dans les grands bassins exportateurs

La filière laitière états-unienne dans la tourmente
Ce ralentissement se fait notamment sous l’influence du recul états-unien. En effet, alors que la production y avait continué sa progression en avril (+1,2 % par rapport à 2019) dans la lignée des mois précédents (mais avec une collecte en baisse, environ 2 % du lait ayant été jeté sur les fermes), elle a reculé de -1,1 % en mai. À un peu plus de 8,5 Mt produites sur le mois, il s’agit du plus bas niveau depuis mai 2016.
Durement touchés par la crise sanitaire, alors qu’ils se relevaient tout juste en 2019 de plusieurs années de prix bas, les producteurs subissent une nouvelle chute du prix du lait en mai, à 300 $/t (-24 %). Il faut remonter à septembre 2009 pour trouver un prix plus bas ! La baisse du coût alimentaire (-9 %) ne suffit pas et un effondrement de la marge sur coût alimentaire est constaté. À 118 $/t (-80 $/t soit -40 %), elle est à son plus bas niveau depuis 7 ans.
Ces baisses de prix ont conduit de nombreux élevages à réduire leur cheptel. Ainsi, même s’il reste supérieur à son bas niveau de l’an passé à la même période (+0,4 %), le cheptel de vaches laitières dénombré en mai s’est contracté de 11.000 têtes d’un mois à l’autre.
Dynamisme de la production dans l’hémisphère Sud
La production laitière néo-zélandaise poursuit sa baisse saisonnière à l’approche de son creux de collecte annuel de juin. Malgré tout, à 905.000 t en mai, elle a progressé de 37.000 t d’une année sur l’autre (+4,2 % en volume et +3,8 % en MSU) pour la première fois depuis août dernier, ne semblant pas impactée par les annonces de prix assez pessimistes de Fonterra sur la campagne à venir.
En Australie, le mois de mai a constitué le 5e mois consécutif de hausse de la production laitière (+6 % par rapport à 2019). Sur les 11 premiers mois de la campagne démarrée en juillet 2019, la collecte n’accuse plus qu’un retard de 0,7 % par rapport à la précédente contre 4,4 % à la mi-campagne fin décembre.
En Argentine, la collecte laitière poursuit la dynamique amorcée début 2020. À 830.000 t sur mai, elle a progressé de +11 % d’une année sur l’autre sous l’effet de conditions climatiques favorables et de prix toujours élevés en monnaie locale (+25 % par rapport à 2019). Le pays compense presque le recul américain à lui seul. Malgré tout, avec un débouché intérieur peu dynamique et des débouchés internationaux qui pourraient devenir de plus en plus incertains avec la crise économique, certains experts prédisent d’ores et déjà un possible effondrement du prix au producteur dans les mois à venir.
