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Agriculteurs à Huldenberg,

Josse et Jan Peeters

livrent leurs conseils

L’Association belge de l’industrie des produits de protection des plantes, Phytofar, a pris l’initiative, ces dernières semaines, de rendre visite à plusieurs agriculteurs pour s’entretenir avec eux sur la manière dont ils utilisent les produits.

Temps de lecture : 3 min

Josse et Jan sont conscients que les phénomènes d’érosion et de ruissellement ne sont pas à négliger pour protéger les eaux de surface dans le paysage vallonné qui les concerne. « Il est fondamental d’empêcher les nutriments de cette terre fertile de s’écouler ailleurs. En plus de devoir nourrir le sol avec des engrais verts à l’intersaison, il est également capital, pour conserver une bonne structure de sol, de le travailler sans labour », estiment-ils.

En effet, nombre d’agriculteurs ont compris que le travail du sol sans labour influe positivement sur la structure du sol et rend ce dernier moins sensible aux phénomènes d’érosion et de ruissellement. Une réduction du ruissellement − parfois jusqu’à plus de 90 % − a ainsi été enregistrée lors de nombreux essais. Cette technique se révèle également beaucoup plus efficace que l’établissement de zones tampons enherbées, puisqu’il ne faut pas prévoir d’exclure des terres agricoles de grande valeur : l’ensemble de la parcelle participe à la production. La teneur en humus augmente également dans la couche supérieure qui demeure plus stable en cas de gros orages. Cette fine couche, qui renferme les nutriments et les produits de protection des plantes appliqués, reste donc sur la parcelle. On observe en conséquence une meilleure répartition des précipitations sur l’ensemble de la parcelle et une absence de coulées de boue. Bref, un investissement durable à la fois sain pour l’environnement et intéressant sur le plan économique.

« Cela fait des années que je procède de cette manière et j’en vois les avantages à long terme : moindre consommation de carburant, meilleur rendement et protection renforcée du sol, ce qui est le capital de mon exploitation ! », explique Josse.

Diguettes pour la pomme de terre

Actifs dans la culture de pommes de terre, Josse et Jan ont commencé à appliquer la technique du « cloisonnement des interbuttes ». Au moment de la formation des sillons, des diguettes sont implantées afin de freiner le ruissellement de l’eau de pluie et lui permettre de s’infiltrer sur place. En 2015, les agriculteurs ont même investi dans une nouvelle planteuse qui intègre un système hydraulique « erosion-stop ». Jan affirme qu’il ne pourrait plus se passer de cette technique. « Il s’agit d’un investissement supplémentaire, minime par ailleurs, mais qui permet de réduire le ruissellement et l’érosion de plus de 90 %. L’eau de pluie s’infiltre sur place et est disponible immédiatement pour les cultures, ce qui se traduit par une augmentation significative des rendements. Sans compter que cela évite la formation de petits creux humides pendant la récolte et que cela réduit le ruissellement des nutriments et des produits de protection des plantes. Bref, la durabilité sous sa forme la plus pure ! »

Les conseils de Josse et Jan

En conclusion, retenons ce qui suit :

– veillez à protéger le capital de votre exploitation, à savoir son sol ;

– appliquez un travail du sol sans labour ;

– implantez des diguettes entre les buttes de pomme de terre pour éviter le ruissellement de l’eau et des produits de protection des plantes ;

– inscrivez-vous sur www.Fyteauscan.be pour déceler les points critiques sur votre exploitation et y remédier.

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