propre à chaque exploitation !
Deux rations haute et très haute énergies
Des deux rations totales mélangées testées, la première est traditionnelle d’un point de vue énergétique (R1 ou « éco »). Elle est à orientation « performances économiques – concentré : 0,65 kg/ 100kg de poids vif (PV). Elle est uniquement constituée à partir de matières premières d'origines européennes La seconde (R2 ou « HE ») est hautement énergétique pour de hautes performances zootechniques (concentré : 1 kg/ 100kg de PV).
Pour Eric Elias, si la première s’apparente à une ration typiquement wallonne, la seconde est davantage utilisée dans les exploitations intensives flamandes.
En parallèle, deux techniques d’ensilages ont également été étudiées : la « traditionnelle » avec longueur de coupe réglée entre 2 et 4 mm (R1.1 et 2.1) et celle qui consiste à défibrer le maïs ainsi qu’à pulvériser les grains (R1.2 et 2.2), appelée aussi Shredlage.
Deux phases de croissance, une de finition
Concrètement, l’entreprise a acheté 125 taurillons provenant d’une dizaine d’élevages qu’elle a ensuite mis à niveau et réparti en 4 lots homogènes.
Pour leur ration, ce sont 8ha de maïs qui ont été ensilés (+/- 450t), 4ha en traditionnel, 4ha en défibré. 120 t de pulpes surpressées ont également été achetées. L’ensemble des aliments ont ensuite été conservés sous forme d’enrubanné.
Deux périodes de croissance ont été observées : P1=64 jours ; P2= 96 jours avec pesée intermédiaire. Une troisième, de finition, est estimée à 100 jours.
Notons qu’en début et en fin de chaque période, les animaux ont été pesés ; toutes les quantités réellement ingérées par chaque lot ont été également enregistrées.
Le tableau 2 nous donne la composition des rations, leur valeur nutritionnelle et leur coût par kg de MS.
Eric Elias : « Ces dernières sont toutes iso-protéiques. C’est donc la densité énergétique qui varie, essentiellement en fonction des plus hautes teneurs en matière grasse et en amidon de la ration haute énergie (R2). »
En période de finition, le différentiel énergétique a été conservé entre chaque ration. Il est même plus important en phase de finition (100 Vevi) que pour les deux phases de précédentes(70-80 Vevi). Évidemment ce delta énergétique se traduit sur le delta prix. À chaque période, la différence de prix de revient entre les rations avoisine 50 €/t MS (0.05 €/kg de MS).
Pas de différence entre les « traitements maïs »
À la lumière des résultats mesurés (cf. Tableau 3), pour la ration « éco », il n’y a pas de différence significative entre les « traitements maïs ». Le GQM moyen est de 1,33 pour l’ensilage traditionnel et de 1,34 pour le maïs défibré. Pour l’ingestion moyenne réelle mesurée, aucune différence significative non plus (7,80 contre 7,72 kg de MS/jour).
Les indices de consommation sont toutefois plus avantageux pour la ration haute énergie mais la différence est davantage liée à la densité énergétique, pas au traitement du maïs.
En phase de finition, les lots « éco » sont en moyenne restés 110 jours, alors que les lots « HE » un peu moins de 100.
La comparaison des deux techniques d’ensilage du maïs n’a pas fait ressortir d’influence significative. Les deux traitements ont permis d’obtenir les mêmes performances zootechniques. Attention toutefois au bon réglage des machines.
Les premiers indicateurs zootechniques
En regroupant les animaux en deux lots (éco et HE), l’évolution des différents indicateurs zootechniques est visible durant les différentes phases d’engraissement.
Le gain quotidien moyen : Malgré une même période d’adaptation pour tous les animaux, à 64 jours le lot ayant à sa disposition le plus de fourrages « éco » a eu davantage de mal à « démarrer ». Le rumen était mieux adapté à une ration plus concentrée (cf. Graphique 1).
Une fois que la pulpe a été intégrée dans la ration après 46 jours (vers 500kg), tous les animaux ont crû de manière pratiquement égale (1,73 contre 1,79).
À 570 kg, avec la même ration, les performances diminuent et davantage pour la ration « éco ». Les taurillons n’ont pas eu une densité énergétique suffisante dans leur ration.
En phase de finition, avec l’apport supplémentaire d’énergie, le lot « éco » se relance alors que le « HE » poursuit sa diminution.
L’ingestion (kg de MS/100 kg de poids vif) : l’aspect transition alimentaire se marque aussi en début de période de croissance (1,63 contre 1,81) (cf. Graphique 2).
Ensuite, les ingestions augmentent à l’avantage de la ration « éco » (1,79 contre 1,71). Elles connaissent alors la même diminution linéaire pour l’ensemble des autres phases d’engraissement. « Les animaux en ration HE compensent sans doute leur déficit par l’ingestion de paille. »
M. Elias : « Plus un animal grossit, moins il est capable d’ingérer (par rapport à son poids vif, Ndlr). En période de finition, les ingestions avoisinent le 1,6 kg MS/100 kg de poids vif. La densité énergétique de son alimentation doit être plus élevée. Car l’ingestion d’un Blanc bleu est clairement un facteur limitant.
L’Indice de consommation (IC) :
En période de finition, 8kg de MS sont nécessaires pour réaliser 1 kg d’accroissement. En termes de coût, cette période ne doit pas durer trop longtemps. Elle doit pouvoir permettre de valoriser la carcasse. Elle ne doit toutefois pas se prolonger au-delà du raisonnable au risque de pénaliser le revenu de l’éleveur !
Opérer son choix en fonction de son exploitation !
Pour davantage de détails sur cette expérimentation, il est possible de s’adresser par mail à l'adresse : info@dumoulin.eu.