Éliminer la faim d’ici à 2030 est un objectif « réalisable »

Le monde peut de nouveau prétendre à éliminer la faim d’ici à 2030 « grâce à un juste équilibre des interventions », a déclaré, mi-août, le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), Qu Dongyu. « Et ce, alors même que la pandémie de Covid-19 impose des difficultés supplémentaires mais à condition que se manifeste une prise de conscience collective et immédiate », estime-il.

M. Qu a également mis en évidence les priorités stratégiques visant à enrayer la hausse de l’insécurité alimentaire. « La croissance du secteur agricole, qui constitue l’un des secteurs les plus importants, permettra de réduire efficacement la pauvreté et la faim dans les pays dont le revenu se situe entre le niveau intermédiaire et le niveau faible », pense-t-il. Et d’ajouter : « Garantir des investissements supplémentaires pour le secteur agricole est essentiel et présente un coût raisonnable puisque cela correspond à près de 8 % de la taille des marchés alimentaires du monde entier ». Le directeur de la Fao a vivement incité à cibler les pays qui en ont le plus besoin et à orienter les ressources vers des investissements « efficaces ».

Selon lui, l’efficience – produire plus en mobilisant moins de ressources et en émettant moins de carbone – et l’innovation sont le meilleur, et souvent l’unique, moyen d’aller de l’avant. La Fao dispose d’ailleurs d’outils de modélisation pouvant aider les responsables politiques à gérer les ajustements qu’impliquerait la transformation des systèmes agroalimentaires.

Parmi les interventions appropriées, sont citées les mesures incitatives destinées aux consommateurs, la réaffectation des subventions à la recherche et au développement, les technologies numériques et les technologies vertes, les investissements visant à stimuler la chaîne de valeur, notamment à fournir des systèmes d’irrigation aux petits exploitants agricoles, à réduire les pertes et le gaspillage alimentaire, à maintenir l’ouverture du commerce international et à protéger les personnes les plus vulnérables à l’aide de filets de sécurité. Le Centre d’investissement de la Fao est d’ailleurs prêt à appuyer les efforts visant à dépasser le stade du projet pour mettre en place les investissements et les politiques favorables nécessaires.

M. Qu a encore souligné qu’il fallait absolument réfléchir et agir au-delà des frontières sectorielles. Les approches systémiques qui peuvent favoriser des solutions gagnant-gagnant comprennent les approches territoriales, les approches écosystémiques, ainsi que celles qui permettent de renforcer l’autonomisation des femmes, de consolider les systèmes agroalimentaires des peuples autochtones et de faire face aux situations de crise prolongée.

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