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Surveiller surtout les rouilles jaune et brune

sur les variétés de froment sensibles !

Toutes les parcelles de froment du réseau Cecicop ont dépassé le stade dernière feuille étalée.

Temps de lecture : 5 min

Les observations réalisées le 27 mai sur les variétés Alcides, Anapolis, Benchmark, Chevignon, Gedser, Graham, Kws Dorset, Nemo, Ragnar, Reflection et Rgt Sacramento dans un réseau de 36 parcelles non traitées situées dans les provinces de Liège, Hainaut et Namur révèlent que toutes les parcelles ont dépassé le stade dernière feuille étalée (39). La septoriose a peu progressé cette semaine. La rouille jaune et la rouille brune sont à surveiller particulièrement sur les variétés sensibles.

La pression en maladies…

La septoriose est visible sur 32 des 36 parcelles du réseau d’observation. Rappelons que ces parcelles n’ont pas été traitées. Dans la région du Hainaut, elle a été observée sur 7 % des F1 sur variétés sensibles et seulement 10 % des F2 des variétés tolérantes. Dans les autres régions, les symptômes ne sont visibles que sur les F2 des variétés sensibles ou à peine sur les F3 des variétés tolérantes (tableau 2). Il est à noter également que les semis tardifs (fin novembre-décembre) présentent moins de symptômes que ceux réalisés en octobre.

Selon le modèle de prévision épidémiologique Proculture, cette maladie est en incubation sur les derniers étages foliaires des variétés sensibles principalement dans des parcelles du Hainaut et également dans la région de Gembloux (parcelle d’observation de Lonzée) et de Pailhe. Dans les autres régions, elle reste à des étages inférieurs et atteint maximum la F2 sur variétés sensibles.

L’oïdium est présent dans 14 parcelles du réseau. Dans certaines parcelles, il est visible sur la F1 ou F2 des plantes (Rgt Sacramento, Nemo, Gedser) mais les fréquences et sévérités sont très faibles.

La rouille jaune est observée dans 24 parcelles (non-traitées !) du réseau. Des foyers importants sont visibles sur les variétés très sensibles comme Reflection ou Nemo, mais la rouille jaune a également été signalée sur Sahara, Gleam, Kws Smart, Wpb Duran, Bennington, Gedser, Graham, Ragnar, Rgt Sacramento, Benchmark, Kws Talent.

Les variétés comme Anapolis, Alcides, Albert, Chevignon, Edgar, Safari, Skyscraper ou Limabel ont jusqu’à présent été épargnées dans les essais.

La rouille brune a été observée sur 7 parcelles (non-traitées !) du réseau. A Mortroux, sur les parcelles les plus touchées, elle est visible sur 35 % des F2 et dans les autres cas sur 5 % des F3. A Lonzée, quelques pustules sont visibles sur différents étages foliaires.

L’helminthosporiose est signalée à Lonzée sur Kws Smart, Gleam ou Mentor. Cette maladie foliaire est reconnaissable par les taches plus foncées que celles induites par la septoriose.

… et les recommandations

Cette semaine, nos recommandations sont les suivantes selon le stade phénologique des cultures.

Pour les parcelles ayant atteint le stade 39, dernière feuille complètement étalée, et qui n’ont pas encore été traitées, le traitement complet contre les maladies du feuillage peut être réalisé. Le produit ou le mélange sera choisi en fonction des sensibilités propres à la variété.

Pour les parcelles ayant atteint le stade 39 et qui ont déjà été traitées avant ce stade, un second traitement englobant l’ensemble des maladies est à réaliser 3 à 4 semaines après le premier traitement.

Si le deuxième traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de prendre en compte le risque d’infection par la fusariose des épis sur variétés sensibles à cette maladie et par la rouille brune sur variétés sensibles à cette dernière.

En ce qui concerne la fusariose, les situations à risque sont les cultures de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) de variétés sensibles dans lesquelles le travail du sol a été réduit de même que les froments (variétés sensibles) après froment ou maïs, particulièrement lorsque les cannes sont encore apparentes dans la parcelle. Le temps humide (orage…) favorise le développement de cette maladie.

C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi-floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire contre la fusariose de l’épi.

Le prothioconazole est à privilégier pour lutter contre les deux « types » de pathogènes de la fusariose (Fusarium spp. et Microdochium spp.), mais s’il est apppliqué au stade 39, d’autres molécules doivent être choisies pour ce traitement.

Le tébuconazole et le metconazole sont utiles uniquement contre les Fusarium spp.

Cécidomyie orange, pucerons et criocères : infestation insignifiante !

Le blé commence à épier et pose la question du risque d’attaque par la cécidomyie orange. D’après le modèle prévisionnel des émergences développé au Cra-w, un deuxième pic d’émergence devrait se produire cette semaine. Toutefois, les observations effectuées lors de la première vague d’émergences ont montré que ces dernières étaient extrêmement faibles. Cette situation est très vraisemblablement la conséquence de la chaleur et de la sécheresse de la fin juillet-début août 2018, où les larves de l’insecte sont mortes dans les épis. Cette sécheresse a donc eu un effet assainissant, et c’est tant mieux.

Quant aux autres ravageurs, des pucerons et des criocères peuvent être observés, mais leurs populations sont très faibles, elles aussi. Les prochaines soirées seront encore passées à observer les champs de blé, afin de s’assurer de l’absence de tout risque. A moins d’un très improbable renversement de situation, tout traitement insecticide apparaît inutile cette année dans les blés.

Orge brassicole et avoine

La pression parasitaire est relativement faible sur les 3 sites observés (Vaudignies, Gembloux et Liernu). Un traitement fongicide peut être appliqué sur les parcelles ayant atteint le stade 39 afin de protéger les principales feuilles de rendement. L’emploi d’un régulateur en orge brassicole n’est normalement pas nécessaire, cependant, si le traitement est jugé nécessaire, les régulateurs autorisés en escourgeon sont pour la plupart autorisés en orge de printemps mais à des doses plus faibles.

Les avoines semées le 27 février à Gembloux sont actuellement au stade début gonflement (41). Les plantes observées sont saines, il n’y a donc pas lieu d’appliquer un traitement fongicide pour le moment.

A. Legrève, A. Nysten et C. Bataille,

coordination scientifique maladies ;

M. De Proft,

ravageurs ;

B. Bodson, R. Blanchard et R. Meurs,

phytotechnie ;

X. Bertel,

coordinateur Cepicop

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