à la sélection, la saison
de reproduction débute déjà

Les prairies qui n’ont pas été récoltées cet été, sur lesquelles l’herbe a poussé à outrance, devront rapidement être fauchées. Ainsi, une dernière coupe automnale et de qualité pourra être réalisée au moment opportun. Concernant la fertilisation, les épandages (fumier, lisier, fientes de volailles, azote minéral…) devront être effectués dans le respect du plan de gestion durable de l’azote.
Haemonchus contortus, difficilement détectable !
Outre la stratégie générale visant à prévenir ou réduire les dommages causés par les vers, il convient de s’attarder plus particulièrement sur Haemonchus contortus et Fasciola hepatica, également connu sous le nom de douve du foie, en cette période de l’année.
Les larves Haemonchus contortus n’hibernent pas, ou peu, dans les pâturages. Cependant, comme les agneaux ont commencé à excréter de plus en plus d’œufs ces derniers mois, une forte infestation peut se produire dès maintenant, ainsi qu’en automne. Alors que la majorité des autres espèces de vers causent des diarrhées chez les animaux, ce qui peut alerter rapidement l’éleveur quant à leur présence, Haemonchus contortus n’en provoque pas. A contrario, les animaux s’anémient très rapidement car les vers, installés dans la caillette, se nourrissent massivement de sang. Les muqueuses des yeux et de la bouche deviennent également pâles.
Si l’infection persiste, l’état des animaux peut rapidement se détériorer. Leur croissance est ralentie et, dans certains cas, un gonflement de la mâchoire inférieure peut être observé. Les infections les plus graves mènent à la mort des animaux.
Pour évaluer la situation et, si nécessaire, l’état de détérioration d’un animal, la couleur de la muqueuse oculaire peut être comparée au « nuancier Famacha » qui renseigne quant aux différents degrés d’anémie. Une recherche rapide sur internet permet de le trouver facilement. Étant donné que des résistances à certains groupes de vermifuges sont régulièrement signalées, il est conseillé, en cas de problèmes, de vérifier avec son vétérinaire quelles substances peuvent être utilisées et alternées au mieux.
La douve du foie, un problème pour les agneaux et les adultes
Quels parents pour la saison à venir ?
Une brebis fertile et un bélier bien conformé
Les éleveurs qui se dédient professionnellement à la production d’agneaux viandeux ont tout intérêt, pour des raisons de rentabilité, à travailler avec des mères fertiles et à les accoupler avec un bélier d’excellente conformation (classe Seurop U, voire mieux, E).
La conformation et la fertilité étant plutôt corrélées négativement, les brebis doivent davantage être sélectionnées sur base de leur fertilité. Comme la masse musculaire (= conformation) présente un niveau d’héritabilité élevé (de l’ordre de 0,4 – 0,6), un grand pas en avant peut-être fait en matière de conformation en choisissant le bon bélier. Comme le dit le proverbe : « Le bélier fait la moitié du troupeau ». En termes de production d’agneaux viandeux, c’est effectivement le cas.
Le gène « Booroola » ou gène d’hyperprolificité
La sélection d’animaux de haut niveau, notamment dans les élevages bovins et porcins, est actuellement basée sur l’analyse du génome et sur des accouplements et croisements ciblés. Cela permet de progresser plus rapidement mais n’est cependant pas encore possible pour les exploitations ovines moyennes.
Mentionnons néanmoins un cas intéressant pour l’élevage ovin. La corrélation négative entre la fertilité et la conformation connaît une exception, à savoir la présence dans le génome du gène « Booroola », ou gène d’hyperprolificité, chez certaines espèces de bonne conformation. Celui-ci a, par exemple, été introduit chez le mouton Texel après croisement avec un Mérinos porteur de ce gène. Résultat : la fertilité des brebis Texel porteuses du gène « Booroola » augmente de manière significative, surtout chez celles qui sont homozygotes pour ledit caractère.
Les triplés et quadruplés sont nettement plus fréquents lors des agnelages. Dans un premier temps, la conformation recule quelque peu suite au croisement mais retrouve progressivement son niveau. Il n’est toutefois pas aisé d’acquérir des brebis portant le gène Booroola, et encore moins des béliers. D’une part, ils sont peu nombreux ; d’autre part, ils sont assez chers.
La saison des amours arrive
Pour terminer, rappelons que la taille moyenne des portées est faible et que la période de naissance est très étalée si le bélier vit toujours dans le troupeau. Les meilleurs résultats peuvent être obtenus si le mâle reproducteur n’entre pas en contact avec les brebis avant la première quinzaine d’octobre (pour les femelles portant l’inscription Texel). Soyez donc patient ! Et n’oubliez pas le bloc de couleur afin de savoir quand chaque brebis a été saillie ; cela peut éviter de mauvaises surprises durant la période d’agnelage.
