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Intelligence artificielle

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Constatant les freins actuels à une adoption de l’intelligence artificielle par les agriculteurs, les organisations et coopératives agricoles de l’Union européenne que sont le Copa et le Cogeca appellent dans une tribune la Commission européenne à soutenir financièrement le développement d’une « agriculture 4.0 ».

Bernard Ader, vice-président des coopératives agricoles de l’UE – Cogeca –, fait le constat dans un article d’opinion publié le 29 janvier, que l’UE est aujourd’hui à la traîne en termes d’intelligence artificielle par rapport aux États-Unis et aux pays asiatiques « en raison notamment d’un manque de compétences numériques au niveau des exploitations et des coopératives mais aussi d’une coopération insuffisante avec les autres acteurs de la chaîne de valeur pour construire un écosystème économique collaboratif ». L’intelligence artificielle (IA) globale sur le marché agricole devrait passer d’un montant estimé à 1 milliard de dollars en 2020 à 4 Mrds $ en 2026.

Pour permettre aux filières agricoles de l’UE d’utiliser pleinement les outils proposés par la dite IA, Bernard Ader appelle donc la Commission européenne à veiller à ce que le plan de relance de l’Union prévoie, entre autres mesures, un soutien aux investissements dans les technologies de pointe, avec des dotations budgétaires adéquates non liées au budget agricole. De son côté, l’institution a déjà lancé un programme pilote de 100 millions d’euros dans le domaine de l’IA et de la Blockchain (technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle) et entend aussi apporter de nouveaux financements à partir de 2021 par l’intermédiaire d’InvestEU.Formation et protection des données

Dans le cadre de cette transition vers une « agriculture 4.0 », le vice-président du Cogeca estime qu’« il est important que les agriculteurs puissent choisir les pratiques agricoles qu’ils veulent et qu’ils reçoivent un soutien et des conseils adéquats dans l’application de ces nouveaux instruments ». Et de préciser que « le problème d’une agriculture comprenant davantage d’outils d’IA est l’accès et le coût de ces technologies, qui est souvent important et cumulatif ».

Pour que les agriculteurs européens embrassent pleinement l’intelligence artificielle, il est crucial aussi, insiste-t-il, « de définir les principes clés des droits sur les données, des droits d’accès et des droits de réutilisation des données. À cet égard, le code de conduite de l’UE que le Copa-Cogeca a signé était un premier moyen de garantir les droits des agriculteurs ». Et de souligner « l’importance d’engager un dialogue politique et de s’assurer que les données soient stockées en Europe ». La Commission européenne a proposé en novembre 2020 un règlement sur la gouvernance des données numériques, vise à favoriser la disponibilité de ces données en augmentant la confiance dans les intermédiaires et en renforçant leur partage.

Enfin, Bernard Ader assure qu’à terme, le développement de l’IA sera au service de toute la chaîne de valeur, générant ainsi des gains de productivité, améliorant la logistique et optimisant l’économie des ressources (énergie, eau…).

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