face au défi qu’ils se sont lancé, les futurs membres du Groupement peuvent compter sur le soutien du ministre wallon de l’Agriculture. Présent lors de la présentation officielle de la structure, René Collin n’a pas manqué de rappeler que « ce type d’initiative permet également aux producteurs de défendre, auprès des consommateurs, la notion d’un prix juste, d’un prix qui doit être à la hauteur des efforts de qualité fournis par les éleveurs et l’abattoir ». « Cela donnera également un coup de projecteur sur ces produits nobles issus de trois filières de qualité différenciée », a-t-il ajouté.
Dès qu’il sera opérationnel, le Groupement bénéficiera d’un aide à l’installation octroyée par la Région wallonne. Celle-ci permettra d’engager une personne chargée de construire la nouvelle structure. En outre, chaque éleveur tenté par l’aventure pourra bénéficier d’une aide régionale d’un montant de 2.000 €.
Reste toutefois un défi : construire une véritable filière porcine wallonne. « Nous devons donner à chaque producteur la possibilité de concrétiser les projets qu’il porte, quelles que soient ses filières d’intérêt », prône le ministre Collin. Avant d’ajouter : « Les Groupements de producteurs, entre autres, permettent d’y arriver. C’est pourquoi je soutiens sans réserve la création de celui-ci ! ».
