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Les races locales bien

adaptées à une valorisation en circuit court

Le programme agroenvironnemental wallon présente

un large panel de méthodes. Au fil des semaines,

Natagriwal les passera en revue.

Cette semaine, parlons races locales (MB11)…

Temps de lecture : 4 min

Au fil des siècles, les activités agricoles, et plus particulièrement pastorales, ont façonné de nombreuses races animales domestiques aux caractéristiques étroitement liées aux territoires, à l’organisation des travaux et aux systèmes économiques. D’autres furent créées pour des besoins non agricoles comme ces races de chevaux à finalité « guerre » ou « transport ».

Mais, force est de constater que de nos jours, les élevages se concentrent sur un petit nombre de races animales, sélectionnées pour leurs performances et permettant de mettre sur le marché une production uniforme. Dès lors, les races moins spécialisées – comme les races bovines « mixtes », produisant à la fois de la viande et du lait – ont quasiment disparu de nos campagnes et de nos assiettes…

La manière la plus efficace pour conserver les races menacées est d’encourager les éleveurs à les inclure au sein de leur activité agricole. Aussi, depuis une vingtaine d’années déjà, l’Union Européenne et la Wallonie se sont attelées à cette tâche via les MAEC. Elles proposent de soutenir financièrement les agriculteurs qui s’engagent, par des contrats de cinq ans, à détenir des animaux des races suivantes :

– le Trait ardennais et le Trait belge (plus de 300 éleveurs pour plus de 900 chevaux). Le soutien est de 200 € par an et par bête de plus de 2 ans ;

– la Blanc-Bleu mixte et la Pie-rouge de l’Est (plus de 80 éleveurs pour plus de 4.000 bovins). Le soutien est de 120 € par an et par bête de plus de 2 ans, inscrite au contrôle laitier ;

– les races ovines Laitier belge, Entre-Sambre-et-Meuse, Ardennais roux, Ardennais tacheté et Mergelland (plus de 80 éleveurs pour plus de 4.000 ovins également). Le soutien est de 30 euros par an et par bête de plus de 6 mois.

L’objectif est de garantir une population suffisante à l’échelle européenne (soit de l’ordre de 7.500 femelles productrices par race bovine, 5.000 par race équine et 10.000 par race ovine) pour prévenir tout problème de consanguinité et de dégénérescence. La seule contrainte de l’engagement est que les animaux doivent être de pure souche et donc inscrits dans le livre généalogique de la race.

Une race de chaque espèce.

Pour les vaches, la Blanc Bleu mixte Cousine de la championne de la production viandeuse (la Blanc Bleu belge), la mixte, comme son nom l’indique, a une « double finalité », réunissant d’un côté, un bon format et une musculature appréciable même si elle n’atteint pas les sommets de sa cousine et d’un autre côté, une production laitière tout à fait correcte (4.000 litres par an à 3,5 % de matière grasse). Outre l’aspect traditionnel et l’ancrage de la Blanc-Bleu mixte dans le paysage wallon, cette race présente une certaine rusticité et permet d’éviter nombre de césariennes.

Pour les chevaux, le cheval de trait ardennais

Sobre et rustique, habitué aux conditions climatiques difficiles de sa région d’origine, le trait ardennais peut facilement passer l’hiver dehors. Ne dépassant pas 1,60 m au garrot pour un poids de 800 kg, le trait ardennais est plus trapu, plus léger et plus agile que le cheval de trait belge. Il conviendra donc particulièrement bien aux travaux d’éclaircie forestière et de débardage sur des terrains meubles et escarpés, et est parfois utilisé en attelage.

Et pour les moutons, le laitier belge

Mouton de grande taille (95 cm au garrot pour les béliers), le laitier belge se reconnaît par l’absence de laine sur le ventre et la queue et à son corps anguleux, caractéristique des races laitières. Bien qu’en Belgique, elle soit la principale race pour l’élevage de brebis laitières, elle ne se maintient aujourd’hui que grâce à une poignée d’éleveurs. La brebis produit moins de lait que la chèvre, mais son lait est très riche, avec une quantité de matière utile, soit matière grasse et protéines, qui détermine la quantité de fromage, supérieure à tous les laits de vache et atteignant le double de celle du lait de chèvre. Les produits fabriqués en sont de toute bonne qualité : fromages, yaourts, crème glacée… De plus, le lait est riche en Omega 3, bons pour la santé !

S’agissant d’une méthode de base, vous n’avez pas besoin de l’intervention d’un conseiller pour vous engager. Si vous avez des questions, ce dernier pourra néanmoins y répondre. Vous trouverez les coordonnées sur www.natagriwal.be, en tapant le nom de votre commune, ou tout simplement en appelant le secrétariat au 010/47 37 71.

Pour conclure, les races locales sont particulièrement adaptées à une valorisation en circuit court. En effet, c’est l’occasion pour l’éleveur de mettre en avant la spécificité des races de chez nous et de témoigner de son attachement à notre patrimoine animalier.

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