De ses quatre sabots tout fraîchement ferrés
Par-delà les bosquets, les vallons et les gués
On ne peut que louer sa grande majesté !
Déjà de bon matin, il va par tous les temps
Avec courage, entrain, au son des grelots blancs
Sur son dos si puissant, il ose porter fièrement
Un harnais ajusté, parfois brinquebalant !
Frétillant de la queue mieux qu’un cheval de bois
Il ne renonce pas, traînant de lourds charrois.
Serviteur attentif, marchant à petits pas
Au-devant de son maître, compagnon d’autrefois !
Et quand il s’en revient, le soir clopin-clopant
Vers l’écurie « sacrée », tête basse, naseaux fumants
Sur le petit chemin, il cause au paysan
Qui sait lui murmurer un p’tit remerciement !
Dans son regard si doux, on voit souvent briller
Les vagues souvenirs de ses vertes années
Passées dans les prés tendres de la ferme carrée
Tétant le lait sucré au pis de son « aînée » !
Au déclin de sa vie, usé et fatigué
Sur sa litière humide, terrassé par l’excès
À peine s’est-il couché qu’on lui demande encore
Pour le vétérinaire un tout dernier effort !
Même si aujourd’hui, il ne reste plus d’eux
Qu’un vague souvenir pour quelques amoureux
Cette bête de somme depuis la nuit des temps
Est compagnon de l’homme sur ce vieux continent !
