
Outre la traditionnelle négociation de fin d’année sur les quotas de pêche, la présidence allemande souhaitait faire adopter par les ministres de l’Agriculture des Vingt-sept des conclusions du Conseil sur un label européen sur le bien-être animal – ce qui devrait être le cas – ainsi que sur l’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages, les profils nutritionnels et l’étiquetage d’origine des produits alimentaires – un dossier beaucoup plus compliqué.
Pour un label européen sur le bien-être animal
Sur le premier dossier, elle devrait avoir obtenu gain de cause, son projet de conclusions ayant obtenu l’approbation des ambassadeurs de l’UE. Ce projet demande à la Commission européenne de présenter une proposition législative pour l’élaboration d’un « label européen en matière de bien-être animal pour les denrées alimentaires produites selon des normes en matière de bien-être animal plus strictes que celles prévues par la législation de l’UE ».
Dans sa stratégie « De la ferme à la table », l’Institution a déjà annoncé qu’elle examinerait des options en matière d’étiquetage relatif au bien-être animal afin de mieux sensibiliser toute la filière alimentaire à sa valeur.
Les États membres attendent désormais des critères pertinents, mesurables et vérifiables, harmonisés à l’échelle de l’UE, qui aillent au-delà des exigences légales actuelles en matière de bien-être animal tout en tenant compte des spécificités géographiques et climatiques des États membres afin qu’ils soient réalisables par chacun d’entre eux. Le Conseil demande également la création d’un logo européen normalisé et l’élaboration de mentions protégées facilement compréhensibles.
Les Vingt-sept plaident enfin pour « l’inclusion progressive de toutes les espèces animales tout au long de leur vie, y compris le transport et l’abattage, en tenant dûment compte de toutes leurs conditions de vie » avec une priorité donnée aux espèces pour lesquelles des exigences légales en matière de bien-être animal ont déjà été fixées au niveau de l’UE.
Plus compliqué sur l’étiquetage nutritionnel
Par contre, les discussions préliminaires concernant l’étiquetage nutritionnel ont confirmé les divergences importantes en la matière qui existent entre les États membres. L’Italie, la République Tchèque, Chypre, la Grèce, la Lettonie, la Roumanie et la Slovénie s’opposent à l’extension du système d’étiquetage du Nutri-Score à l’échelle de l’UE, craignant que certaines productions traditionnelles (huile d’olive par exemple) soient défavorisées par ce dispositif.
Dernier point sur la politique agricole commune
Ce dernier Conseil sous présidence allemande devait également être l’occasion de faire le point sur l’état des négociations interinstitutionnelles sur la future politique agricole commune avant de passer le flambeau au Portugal qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2021 pour six mois. Une session de discussion en trilogue, sur le règlement horizontal, doit encore se tenir le vendredi 18 décembre.
Enfin, la présidence a informé les ministres de l’Agriculture sur une conférence concernant la numérisation du secteur qui s’est tenue les 2 et 3 décembre à Potsdam (en Allemagne).
