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Des canicules plus longues

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Canicules, sécheresses, pluies… Déjà plus intenses et plus fréquents, les extrêmes météo des étés de l’hémisphère nord vont aussi durer plus longtemps, même avec un réchauffement de la planète limité à +2ºC, selon une étude publiée dans la revue Nature Climate Change. « Les événements météorologiques extrêmes sont généralement analysés en termes d’intensité et de fréquence, mais c’est souvent leur persistance qui provoque les effets les plus graves », notamment sur la santé humaine et sur l’agriculture, souligne-t-elle.

Les chercheurs se sont donc penchés sur les risques que ces périodes de vagues de chaleur ou de précipitations s’allongent, notamment dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord. Selon l’étude, dans un monde à +2ºC, la probabilité de canicules de plus de deux semaines devrait augmenter de 4 % en moyenne, avec des risques encore plus importants dans le Nord de l’Asie, le centre de l’Europe et l’est de l’Amérique du Nord. La probabilité de persistance de périodes à la fois chaudes et sèches est similaire, mais avec des pics régionaux importants, jusqu’à 20 % dans l’est de l’Amérique du Nord.

Les risques d’une période de sept jours de précipitations importantes augmentent eux de 26 %, faisant peser des menaces d’inondations.

Des signes déjà visibles

« Nous pouvons prévoir des impacts de plus en plus importants des événements météo extrêmes pendant l’été, mais nos recherches montrent que limiter le réchauffement à +1,5ºC, comme prévu dans l’Accord de Paris sur le climat, les réduirait considérablement », note Carl-Friedrich Schleussner, du centre de recherche Climate Analytics. « Avec le rythme actuel de réductions des émissions de gaz à effet de serre, le monde se dirige vers +3ºC. Notre étude souligne le besoin urgent d’action », ajoute-t-il.

L’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement à +2ºC par rapport à l’ère prè-industrielle, voire à +1,5ºC. Mais le monde s’est déjà réchauffé de +1ºC, entraînant une augmentation des canicules, sécheresses ou tempêtes. Et les signes d’une persistance plus longue de ces événements sont là, note l’étude.

Par exemple, l’Europe a vécu en 2018 une période chaude et sèche particulièrement longue, d’avril à septembre, interrompue par de brèves périodes de rafraîchissement et de pluie, entraînant notamment une baisse des récoltes de blé en Allemagne de 15 %, selon les chercheurs. Et au printemps 2016, trois périodes rapprochées de plusieurs jours consécutifs de pluies avaient contribué au débordement de la Seine à Paris.

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