
Assurer cette couverture des coûts
Pour obtenir des prix au producteur rémunérateurs, il est possible de délimiter un cadre plus équitable dans le contexte la réforme actuelle de la politique agricole commune pac). Le parlement européen a déjà fait une bonne proposition en ce sens. Concernant les négociations en trilogue en cours entre le Conseil de l’UE, la Commission et le Parlement européens, M. Hannen réclame ainsi en premier lieu, surtout des États membres : « Rejoignez la position porteuse d’avenir du Parlement européen sur l’Organisation commune des marchés. Permettez l’adoption d’instruments efficaces de gestion de crise, comme la réduction volontaire de la production ». Cette réduction temporaire des volumes de lait en période de crise aide à éviter les crises profondes et une surproduction nocive. Récemment, des défenseurs des animaux ont eux aussi souligné qu’il faut s’attaquer d’abord aux carences fondamentales existantes comme un prix trop bas avant que les producteur.rice.s ne soient en mesure de prendre des mesures supplémentaires en faveur de la durabilité. À l’heure actuelle, en effet, ni leur travail, ni les contributions qu’ils apportent déjà à l’environnement, au bien-être animal et au climat ne sont suffisamment compensés financièrement.
La durabilité du Pacte vert en question ?
Pour approcher cette vision de durabilité, tous les secteurs devront prendre des mesures bien plus ambitieuses. Des directives en ce sens, qui visent à accroître les ambitions, existent déjà dans des concepts politiques comme le Pacte vert européen et sa stratégie « De la ferme à la table ». Ces concepts doivent toutefois expliciter comment les investissements nécessaires seront financés. En outre, une analyse préalable de leurs impacts dans l’UE et à l’international s’avère incontournable. Aussi, ces stratégies de durabilité doivent être élaborées en impliquant ceux qui, en fin de compte, feront le travail. « Si les coûts des exigences supplémentaires sont couverts, nous sommes évidemment disposés à faire encore plus en termes de durabilité. Il s’agit là d’une des préoccupations intrinsèques de notre métier », ajoute Kjartan Poulsen, le vice-président danois de l’EMB. Il recommande de miser sur des incitations financières positives pour faire progresser la cause de la durabilité. Il poursuit : « nous, producteur.rice.s, constatons quotidiennement que pour obtenir un prix équitable, il faut renforcer la position des agriculteurs sur le marché. » Au niveau géostratégique, il recommande aussi de miser sur une production régionale et de haute qualité, sans portes d’entrée par le biais d’accords de libre-échange. Pour cela, il faut des instruments comme le Programme de responsabilisation face au marché (PRM), capable de réagir efficacement à des événements géostratégiques imprévisibles et donc d’éviter des dégâts durables.
Le respect de ces conditions permettra aux agriculteurs de contribuer à la réalisation de cette vision d’une durabilité viable et souhaitable. Cela permettra aussi d’assurer la reprise des exploitations par les générations futures ; une condition essentielle pour que cette durabilité environnementale et climatique puisse perdurer dans le long terme.
