porcine ne s’arrêtent pas aux frontières. Ces maladies
peuvent aisément se répandre d’un pays à l’autre,
notamment via les animaux sauvages.
Voyons comment sont gérés ces problèmes
en Belgique... et chez nos voisins.
Le cerf, plus facile à gérer que le sanglier
Les règles ne s’arrêtent pas là, puisqu’un constat de tir est nécessaire pour chaque animal. Cela signifie qu’un agent forestier doit constater la chasse réussie du cerf. Cela permet un suivi en temps réel via une base de données, et d’effectuer des statistiques de tir. Au printemps, un comptage est réalisé pour estimer les populations par indice nocturne d’abondance. En outre, la densité de population est modélisée, sachant qu’une biche engendre un faon par an quel que soit le contexte à partir de ses 2 ans.
Le problème de cette espèce est qu’il existe une grande hétérogénéité de sa densité de population au sein du territoire, voire parfois au sein même d’un conseil cynégétique.
Plus de nourriture pour plus de sangliers
Depuis environ 30 ans, le nombre de sangliers prélevés a grandement augmenté, avec certains pics lorsque les conditions de vie du sanglier étaient idéales. Un pic des dégâts en agriculture a été observé en 2013, mais il s’agissait d’une année durant laquelle peu de nourriture était accessible aux animaux.
Le taux de reproduction est aussi en hausse depuis plusieurs années, de même que la prise de poids des marcassins. On constate à ce niveau des disparités régionales, la prise de poids étant beaucoup plus conséquente dans le Hainaut qu’en province de Luxembourg, par exemple, ce qui se traduit par une reproduction plus hâtive dans la région de Mons que dans les Ardennes.
Le réseau de capture identifie que, malgré un caractère casanier (87 % des mâles et 96 % des femelles ne s’éloignent pas d’un rayon de 10 kilomètres de leur zone de naissance), certains individus voyagent et se répandent donc de plus en plus en Wallonie.
Vigilance et surveillance
Annick Linden, du service faune sauvage de l’université de Liège, prend ensuite la main pour présenter la situation épidémiologique de la Wallonie. Le réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage en Wallonie dont elle fait partie présente trois objectifs principaux : la vigilance qui consiste à détecter l’apparition de nouvelles maladies, la surveillance pour déterminer l’importance des maladies présentes, et la livraison de données pour des études. Les pathogènes ciblés sont choisis selon une liste hiérarchisée qui est revotée chaque année en fonction du contexte sanitaire.
La surveillance peut être ciblée, c’est-à-dire programmée et basée sur un échantillonnage aléatoire du gibier abattu à la chasse. Elle peut également être passive, via l’autopsie d’animaux retrouvés morts. Trente congélateurs sont d’ailleurs répartis en Wallonie afin d’y laisser les animaux trouvés morts pour qu’ils soient autopsiés à Liège. Ce sont ainsi plus de 2.000 animaux sauvages qui y sont étudiés chaque année.
Maladies ciblées
Les études ciblées portent sur plusieurs maladies.
la tuberculose bovine : sa gestion est difficile quand des populations sauvages sont infectées. La Belgique en est officiellement indemne depuis 2003, mais 5 foyers ont fait leur apparition en 2017 et un autre en mars 2018. Le plus inquiétant est la présence en France de nombreux blaireaux infectés. C’est pour cela qu’a été lancé le projet Wildtub entre 2014 et 2016, qui visait à surveiller la tuberculose bovine chez la faune sauvage (cerfs, sangliers, blaireaux). Sur plus de 4.000 carcasses chassées et 800 animaux trouvés morts, aucun cas n’a été recensé.
la paratuberculose : une thèse de doctorat est en cours sur le sujet. Elle infecte le cerf beaucoup plus tôt que les bovins.
la brucellose : la Belgique en est officiellement indemne depuis 2003, mais deux foyers ont été observés à Corenne (en 2012) et Bertrix (en 2016), amenés par des sangliers. Une étude sur le sujet a montré qu’un sanglier sur deux possédait les anticorps de la maladie, alors qu’un sur huit est porteur de la brucellose de manière asymptomatique.
la maladie d’Aujeszky : la Belgique en est indemne depuis 2011, mais le virus circule de manière endémique et asymptomatique dans nos populations de sangliers. Le chien y est mortellement sensible, mais un vaccin inactivé est disponible depuis cette année. Néanmoins, il n’est pas efficace à 100 %, donc il ne faut jamais donner d’abats de sanglier à son chien.
la peste porcine africaine : elle progresse inexorablement en Europe et est très présente dans les pays Baltes. Les sangliers trouvés morts sont analysés et très vite éliminés car ce virus peut survivre plusieurs semaines dans la carcasse et son environnement proche.
Trichinella spp : parasite présent dans les muscles des sangliers. Tous les animaux chassés sont analysés mais la Belgique est une zone à faible risque de trichine.
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En France, la tuberculose effraie
Des défis à relever
En France, plusieurs défis existent
