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Découragés par l’agribashing

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L’agri-bashing a-t-il une influence sur le ressenti des gens de la terre ? Le baromètre de confiance des agriculteurs de l’UE a mené une première enquête pour évaluer l’impact réel de ce concept qui désigne leur dénigrement, sur leur motivation à rester dans la profession.

Le concept d’« agri-bashing » apparaît de plus en plus dans les médias de plusieurs États membres, mais sa définition n’est pas précise pour le moment. Elle varie d’un pays à l’autre. L’enquête menée par les organisations professionnelles agricoles européennes dans le cadre de leur baromètre de confiance visait à comprendre d’où émanent les principales critiques jugées injustes par les agriculteurs (canaux conventionnels ou réseaux sociaux) et l’impact qu’elles ont sur leur motivation à rester dans la profession.

Dans le cadre de ce baromètre semestriel, ledit Copa-Cogeca a réalisé un sondage auprès de 2.500 agriculteurs issus de quatre différents pays de l’UE, afin de déterminer s’ils se sont sentis visés par des critiques concernant leurs pratiques agricoles durant le premier trimestre de 2020. Les quatre pays de l’étude étaient l’Italie, la Hongrie, la France et l’Allemagne.

Les résultats varient d’un pays à l’autre. La France est le pays le plus touché selon les agriculteurs, avec une augmentation des commentaires critiques à l’égard des activités agricoles dans le discours public. Quelque 75 % des agriculteurs français estiment que leurs pratiques agricoles ont été critiquées et 48 % suggèrent que le nombre de commentaires critiques a fortement augmenté par rapport aux trimestres précédents.

Les agriculteurs allemands sont en 2e position dans la liste : 59 % d’entre eux estiment avoir fait l’objet de critiques, tandis qu’en Hongrie et en Italie, l’impact des critiques dans le discours public s’est révélé faible, avec respectivement 38 % et 12 %.

À la question de savoir si les agriculteurs ont été directement critiqués (principalement via les réseaux sociaux) pour leurs pratiques agricoles, 26 % des agriculteurs français répondent par l’affirmative, suivis par 14 % de leurs confrères allemands et 6 % de leurs homologues hongrois.

Enfin, lorsqu’on leur demande si ces critiques éventuelles (soit directes, soit dans le discours public) ont eu un impact sur leur motivation à rester dans la profession, 12 % des agriculteurs italiens (un pourcentage surprenant) ont affirmé que ces critiques ont bien eu un impact, malgré un pourcentage faible de critiques à leur égard. Le pourcentage élevé de critiques à l’encontre des agriculteurs français entame directement, pour 31 % d’entre eux, leur motivation à rester dans la profession. En Allemagne, un pourcentage plus élevé encore (33 %) d’agriculteurs s’estime touché par ces critiques publiques et directes.

Ce résultat général pourrait suggérer d’autres problématiques sous-jacentes et des impacts socio-économiques concernant la motivation des agriculteurs à poursuivre leurs activités, puisqu’il ne semble pas y avoir de corrélation linéaire entre le nombre de critiques dans chaque pays et la motivation des agriculteurs.

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