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Le dressage en liberté…

à la ferme !

Avec quatre shows prestés dans le cadre du Jumping de Malines, la Bretonne Anne-Gaëlle Bertho et ses chevaux ont véritablement plu au public venu en nombre dans le Nekkerhal.

Temps de lecture : 4 min

Le Sillon Belge est allé à sa rencontre et a découvert non seulement une passionnée des chevaux, mais également une histoire inspirante.

Le logo d’Anne-Gaëlle Bertho nous en dit davantage sur elle : un Triskel, au milieu duquel se dresse un dompteur et autour duquel des chevaux sont en mouvements. Rappelons que le Triskel est le symbole de la Bretagne, une région française très influencée par la culture celte. Anne-Gaêlle est donc issue d’un terroir aussi complexe que magnifique.

Bretonne et fille d’agriculteurs

Les Bretons sont très attachés à leur symbole, qui représente trois éléments dynamiques, soit l’eau, la terre et le feu. Cette ode au cycle de la vie représente bien la mentalité des Bretons. Ceux-ci n’aiment pas se sentir trop proches de cette France que tout le quidam a à l’esprit. Leur mentalité et leur dynamisme sont tout à fait différents du « laisser faire, laisser passer », souvent caricatural de la « douce France ».

Anne-Gaëlle Bertho est née au sein d’une famille d’agriculteurs de père en fils depuis de nombreuses générations. En Bretagne du Nord, l’agriculture reste une des activités économiques principales. La région du Trégor est connue comme la terre par excellence pour la production de primeurs, où les cultivateurs travaillent souvent en collaboration avec la coopérative Prince de Bretagne. Le climat y est très doux et le gel y est rare en hiver. L’absence de pluie en été n’épuise pas rapidement les prairies toujours vertes, car l’hiver et le début du printemps y sont doux et pluvieux.

Ce qui fait du Nord de la Bretagne une terre propice à l’élevage bovin, tout comme l’élevage de la famille Bertho !

Pas de chevaux à la ferme

Anne-Gaëlle Bertho a passé sa jeunesse dans la ferme de ses parents qui sont à la tête de deux cheptels, l’un bovin, l’autre porcin. L’amour pour les animaux a donc toujours été présent, mais ne se conjuguait pas forcément avec les chevaux pour ses parents. L’histoire prit un virage avec l’arrivée dans sa vie de la jeune fille de 15 ans d’une jument fourbue. Déclarée condamnée par les vétérinaires et destinée à l’abattoir, la jument se remit petit à petit de sa blessure. L’occasion pour Anne-Gaëlle de promener l’équidé sans le monter – le travail sous la selle étant exclu –. Après beaucoup de patience vint la confiance et la jeune fille s’aperçoit rapidement de son aptitude à dresser un cheval en liberté, sa seule alternative pour entrer en relation avec lui. Anne-Gaëlle devint une autodidacte exemplaire et un an plus tard, elle montait son premier show. Entretemps, plusieurs chevaux destinés à l’abattoir se sont refait une santé chez les Bertho. À ce jour et à 21 ans, la jeune Bretonne s’est forgé une solide réputation en matière de dressage en liberté. Pas seulement en France, mais partout en Europe.

On n’attend pas, on fonce

D’autant qu’Anne-Gaëlle partage sa vie et son travail avec son compagnon Mehdi Fortin, un voltigeur avec une solide expérience en matière de spectacles équestres. Ensemble, ils ont fait partie de la troupe du cirque Cavalia qui partit l’an dernier trois mois aux États-Unis. De retour au bercail, la décision fut prise de consacrer une partie de la ferme familiale située à Saint-Guen à leur propre écurie. Le père d’Anne-Gaëlle y ajouta avec plaisir 5 hectares de prairies. Aujourd’hui le couple y prépare ses shows avec 14 chevaux et y héberge une bonne dizaine d’individus en pension. Ils voudraient ajouter plus de terres afin de pouvoir produire leur propre fourrage, question d’agrandir également leurs activités agricoles. L’écurie dispose d’un tout nouveau manège, rare dans la région, ce qui explique le succès croissant de leur écurie de pension.

Anne-Gaëlle Bertho vient de boucler une année 2019 bien remplie avec des shows en France, en Allemagne et au Danemark. Et pour la première fois, la jeune artiste était au travail avec ses chevaux à Malines lors du Mémorial Eric Wauters.

Patricia Borgenon-Parrein

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