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Des agricultures d’aujourd’hui à l’agro-écologie

Temps de lecture : 3 min

Pas une semaine ne se passe sans que l’on nous annonce des prévisions plus pessimistes encore quant aux conséquences du changement climatique. Nos manières de produire et de consommer engendrent des déchets et des polluants qui, se dispersant à la surface de la terre, ne sont plus récupérables et dégradent de façon irréversible des écosystèmes entiers qui bien que résilient ne pourront subitement plus remplir leur rôle de régulateur biologique. L’érosion de la biodiversité à l’échelle de la planète prend des allures exponentielles, la disparition d’une espèce entraînant celles de dix autres qui en dépendent. La baisse de la fertilité intrinsèque des sols cultivés, masquée par les intrants, touche d’abord les sols les plus fragiles mais gagne progressivement les sols les plus robustes et l’on sait, quand l’état de dégradation n’est pas irréversible, combien long est le chemin de la restauration.

Par ailleurs, le modèle économique mondial est basé sur l’extraction accélérée de ressources non renouvelables, que ce soit les métaux, les terres rares, les phosphates, l’énergie fossile, la pénurie est estimée avec précision à l’échelle de quelques générations et beaucoup moins encore pour certaines matières premières essentielles au déploiement de nouvelles technologies. Les tensions géopolitiques générées par la proximité de ces échéances engendrent des conflits, des inégalités sociales, sur fond d’une compétition pour la survie de grandes entités économiques aux ramifications multiples comme des petites à l’échelon régional.

Tous les secteurs de l’activité humaine sont impliqués dans cette évolution et touchés par les conséquences qu’elle engendre. L’agriculture, fondement des autres activités humaine, n’est pas en reste, nous le savons.

Parlons donc ici d’agronomie, celle qui sommeille chez chaque agriculteur qu’il soit conventionnel, en agriculture intégrée, de précision, de conservation des sols, régénérative ou biologique. Toutes ces agricultures vont devoir converger vers un horizon commun que l’on s’est désormais accordé à appeler « l’agroécologie ». Si personne ne sait encore exactement à quoi ressembleront ces modèles agricoles vers lesquels nous allons, nous pouvons dire, pour faire simple, que la transition qui nous est imposée consiste à passer d’un fonctionnement basé sur la compétition entre les entités à des fonctionnements basés sur la coopération.

Forts de ce constat, partout en Europe et dans le monde, des agriculteurs repensent leur métier, des filières responsables se mettent en place relocalisant les acteurs de l’agroalimentaire et de la distribution. C’en est fini de l’agriculture qui propose à chaque problème un intrant, c’est le retour de l’agronomie, c’est le retour de l’autonomie. Une autonomie qui ne signifie pas qu’on ne dépend plus de personne. Une autonomie où la dépendance vis-à-vis de la nature, de l’amont, de l’aval ou des créanciers se transforme en un réseau d’interdépendances et de coopération consciemment tissé et accepté où chaque maillon à sa part de responsabilité et l’assume pleinement.

À découvrir le 14 juin à Mont-St-Guibert

Mais concrètement, tout ce long discours, qu’est-ce que ça donne aujourd’hui dans les fermes de notre région ? Comment les systèmes de cultures, les pratiques agronomiques sont-ils en train d’évoluer sur le terrain ?

C’est précisément ce que les partenaires du projet européen Transae (programme Interreg V France – Flandre – Wallonie) vous proposent de découvrir le vendredi 14 juin à Mont-St Guibert en Brabant wallon. Ce projet a pour vocation d’interconnecter des groupes d’agriculteurs des Hauts-de France, de Flandre et de Wallonie qui sont engagés sur la voie de transitions agro-écologiques et d’élaborer des modes efficaces d’accompagnements de cette transition.

Plus de détails sont fournis par ailleurs dans la présente édition.

Daniel Jamar

, Cra-w

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