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Coup d’œil sur les maladies à surveiller en blé

Après l’escourgeon, voici un bref rappel des caractéristiques des principales maladies pouvant affecter le froment.

Temps de lecture : 4 min

Un petit mot en préambule sur les escourgeons. Les semis de début octobre sont au stade redressement. La deuxième application d’azote peut donc leur être apportée. Si le schéma de fertilisation est en deux passages, il convient alors d’épandre la première fraction.

En froment : fumure, régulateur et désherbage

Les stades de développement des froments poursuivent leur évolution normale :

– les semis de mi-octobre : entre plein et fin tallage ;

– les semis de mi-novembre : 2 à 3 talles ;

– les semis tardifs de mi-décembre : 3 à 5 feuilles (13-20).

Pour les semis tardifs, la première application devra être envisagée d’ici la semaine prochaine. C’est à ce même moment que la seconde application devra être réalisée dans les semis précoces au stade redressement. Le traitement régulateur pourra également être appliqué à ce stade.

Ensuite, si le désherbage des cultures de froment n’a pas déjà été effectué, il peut alors être réalisé en fonction des conditions climatiques (attention aux gelées nocturnes !).

Reconnaître les maladies foliaires du froment

Absence de germination à la levée et taches (pourritures) brunes sur les plantules : ces symptômes peuvent être dus à l’infection des semences par diverses espèces de champignons appartenant au genre Fusarium et Microdochium, et responsables de fusarioses. La qualité des semences joue ici un rôle prépondérant.

Par ailleurs, plusieurs espèces de champignons sont responsables de taches foliaires et peuvent être différenciées par leurs symptômes.

La septoriose

Due à Zymoseptoria tritici, la septoriose provoque des nécroses brun clair caractérisées par des points noirs (pycnides) à l’intérieur de ces nécroses. La maladie se propage par les éclaboussures de pluie ainsi que par dissémination aérienne des spores. Elle est souvent présente dans le bas de la culture dès l’automne ou l’hiver mais n’est préjudiciable que lorsqu’elle atteint les derniers étages foliaires. Les conditions climatiques pendant la montaison sont donc déterminantes du moment d’infection de ces étages, de l’impact potentiel de la maladie et donc de la protection à envisager.

La rouille jaune

Causée par Puccinia striiformis f. sp. tritici, cette maladie apparaît dans les champs sous la forme de foyers ou plages de plantes jaunes. Les feuilles atteintes présentent des pustules jaunes alignées le long des nervures. Cette distribution des taches en stries la distingue de la rouille brune. La résistance variétale constitue le moyen de lutte le plus efficace. De nouvelles races de rouille jaune contournant les résistances variétales peuvent occasionnellement apparaître. L’observation de toutes les parcelles au printemps à partir du stade montaison (30) est recommandée. La rouille jaune peut apparaître précocement, dès le tallage, en cas d’hiver doux. Comme la résistance variétale ne s’exprime parfois qu’à partir de la montaison, il ne faut pas traiter si quelques pustules sont visibles sur les variétés résistantes avant ce stade. Un traitement contre cette maladie n’est justifié sur variétés sensibles au stade épi 1cm (31) et qu’en cas d’apparition très précoce et significative.

La rouille brune

Puccinia triticina provoque également des pustules mais de couleur orange à brune, dispersées sur toute la feuille et la répartition des plantes infectées dans les champs est plus homogène. Les épidémies de rouille brune ne débutent généralement pas avant le stade dernière feuille déployée (39) vu que le champignon responsable nécessite des températures plus élevées que celles favorisant la rouille jaune. Le choix variétal est également primordial pour cette rouille puisqu’il conditionne l’intensité des épidémies. L’observation du niveau de cette maladie en saison est recommandée à partir du stade 2 nœuds.

L’oïdium

Causée par Blumeria graminis, cette maladie se distingue par la présence d’un duvet blanc cotonneux apparaîssant principalement sur la face supérieure des feuilles. Au fil du temps, le feutrage peut prendre une teinte brune ou grise et des petites ponctuations noires peuvent apparaître. Après une pluie, les traces de l’attaque restent visibles sous forme de taches chlorotiques. Cette maladie est moins fréquente ces dernières années et peu dommageable notamment si la fumure et la densité de culture sont raisonnées. Elle n’est préoccupante que si elle atteint les feuilles supérieures, il ne convient donc pas de traiter si elle reste dans les étages inférieurs.

B. Bodson, R. Blanchard et R. Meurs

, coordination scientifique « phytotechnie » ;

A. Legrève, A. Nysten

, « maladies » ;

Xavier Bertel

, Cepicop et Cadco

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