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Escourgeons au 1er nœud, froments à l’épi à 1 cm

Les parcelles d’escourgeon suivies par le Cadco présentent à ce jour un état sanitaire assez satisfaisant.

Temps de lecture : 5 min

Les observations effectuées le lundi 1er avril dans un réseau de 13 parcelles d’escourgeon réparties dans le Hainaut (Ath, Mainvaut), les provinces de Liège (Pailhe, Fexhe-Slins) et de Namur (Lonzée), sur les variétés Hedwig, Quadriga, Rafaela, Tonic, Novira et LG Zebra, montrent que la majorité des cultures sont au stade 1er nœud (31).

Les escourgeons au stade 1ernœud au 1er avril

Certains champs en étaient encore parfois au stade 30 (épi 1 cm), tandis que d’autres, dans la région de Ath par exemple, sont un peu en avance avec une majorité des champs au stade 2e nœud (32). L’helminthosporiose, la rhynchosporiose et l’oïdium sont observés sur les étages foliaires inférieurs dans plusieurs parcelles, mais le niveau d’infection est faible et ne nécessite pas de traitement. Seule la présence de la rouille naine sur certaines parcelles peut être préoccupante.

Pression en maladies…

L’helminthosporiose est observée à Ath, Mainvaut, Pailhe et Fexhe-Slins soit dans 4 des 13 parcelles du réseau Cadco. Dans ces parcelles, elle est visible sur la F-3 à très faible pourcentage à Pailhe et Fexhe-Slins. À Ath et Mainvaut, elle est observée sur 10 % des F-1 et 40 % des F-2 sur des variétés sensibles mais le pourcentage de surface foliaire touché reste faible dans tous les cas.

La rhynchosporiose est présente dans 2 des 13 parcelles, mais la proportion de plantes touchées est faible (maximum 3 % des F-1 observées avec moins d’1 % de surface touchée et reste dans le fond de la végétation). Cette maladie n’est donc pas préoccupante pour l’instant.

L’oïdium est observé dans 10 des 13 parcelles du réseau. Il est présent notamment sur 15 % des F-2 à Pailhe, moins de 5 % des F-2 à Lonzée et maximum 7 % des F-1 à Mainvaut. Toutefois, cette maladie est peu préoccupante à ce stade.

La rouille naine est identifiée dans toutes les parcelles du réseau. Dans le Hainaut, à Ath et Mainvaut : 2 à 10 % des F-1 et 10 à 45 % des F-2 sont touchées sur les variétés sensibles. Dans la région de Liège, cette maladie a été observée avec 5 à 30 % des F-2 de variétés sensibles à Fexhe-Slins et Pailhe. Cette maladie a été aussi observée dans les parcelles à Lonzée : 5 % des F-1 et 25 % à 40 % des F-2.

Des dégâts de rhizoctone (Rhizoctonia spp.) provoquant des plages de plantules chétives, ont été mentionnés ces dernières semaines. Si vous avez observé ceux-ci localement, n’hésitez pas à prévenir le réseau ou à preendre contact avec la Clinique des plantes pour un diagnostic de cette situation moins courante. Contact : Alice Nysten, cliniquedesplantes@uclouvain.be.

… et recommandations

L’état sanitaire des parcelles du réseau d’observation est en général assez bon. Seule la pression en rouille naine dans certaines parcelles notamment dans le Hainaut pourrait être préoccupante et nécessiter un traitement. Rappelons que pour lutter contre les maladies de l’escourgeon, un traitement unique au stade dernière feuille étalée (39) est la solution généralement la plus adaptée. Pour les parcelles ayant atteint le stade 2e nœud (32), un traitement peut néanmoins être envisagé si la variété emblavée est fortement sensible à une maladie présente dans le champ au-dessus d’un seuil de nuisibilité. Dans le cas de la rouille naine, une attention particulière doit notamment être portée sur les variétés : KWS Orbit, KWS Tonic, Novira, Quadriga, Rafaela et Verity.

Le profil des variété peut être consulté dans l’édition de septembre 2018 du Livre Blanc. Comme mentionné dans l’édition de février denier, pour le traitement de montaison, on privilégiera un fongicide à base de triazole ou de cyprodinil, voire une strobilurine en mélange avec un triazole. En présence faible de maladies et/ou de marché défavorable, on pourrait se contenter d’une dose réduite de fongicide à ce stade.

Froment : rouille jaune…

Des pustules de rouille jaune sont visibles notamment sur des variétés résistantes. Toutefois, certaines variétés n’expriment pas toujours leur résistance face à cette maladie au stade juvénile et les quelques pustules à cette période ne peuvent indiquer la situation future du champ surtout pour les variétés résistantes emblavées dans vos champs!

La recommandation : «aucun traitement ne doit être envisagé avant le stade 31. Au 1er nœud, un traitement peut éventuellement être mis en place seulement dans les parcelles emblavées avec une variété très sensible à la rouille jaune et qui présenteraient des gros foyers actifs de rouille jaune. Cette situation est assez rare.»

… fumure et régulateur

Les semis réalisés en octobre sont proches du stade « épis à 1 cm ». À ce stade (redressement), il y a lieu de penser à apporter le second apport d’azote (lorsque l’on travaille avec un schéma en 3 fractions) ou d’appliquer le premier apport (lorsque l’on travaille selon un schéma 2 fractions).

Le traitement régulateur peut également être appliqué dès le stade redressement et jusqu’au stade 2 nœuds. L’efficacité de ce traitement est principalement basée sur les conditions d’applications. Il faut donc une céréale en pleine croissance ainsi que de bonne condition climatique.

Stade épi 1 cm

Voici un rapide descriptif pour la détermination du stade redressement ou épi à 1 cm de vos froments.

La première observation concerne votre culture de manière globale. Si celle-ci possède un port dressé, il faut prendre quelques plants et réaliser une coupe à la base de ces plants.

Sur un plant, il faut identifier le maître brin (c’est-à-dire la talle le plus grande), enlever les quelques feuilles sénescentes et couper le maître brin au niveau du plateau de tallage (éliminer les racines).

Ensuite une incision est réalisée du bas vers le haut de la plante afin de mesurer la distance entre le plateau de tallage et le sommet de l’épi. Lorsque cette distance est de 1 cm, la plante se trouve au stade redressement.

Cette observation doit être répétée au moins 5 fois à différents endroits de la parcelle afin d’avoir une bonne représentation de l’état de votre culture.

A. Legrève et A. Nysten

, coordination maladies

B. Bodson et R. Blanchard

, phytotechnie

X. Bertel

, coordinateur Cepicop et cadco

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