son nouveau triazole
et potentiel « blockbuster »
Par ailleurs, indépendamment de la crise sanitaire, cette vitrine a quitté Mignault après 8 années de présence continue, pour rejoindre la Ferme du Grand Marcha à Obaix (Pont-à-Celles).
C’est donc, dans un contexte inédit, qu’une visite de cette plateforme végétale a pu être organisée récemment, avec toutes les mesures de sécurité prévues pour la circonstance.
Revysol, la nouvelle gamme de fongicides
« La saison 2021 devrait marquer d’une certaine manière l’histoire de la protection fongicide, avec la disparition de plusieurs dizaines de produits, à base d’époxyconazole, chlorothalonyl, fenpropimorphe et propiconazole », ne manqua pas de rappeler Yannick Blaise, crop advisor Basf.
« La très récente homologation pour une mise sur le marché – l’an prochain – d’un nouveau triazole, le méfentrifluconazole, est dès lors loin d’être anodine. Cette substance active appartient à une nouvelle classe de triazole, les isopropanol-azoles. »
Comme tout triazole, le nouveau venu inhibe l’activité d’une enzyme – la déméthylase – et bloque ainsi chez les champignons pathogènes la synthèse de l’ergostérol. Or, cette molécule est spécifique de ceux-ci, indispensable à la structure de leurs membranes et au maintien de leurs échanges cellulaires. Le triazole empêche le développement des champignons – notamment l’élongation du tube germinatif et la croissance mycélienne – qui dès lors meurent.
« Le méfentrifluconazole présente un bon profil toxycologique. Il fait preuve d’une curativité et d’une rémanence supérieures à celles des autres triazoles, d’où un positionnement idéal pour le T2 (épiaison). Il sera toutefois disponible aussi en T1. Il est en effet agréé du stade 30 (redressement) au stade 69 (fin floraison), pour 2 applications possibles par saison. Nous recommandons évidemment d’alterner les modes d’action et surtout de l’associer avec des partenaires, dans une stratégie de pérennité », poursuit Yannick Blaise.
Revysol est la marque déposée par Basf pour cette nouvelle matière active, approuvée en Europe depuis le printemps 2019. Des demandes d’agréation pour des produits à base de celle-ci ont été introduites en Belgique avec succès puisqu’une première homologation vient d’être octroyée en mai pour Lenvyor, composé de 100 g/l de méfentrifluconazole. Ce produit « solo » est agréé sur blé tendre, blé dur, orges, triticale, avoine et épeautre, soit toutes les céréales à l’exception du seigle.
Si les demandes d’homologation sont acceptées, il pourrait y avoir dès le printemps prochain 4 premiers fongicides dans la nouvelle gamme Revysol : le Lenvyor, deux produits associant la nouvelle molécule avec du Xemium sous des ratios distincts, et un produit l’associant avec de la pyrachlostrobine.
Outre l’Europe, Basf demande des enregistrements du nouveau triazole pour plusieurs dizaines d’espèces végétales en Asie-Pacifique et dans les Amériques.
Liaison isopropanol
« Le nouveau triazole est doté d’une liaison isopropanol unique qui lui permet de prendre différentes configurations et le rend très flexible. Comparé aux triazoles antérieurement agréés, Revysol peut se lier 100 fois plus fortement au champignon responsable de la septoriose, même lorsque des mutations de cible (résistance aux « anciens » triazoles) se sont développées. Cette flexibilité se traduit par une excellente et longue durée d’action contre les maladies, et une efficacité sur l’ensemble des souches connues de septoriose. »
Absorption rapide
Les formulations EC – concentré émulsionnable – des produits à base du Revysol assurent une pénétration plus rapide (par rapport aux autres triazoles) de la matière active dans la feuille, mettant ainsi à l’abri du lessivage et des rayons UV du soleil, précise la firme. « Une fois dans la feuille, des dépôts se forment, qui libèrent constamment la substance active vers l’extrémité de celle-ci pour une grande persistance d’action. »
Lutte herbicide : nouveautés pour la betterave
Comme d’habitude, mais à échelle réduite cette année, une vitrine dite « non crop » et donc dénuée de toute culture vise à illustrer et comparer visuellement l’efficacité et le spectre d’action de différents herbicides utilisés couramment dans différentes cultures (betteraves, pommes de terre, maïs, légumes…), en pré et postémergence, sur des mauvaises herbes volontairement semées (en l’occurrence : fumeterre, amni élevé, coquelicot, chénopode, matricaire camomille, amaranthe réfléchie, datura, morelle noire, fétuque élevée, ray-grass d’Italie, panic pied-de-coq, sétaire et digitaire).
L’objectif est également de mettre en évidence les nouveautés et de rappeler toute l’importance du bon positionnement des produits (nouveaux et plus anciens) pour préserver leur efficacité dans le temps.
« Si la sécheresse printanière a perturbé la levée de certaines adventives, des enseignements ressortent néanmoins, à commencer par… la vigueur de la pomme de terre. De fait, indépendamment des adventices semées, la parcelle « non crop » présentait de nombreuses repousses issues d’une culture plantée deux ans plus tôt », commente Cédric Oostland, crop manager céréales.
Autre observation : l’efficacité du Stomp Aqua sur les morelles, de même que l’intérêt de Frontier sur les ombellifères.
Nouveauté commercialisée ce printemps, le Tanaris vient s’intégrer dans le système Far et le renforcer pour désherber la culture betteravière. « Il associe le diméthénamid-P (Frontier Elite) et le quinmérac et présente ainsi un double mode d’action, racinaire et foliaire. Il est particulièrement intéressant contre les aethusas, amarantes, chénopodes, fumeterres, gaillets, lamiers, matricaires camomilles, mercuriales, morelles noires, panics pied-de-coq et véroniques », relève encore Cédric Oostland.
Pour la culture betteravière également, la vitrine met en évidence le récent Kezuro, sélectif contre les dicotylées annuelles. Il associe le métamitron et le quinmérac, « en remplacement du Fiesta New (chloridazon + quinmerac) et est idéal en préémergence contre aethusa et gaillet. Il peut aussi être appliqué en postémergence. »
