de l’agnelage et que les agneaux qui naissent vivent
sans accroc leurs premières semaines. Un éclairage
sur cette fin de période d’agnelage.
Condition et alimentation
Les besoins alimentaires (énergie et protéines) des brebis gestantes dépendent de leur poids, du stade de gestation et de la taille attendue de la portée. Il convient également de prendre en compte la qualité du fourrage grossier disponible : s’agit-il d’herbe d’hiver, de bon ou de moins bon ensilage préfané ou de foin ?
En scannant les brebis, on peut anticiper avec une certitude raisonnable le nombre d’agneaux à naître et donc (pour les grands troupeaux) répartir les brebis en groupes d’alimentation. Celles qui attendent des triplés ou des quadruplés recevront davantage d’aliments concentrés par jour pendant les 6 dernières semaines de la gestation pour éviter qu’elles ne perdent du poids trop rapidement.
À défaut de scanner, il convient de surveiller l’état des femelles dès de 6 à 4 semaines avant la mise bas. Cela se fait en tâtant le dos de l’animal avec les doigts. Les brebis au dos « rond », dont on sent à peine les vertèbres, ne nécessitent pas de complémentation. Celles qui perdent du poids (dans ce cas, on sent bien les saillies des vertèbres) recevront 200 à 400 g de concentrés par jour durant les dernières semaines de la gestation. Attention, ce changement dans la ration doit se faire progressivement ; distribuer soudainement un complément à un animal qui n’y est pas habitué peut s’avérer fatal ! Nous supposons ici que les brebis disposent à volonté d’un fourrage grossier de bonne qualité.
Les brebis qui ont été nourries généreusement pendant la période de gestation et sont (trop) grasses peuvent développer de l’acétonémie au cours de la dernière phase de la gestation si leur régime alimentaire est trop restreint. Une forme d’intoxication survient en raison d’une mobilisation rapide des réserves lipidiques de l’animal. Les brebis « s’éteignent », perdent leur appétit et leur haleine exhale une odeur caractéristique d’acétone. À un stade précoce, on peut essayer de corriger cela en donnant une alimentation plus concentrée. Si ce n’est pas le cas, il faut faire appel au vétérinaire, qui pourra apporter une autre source d’énergie supplémentaire. À un stade trop avancé, la brebis et l’agneau sont généralement perdus. Si la mise bas est imminente, la brebis peut récupérer après la délivrance.
Vaccination ?
La question de savoir s’il faut ou non vacciner les brebis contre l’entérotoxémie 3 à 4 semaines avant l’agnelage demeure un sujet de discussion parmi les éleveurs ovins.
L’entérotoxémie survient chez les agneaux à croissance rapide qui sont bien nourris. Un développement bactérien abondant de produit dans le système digestif, qui produit une intoxication. Les agneaux présentent des symptômes nerveux et meurent rapidement. Il n’existe aucun remède médicamenteux, seule la vaccination des mères protège les agneaux durant les premières semaines de leur vie grâce aux anticorps présents dans le colostrum. À l’âge de 2 à 3 mois, les agneaux eux-mêmes peuvent alors être vaccinés par le vétérinaire.
À noter qu’il existe actuellement une nouveauté sous la forme d’un vaccin contre l’infection du pis causée par le Staphylococcus aureus. Deux doses sont nécessaires : 5 et 2 semaines avant l’agnelage. Veuillez consulter votre vétérinaire à ce sujet.
Tondre ou raser ?
Dans les exploitations qui pratiquent la « tonte hivernale », les brebis sont tondues au moment de rentrer à la bergerie et présentent alors un arrière-train bien net et un pis facilement accessible.
Cette tonte présente un atout supplémentaire : les brebis ont un accès plus aisé à la mangeoire et consomment davantage d’aliments, ce qui conduit à la naissance d’agneaux plus lourds. Après la tonte d’hiver, les animaux doivent bien sûr rester à l’intérieur de la bergerie.
L’hygiène à la naissance étant très importante pour éviter les infections utérines après la mise bas, il est souhaitable de tondre l’arrière-train d’éliminer ainsi les souillures autour de la
La maternité
Les brebis gestantes restent regroupées jusqu’à la naissance des agneaux et agnelles pour éviter au maximum un stress forcément néfaste.
Une fois qu’elles ont mis bas, elles sont placées dans un petit enclos (box de 1,5 m x 2 m) avec leur(s) agneau(x) de manière à favoriser le lien maternel. Les brebis y restent au moins un jour (pour les naissances simples), de préférence 2 à 3 jours pour les naissances multiples.
Certaines exploitations travaillent avec des loges fixes, d’autres utilisent des systèmes mobiles qui sont faciles à mettre en place et à retirer. Il est important qu’à la veille de la période des agnelages, les boxes soient prêts, soient nettoyés, sans oublier bien sûr de refaire place nette avant chaque nouvelle naissance.
Il est également important que la brebis reçoive du fourrage grossier et des concentrés de manière raisonnable. Un apport d’eau fraîche et propre est également essentiel, mais il faut veiller à sécuriser les agneaux, pendant leurs premières heures de vie, pour éviter tout risque de noyade. Particulièrement par temps froid, on veillera à prévoir des lampes chauffantes pour garder les petits agneaux au chaud pendant leurs premières heures de vie. La prudence sera de mise pour éviter tout risque d’incendie.
Les accessoires d’aide à la mise bas
En outre, ayez toujours à portée de main, dans un récipient ou un seau propre, du lubrifiant, de la teinture d’iode, un spray stimulant respiratoire et des cordelettes propres. À noter que lors de la naissance, le savon n’est jamais utilisé comme lubrifiant car il dégraisse les voies génitales alors qu’elles doivent rester « glissantes ».
Colostrum en stock
Un agneau ne survivra pas longtemps s’il n’a pas absorbé suffisamment ou pas du tout de colostrum au cours du premier jour suivant sa naissance. Chaque agneau doit recevoir environ 0,4 l de colostrum au cours des premières 24 heures de son existence. Avant le début de la saison d’agnelage, il est conseillé de constituer une réserve de colostrum afin de pouvoir alimenter les agneaux faibles dès les premières heures de vie. Cette réserve sera également utile lors de naissances multiples ou de problèmes de mamelles chez les mères.
Quelle forme peut prendre ce colostrum ? Vous pouvez congeler le colostrum d’autres brebis qui en ont « trop » pour leur(s) propre(s) agneau(x), ou de brebis dont un agneau est mort-né. Vous pouvez aussi prendre contact avec une exploitation laitière pour congeler le colostrum de vaches ayant récemment vêlé. Il existe également du colostrum « artificiel », qui se présente sous la forme de poudre et doit être mis en solution avant utilisation. Un stock de colostrum est indispensable au début de la saison d’agnelage.
Bon à retenir
Pour minimiser les difficultés au cours des dernières semaines avant l’agnelage, il est indispensable d’observer et d’évaluer régulièrement de l’état de santé des brebis gestantes.
Avant cette période essentielle à la rentabilité de l’élevage, il convient de préparer le boxe d’agnelage et l’équipement. Il faut en effet que pour chaque naissance, le travail puisse se faire dans le calme et de manière ordonnée. Éprouver du stress à un tel moment ne peut que se répercuter négativement, tant sur les animaux que sur l’éleveur. À proscrire donc !
