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Mal au dos et prise de tête

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Dans une récente intervention, Bruno Parmentier, auteur français, conférencier et ancien directeur d’une école supérieure d’agriculture se risque, en toute conscience, à tracer le portrait de ce que pourrait – et devrait être selon lui – notre agriculture d’ici 20 ans, un horizon très proche. Connu pour ses prises de position originales, il n’hésite pas à évoquer une véritable révolution du vivant, d’une ampleur telle qu’elle « ringardiserait » les actuels « maîtres du monde » que sont les « GAFA », désignant Google, Amazon et Facebook. Les prochains maîtres du monde seront, poursuit-il, celles et ceux qui réussiront à faire le lien entre le monde du silicium et le monde du carbone, autrement dit entre les outils de l’informatique au sens large et le monde du vivant. La prochaine révolution s’appuierait ainsi sur deux univers aux richesses et aux capacités encore largement méconnues et sous-utilisées : le cerveau humain et le sol. Face aux défis démographiques à l’échelle mondiale, et aux fortes attentes sociétales, l’agriculture des régions industrialisées devra produire davantage encore, mais avec moins de terres, d’eau, de chimie, d’énergie fossile, d’atteintes au milieu environnant. Cette agriculture nouvelle s’appuierait sur les associations de plantes, la culture d’engrais et de plantes herbicides, l’élevage d’une faune insecticide… Une agriculture extrêmement complexe, de haute précision, à l’échelle de la parcelle, voire de la plante ou du m2 réunissant les instruments d’analyse, de captation d’informations et d’interventions fines avec les ressources du monde du vivant. D’une agriculture « mal du dos », l’agriculture deviendrait « prise de tête ». Qu’elle laisse sceptique ou soulève l’enthousiasme, cette vision souligne le caractère vital, complexe et en perpétuelle évolution de la mission accomplie par les gens de la terre. Une mission et un engagement cruciaux pour l’humanité. Et un secteur d’activité où la matière grise est aussi essentielle que la matière organique.

M. de N.

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Lutte finale

Voix de la terre Le 17 avril 1996, dix-neuf paysans de la MST (mouvement des travailleurs ruraux sans terre) furent assassinés au Brésil par des tueurs à la solde de gros propriétaires terriens. Depuis cette date, le 17 avril est marqué d’une pierre noire et institué « Journée Mondiale des Luttes Paysannes ». Lutte contre qui ? Lutte contre quoi ? Les manifestations agricoles de ces derniers mois ont secoué vigoureusement les cocotiers de l’Union Européenne, des ministères régionaux et fédéral belges, sans qu’il tombe grand-chose dans les paniers des paysans. À quand donc la lutte finale, la Der des Ders ?
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