
Entre 2020 et 2030, face à la concurrence foncière liée à l’extension des zones de forêts et de pâturages et à l’étalement urbain, une nouvelle réduction de 0,5 million d’ha (Mha) de terres arables est prévue, ce qui portera le total à 161,2 Mha. La superficie forestière de l’UE augmente régulièrement depuis 2010 et devrait atteindre également 161 Mha dans 10 ans. De même, la surface totale consacrée aux prairies pourrait s’accroître de 0,7 % pour s’établir à 50,5 Mha en 2030.
Pour en revenir plantes de grandes cultures, la surface céréalière diminuerait de 2,8 % en dix ans pour totaliser 51 Mha principalement en raison d’une tendance baissière du blé (21 Mha en recul de 1,6 %) mais aussi de l’orge.
La Commission européenne prévoit au contraire une augmentation de la sole dédiée à la culture du maïs dans l’ensemble de l’Union qui pourrait couvrir pas moins de 8,8 Mha au total
Les oléagineux devraient mieux résister que les céréales avec une superficie totale au sein de l’UE en léger recul à 10,7 Mha (-0,4 %), en raison d’une baisse continue de la production de colza.
Stabilité de la production à l’horizon 2030
L’amélioration des pratiques agricoles, la numérisation du secteur et la poursuite des activités de recherche et développement devraient favoriser la croissance des rendements des plantes de grandes cultures aux cours des 10 prochaines années, ce qui permettra de stabiliser la production céréalière par rapport à sa moyenne pour la période 2018-2020 à 278,1 millions de tonnes (Mt) et d’augmenter légèrement la production d’oléagineux à 30,2 Mt en 2030, avec 16 Mt de colza (-2,2 % par rapport à 2020), 10,6 Mt de tournesol (+6,6 %) et 3,5 Mt de soja (+26,9 %) en 2030.
Du côté du sucre, les rendements plus élevés, associés à une légère augmentation des prix, devraient améliorer l’économie du secteur et contribuer à stabiliser la superficie de betteraves sucrières à plus de 1,4 Mha. La faible croissance des rendements devrait entraîner une légère augmentation de la production autour de 16,2 Mt en 2030.
Le marché intérieur, toujours tiré par la demande d’aliments pour animaux, devrait être affecté par la baisse de la production porcine et la réduction du cheptel. L’utilisation totale des aliments pourrait en effet diminuer de 0,8 Mt. Le marché des oléagineux devrait, lui, être stimulé par l’utilisation croissante d’huiles comestibles même si la consommation de tourteaux pour l’alimentation animale pourrait diminuer.
La baisse de la consommation de carburant aura aussi une incidence sur la demande de biocarburants : d’ici 2030, la demande de carburants conventionnels devrait connaître un recul de 19 % par rapport à 2020, entraînant une baisse des besoins en biodiesel de 10 % (le biodiesel à base d’huile de palme devrait être principalement affecté), alors que la demande de bioéthanol devrait rester supérieure de 8 % à son niveau de l’an dernier.
