évoquant un manque de moyens budgétaires !

Et de détailler : « Le problème est que nous sommes en fin de période budgétaire, la plupart des fonds sont consommés et nous n’avons pas encore de budget pour 2021 ». Il a également indiqué que « diverses initiatives sont à l’étude pour le secteur de la viande » lui aussi fortement affecté par la crise. Mais, a-t-il prévenu, « au cas où il serait nécessaire de prendre des mesures de crise dans le cadre de la politique agricole commune, nous serions tous confrontés à une situation budgétaire très difficile ».
Prendre l’argent là où il est
Enfin, Janusz Wojciechowski a souligné qu’il n’était pas opposé au recours à la réserve de crise agricole – de 478 millions € – qui n’a encore jamais été activée, mais que cette décision revenait aux États membres. Et, a-t-il prévenu, « nous ne savons que trop bien que le déblocage de cette réserve signifie en fin de compte une diminution des paiements directs, c’est-à-dire de l’argent dont nos agriculteurs dépendent ».
Seules solutions financières à ce stade : les aides d’État que peuvent débloquer les pays (jusqu’à 10.000 € par exploitations) et les fonds encore non utilisés par certains États membres du second pilier. Selon la Commission, environ 6 milliards € restent disponibles dans les pays qui n’ont pas utilisé tous leurs fonds. Cet argent pourrait être utilisé pour aider les exploitants les plus durement touchés par la crise.
Janusz Wojciechowski a rappelé que les fonds exécutés au titre du second pilier s’élèvent, par exemple, à 82 % en France, 86 % en Allemagne, ou encore 85 % en Espagne. Des enveloppes importantes sont disponibles. « Il faut prendre l’argent là où il est », a-t-il insisté. « Ces fonds doivent être utilisés dans toute la mesure du possible pour soutenir les agriculteurs pendant la crise. Ce n’est pas le moment de planifier et de programmer de nouveaux investissements de développement agricole qui pourront être réalisés plus tard ».
Mesures techniques insuffisantes
Malgré les demandes pressantes de la plupart des eurodéputés qui estiment que la Commission n’en fait pas assez pour le secteur agricole, celle-ci s’en tient pour le moment aux dispositions techniques qu’elle a déjà annoncé : facilitation du transport de denrées alimentaires et de la circulation des travailleurs saisonniers, délai pour les demandes d’aides, paiements en avance, simplification des contrôles…
La Commission européenne a d’ailleurs adopté le 16 avril deux mesures, déjà annoncées, pour aider le secteur : d’une part l’augmentation de la part des avances sur les paiements directs (de 50 % à 70 %) et les paiements au titre du développement rural (de 75 % à 85 %) que les agriculteurs commenceront à recevoir à partir de la mi-octobre et d’autre part plus de souplesse pour la réalisation des contrôles sur place réduisant de 5 à 3 % le nombre de contrôles physiques sur place pour l’éligibilité au budget de la pac.
Et ensuite ?
Et dans cette perspective les deux stratégies « de la fourche à la fourchette » et « biodiversité à l’horizon 2030 » – dont la présentation devrait être retardée de plusieurs mois – sont importantes « il faudra même les renforcer grâce aux enseignements de cette crise ». « Je ferai tout mon possible dans les prochains mois, promet-il, pour convaincre qu’il faut un budget solide à la pac pour assurer la sécurité alimentaire de l’UE ».
