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Rapport stocks/utilisation le plus serré depuis 7 ans

Les perspectives concernant la production mondiale de céréales ont été revues à la hausse, mais les stocks devraient fléchir nettement et les échanges seraient plus importants que prévu !

Temps de lecture : 7 min

Publiées début février, les prévisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – Fao – concernant la production mondiale de céréales en 2020 ont été revues à la hausse et les premières prévisions pour cette année indiquent une modeste augmentation de la production de blé dans l’hémisphère nord, mais un recul de la production de maïs dans l’hémisphère sud.

Production en 2020…

Les dernières prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2020 s’établissent à près de 2.744 millions de tonnes, en légère hausse (0,1 %) par rapport aux prévisions précédentes datant de décembre dernier. Parmi les céréales principales, les prévisions pour la production mondiale de blé ont été révisées à la hausse de 4,8 millions de tonnes (Mt) et atteignent le record historique de 766,5 Mt.

Cette évolution depuis décembre s’explique principalement par des rendements meilleurs que prévu, qui ont porté la production jusqu’à son 2e plus haut niveau jamais enregistré en Australie et au Canada.

Les prévisions concernant la production mondiale de riz en 2020 ont également été relevées (plus 2,2 Mt) et portées à 510,6 Mt, soit une hausse de 1,8 % en glissement annuel et un record historique. Cette révision s’explique principalement par des rendements meilleurs que prévu en 2020 en Chine, aux Philippines et en Guinée.

En revanche, les prévisions quant à la production mondiale de céréales secondaires ont été réduites de près de 5 Mt, afin de traduire un repli notable concernant la production de maïs aux États-Unis et en Ukraine, repli qui s’explique par une baisse des rendements due à de mauvaises conditions météo.

… et premières estimations pour cette année

Les premières estimations concernant la production issue des cultures de blé d’hiver dans l’hémisphère Nord indiquent une modeste progression cette année. Aux États-Unis, la superficie s’est accrue de 5 % en glissement annuel, sous l’effet de la hausse des prix. Toutefois, la persistance du temps sec a en partie détérioré les perspectives.

Dans l’Union européenne, de bonnes précipitations et des températures clémentes, associées à une hausse des surfaces semées, en particulier en France, devraient favoriser un important rebond de la production par rapport à la faible récolte de 2020.

En Fédération de Russie, la superficie cultivée en blé d’hiver cette année progresse par rapport à l’année dernière et dépasse les prévisions initiales.

En Inde, les superficies atteignent un niveau record, en raison de prix élevés et du soutien continu du gouvernement, ainsi que de conditions de culture satisfaisantes dues à une bonne répartition des pluies de mousson, ce qui présage de bons rendements en 2021. Les conditions sont également favorables au Pakistan, où les semis de blé sont supérieurs à la moyenne en raison de l’action gouvernementale qui subventionne l’accès aux intrants et de la hausse des prix au producteur.

Les conditions de culture du blé en Chine sont également favorables et la production devrait rester proche de ses niveaux moyens. En Turquie, le principal producteur du Proche-Orient, des conditions météorologiques loin d’être idéales pèsent sur les perspectives de récolte.

Dans l’hémisphère Sud, les cultures de céréales secondaires de 2021 devraient être récoltées à partir du deuxième trimestre. Au Brésil, la production de maïs en 2021 est officiellement estimée à 102,3 Mt, juste en dessous du record de production établi en 2020, mais bien en dessus de la moyenne quinquennale.

De même, en raison de déficits de précipitations dans les principales provinces productrices, la production de maïs en Argentine devrait décliner en 2021 par rapport au niveau record de 2020, mais devrait tout de même atteindre un niveau supérieur à la moyenne.

En Afrique du Sud, sous l’effet de prix plus rémunérateurs, les superficies plantées en maïs ont augmenté et les perspectives de production ont été encore renforcées par des perspectives de rendements favorables dues à une bonne pluviométrie.

Utilisation mondiale en 2020-2021

L’utilisation mondiale de céréales en 2020-2021 est à présent estimée à 2.761 Mt, après la révision à la hausse de 17,0 Mt apportée aux prévisions de décembre. À ce niveau révisé, les prévisions concernant l’utilisation mondiale de céréales progressent de 52 Mt (1,9 %) par rapport à la campagne précédente.

L’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2020-2021 devrait s’établir à 1.493 Mt. Elle est en hausse de 37 Mt (2,6 %) par rapport à la campagne précédente et de pas moins de 16.6 Mt depuis décembre, car l’utilisation dans l’alimentation animale devrait être plus importante qu’anticipé, en particulier en Chine.

