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Pleins feux sur l’Adeclux

L’ Adeclux, ou l’ Association des Eleveurs de chevaux de sport de la Province de Luxembourg, co-organise depuis une vingtaine d’années le concours d’élevage pour chevaux de sport à la Foire de Libramont et peut compter sur une équipe dynamique depuis plus de 40 ans. Le Sillon Belge s’est entretenu avec son président, Jean Gallet.

Temps de lecture : 4 min

Le Sillon Belge (SB) : De quand date la collaboration entre la Foire de Libramont et le stud-book SBS en ce qui concerne le concours d’élevage à la Foire ?

Jean Gallet (JG) : Le concours pour chevaux de sport organisé à la Foire était au départ un concours de modèle et allures. Il remonte à plusieurs dizaines d’années et a toujours pu compter sur l’organisation du SBS, connue jadis comme DSB – Demi-Sang Belge, dont le Baron Charles de Fierland était le président.

L’Adeclux y apporta son soutien depuis le milieu des années ’90 en organisant les premiers concours de saut en liberté pour jeunes chevaux et notamment un championnat européen, en collaboration avec d’autres associations d’élevage.

SB : Comment les chevaux de sport se sont-ils fait leur place à la Foire, qui était pourtant le grand rendez-vous du Trait Ardennais ?

JG : Effectivement, le cheval de trait est à la base de la Foire de Libramont, mais celle-ci s’est adaptée aux nouveaux usages des chevaux en créant la commission du cheval de sport et de loisirs, qui accueillait les chevaux plus légers comme le demi-sang ainsi que d’autres races (arabes, haflingers…). Le jumping, qui est en somme la continuation de l’élevage, est d’ailleurs présent à la Foire depuis ses premières éditions.

SB : L’association a-t-elle été toujours active sous le nom « Adeclux » ?

JG : L’Adeclux, au départ association des chevaux de selle de la Province de Luxembourg, a été créée en 1974 par Monsieur Claude Guiot de Neufchâteau et une bande de copains qui à l’époque organisaient des courses dans les pâtures de « Perchepai », lieu-dit de la commune. L’association, après quelques années sans activités bien précises, s’est tournée vers le sport pour devenir l’Association des chevaux de sport de la Province de Luxembourg.

SB : Qui sont les pilotes au volant de l’association ?

JG : Des passionnés d’élevage ! Je pense notamment à Mathy Olivier, Patrick Bert, Jacques Fraselle, Eric Grossmann, René Dams… Et j’en passe ! À mes côtés, on retrouve 11 autres amateurs de chevaux que sont José Gresse, Léon Hay, Patrice et Benjamin Goosse, Christophe Mayerus, Damien Gérard, Louis Dubois, Marc Discret, Steeve Meurisse, Simon Glaude et Gilles Gallet. Tous sont des éleveurs, des cavaliers ou des mordus du cheval.

SB : Combien de membres aviez-vous au départ ? Et à ce jour ?

JG : Le nombre de membres est sensiblement le même chaque année, avec une légère progression qui fait, qu’à ce jour, nous comptons une centaine de membres. Nous ne sommes pas une association professionnelle, mais nous comptons parmi nos membres des étalonniers de la province de Luxembourg, qui font profiter tous les éleveurs de leurs meilleurs étalons.

SB : Libramont étant un événement phare, quelles sont les autres activités organisées pour vos éleveurs ?

JG : Nous organisons plusieurs excursions (Fontainebleau, Aix-la-Chapelle, Jumping de Malines) par an, mais le soutien aux éleveurs reste notre priorité, en organisant des concours tel celui de la Foire et surtout les concours de testage des jeunes chevaux. Ces concours permettent aux propriétaires de valoriser leur production sans devoir traverser le pays de part en part chaque week-end.

SB : Comment voyez-vous l’évolution de l’élevage du cheval de sport en général ? Et dans votre région ?

JG : L’évolution de l’élevage sera favorable si les éleveurs savent suivre le rythme et concurrencer la qualité présente chez nos voisins du nord ainsi que dans d’autres Pays. Ceux où l’accent est mis sur les aptitudes maternelles et l’utilisation de moyens modernes mis à la disposition de l’élevage (transfert d’embryons…).

SB : Y a-t-il beaucoup d’agriculteurs qui se sont diversifiés dans le Luxembourg (manège, pension pour chevaux, élevage…) ?

JG : Les activités liées aux chevaux de sport sont nombreuses et permettent à certains agriculteurs de consacrer une partie de leur exploitation à l’hébergement, voir à l’élevage de chevaux de sport, mais en restant – bien souvent – une activité complémentaire.

SB : Que pensez-vous de l’utilisation d’étalons « à la mode » comme Diamant de Semilly, Cornet Obolensky ?

JG : On ne peut pas éviter le phénomène. S’ils sont à la mode et commercialement intéressants, leur usage reste cher. Il y a souvent dans la jeune génération des étalons moins-coûteux qui seront les stars de demain. À chaque éleveur de les détecter !

SB : Le pur-sang ne risque-t-il pas de se perdre ? Pourquoi perd-il du terrain dans l’élevage actuel du cheval de sport ?

JG : « Le pur-sang en usage direct n’a plus la cote car il n’apporte pas les aptitudes recherchées dès la première génération. Néanmoins, le pourcentage de sang présent dans chaque étalon est important pour obtenir des chevaux compétitifs ».

Patricia Parrein-Borgenon

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