Il est prévu que l’utilisation mondiale de maïs en 2020-2021 atteigne 1.179 Mt, en progression de 21,4 Mt (1,8 %) par rapport à 2019-2020. En Chine, l’utilisation du maïs dans l’alimentation animale devrait augmenter de 5 % en glissement annuel et atteindre 190 Mt, soit une hausse de 15,5 Mt par rapport aux prévisions précédentes datant de décembre.

Les prévisions de la Fao concernant l’utilisation totale du blé en 2020-2021 ont été abaissées de 1,5 Mt par rapport à décembre, mais, à 756 Mt, elles restent supérieures de 5,4 Mt (0,7 %) au niveau de 2019-2020.

La révision à la baisse apportée ce mois-ci s’explique principalement par le recul des prévisions concernant l’utilisation du blé dans l’alimentation animale dans l’Union européenne, où l’on a remplacé le blé, dont les prix sont élevés, par des céréales secondaires pour nourrir les animaux.

L’utilisation mondiale du riz en 2020-2021 s’établit à présent à 512,1 Mt, soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2019-2020.

Stocks mondiaux en 2020-2021

Les nouvelles prévisions de la Fao concernant les stocks mondiaux de céréales s’établissent à présent à 802 Mt, en repli de pas moins de 64.3 Mt par rapport à décembre et de 17,8 Mt (2,2 %) par rapport à leur niveau d’ouverture et leur niveau le plus bas depuis cinq ans. Le rapport stocks/utilisation de céréales à l’échelle mondiale passerait ainsi de 29,7 % en 2019-2020 à 28,3 % en 2020-2021, soit le ratio le plus faible depuis sept ans.

Les stocks mondiaux de céréales secondaires, compte tenu de leur révision à la baisse de 66,6 Mt (qui concerne principalement les stocks de maïs, de sorgho et des autres céréales secondaires), devraient accuser un repli de 25 Mt (6,9 %) par rapport à leurs niveaux d’ouverture et descendre à 335 Mt.

Cette contraction en glissement annuel est due à un très important ajustement à la baisse des stocks de maïs, qui devraient à présent s’établir à environ 139 millions de t, en baisse de près de 54 Mt par rapport aux prévisions de décembre.

Tout comme pour la Chine, les prévisions de la Fao concernant les stocks de maïs en Argentine, en Inde, dans l’Union européenne et, surtout aux États-Unis d’Amérique, ont été réduites depuis décembre. Contrairement aux céréales secondaires, les stocks mondiaux de blé devraient progresser de 7,2 Mt (2,6 %) par rapport à leurs niveaux d’ouverture et atteindre 284,3 Mt après une révision à la hausse de 1,4 Mt par rapport à décembre qui est principalement due à l’augmentation des stocks attendue en Australie et dans la Fédération de Russie.

La plus grande partie de cette hausse des stocks de blé en glissement annuel est à mettre au compte de la Chine, car, hormis dans ce pays, les stocks mondiaux de blé devraient se contracter pour la 3e année consécutive. Les stocks mondiaux de riz à la clôture de la campagne 2020-2021 sont estimés à 181,9 Mt, soit 800.000 t de plus que ce qui avait été prévu en décembre. Les révisions à la hausse des prévisions sur les stocks concernent principalement la Chine ce mois-ci, ainsi que le Bangladesh, mais les prévisions concernant les reports de stocks ont été abaissées pour l’Inde et les États-Unis.

Échanges mondiaux en 2020-2021

Les prévisions de la Fao concernant les échanges mondiaux de céréales en 2020-2021 ont été relevées de pas moins de 10,6 Mt depuis décembre et portées à 465,2 Mt, soit une hausse marquée de 25 Mt (5,7 %) par rapport au niveau record de la campagne précédente. Les échanges de toutes les céréales principales devraient croître en 2020-2021.

La Chine a continué d’acheter de grandes quantités de maïs et d’orge afin de satisfaire une demande croissante d’aliments pour animaux, ce qui a tiré vers le haut les prévisions concernant les échanges de céréales secondaires en 2020-2021 (juillet/juin), qui progressent de près de 10 Mt par rapport aux prévisions précédentes pour atteindre un niveau record de 232,3 Mt, soit presque 22 Mt (10,2 %) de plus que l’an dernier. Les importations de maïs de la Chine ont été relevées de 10 Mt depuis décembre et atteignent à présent le niveau historique de 20 Mt.

Les échanges mondiaux de blé en 2020-2021 (juillet/juin) devraient s’établir à 184,5 Mt, un niveau quasi identique à celui de décembre et proche du niveau estimé pour 2019-2020.

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